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Mardi soir, Renaud était à l'honneur du documentaire "Renaud confidentiel" diffusé sur BFMTV. L'occasion, pendant 52 minutes, de revenir sur la carrière d'un des chanteurs français les plus emblématiques, et de révéler quelques secrets comme l'origine de son fameux "ta-ta-tin". Le documentaire revient aussi sur un épisode sombre de la carrière de Renaud. Retour en arrière : nous sommes en 1985, et à cette époque-là, le chanteur est au sommet grâce à son album "Mistral gagnant", vendu à plus de 1,3 million d'exemplaires. A l'époque, Renaud est alors invité par les jeunesses communistes à se produire en concert à Moscou. « Lui il est hyper content, parce que là on est dans ses valeurs. Il croit au communisme dans ces années-là » se souvient Mourad Malki, ex-guitariste et également régisseur de Renaud. Sauf qu'une fois arrivés sur place, le chanteur et son groupe ont dû faire face aux autorités russes : « Ils arrêtaient pas de vouloir savoir quelle était la setlist. (...) Et moi je disais "Elle est pas prête" et ils insistaient ».

"Et là, tous les Russes se barrent"

Dans le documentaire, Mourad Malki se souvient que « le concert commence vachement bien » : « Les gens de devant, qui étaient des francophones et des canadiens, étaient à fond. Les Russes derrière étaient polis, évidemment ils ne comprenaient pas un mot ». Mais tout va changer lorsque Renaud débute "Déserteur". « Voici une chanson légèrement impertinente, la vertu principale d'un artiste, l'impertinence vis-à-vis des grands de ce monde » déclare alors Renaud face à des milliers de spectateurs moscovites pour présenter ce titre sorti en 1983. En effet, c'est cette chanson qui va mettre le feu aux poudres et notamment la phrase : « Quand les Russes, les Ricains feront péter la planète, moi j'aurai l'air malin avec ma bicyclette ».

Une phrase qui ne passe pas en ces temps de Guerre froide et qui provoque une réaction immédiate : tous les spectateurs russes quittent les lieux. « Et là c'est devenu l'enfer ! Quand il a dit ça, il y a eu un coup de sifflet. Et là, tous les Russes se barrent. Tous les Russes se lèvent et se cassent. Deux des caméras se retournent pour montrer que les Russes ne sont pas d'accord, ils se barrent » se souvient Mourad Malki, tandis que les images des spectateurs quittant abruptement le concert défilent à l'écran. Pour lui, c'est à ce moment-là qu'il y a « quelque chose qui s'est pété » dans la tête de l'auteur-compositeur-interprète.

💬 "On s'est fait avoir"➡ Le concert à Moscou à l'époque de l'URSS à l'origine de la paranoïa de Renaud#LigneRouge pic.twitter.com/ue53TKcD2s

— BFMTV (@BFMTV) April 11, 2023

"On s'est fait avoir jusque-là"

BFMTV dévoile des images des coulisses du concert où Renaud laisse exploser sa colère. « Je voulais pas craquer, je crois que je vais craquer. Il y aura dans la presse demain : "Renaud fait un bide à Moscou". "Les jeunes moscovites n'aiment pas Renaud". C'est ça qu'il y aura marqué . Et c'est faux ! Parce que les jeunes moscovites, ils étaient pas là » fulmine l'artiste en s'adressant à Mourad : « C'était sur invitation, et les invitations quand c'est gratuit ça s'appelle des laissez-passer. Tout était prévu, organisé, carré. On s'est fait avoir jusque-là. J'ai fermé ma gueule par amitié pour toi, pour les mecs qui luttent en France, qui sont au chômedu ». Pour le musicien, Renaud a totalement « pété les plombs » ce jour-là, une colère comme il en a rarement vu chez lui. A l'époque, Renaud était persuadé d'être la cible d'un complot, et il ne pensait qu'à quitter le pays au plus vite.

Egalement interrogé dans le documentaire, le journaliste de RTL Eric Jean-Jean explique que c'est en partie à cause de ce concert raté à Moscou que Renaud « va entrer dans une très grande parano » : « Il ne veut pas manger parce qu'il pense qu'on va l'empoisonner, il ne veut pas toucher les gens parce qu'il pense qu'on va lui transmettre le virus du Sida… Va se développer chez Renaud cette parano qui va le rendre dingue ». Mourad en parle même comme « les prémices de sa maladie »...