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« Nous avons reçu un appel d'une cliente de l'hôtel qui affirme que, hier pendant le concert de Rammstein, quelqu'un a mis de la drogue dans son verre et a essayé de la violer ». Fin mai, la police lithuanienne rapportait les déclarations d'une jeune femme attestant avoir été agressée sexuellement par Till Lindemann, le chanteur du célèbre groupe de metal industriel, en marge d'une date à Vilnius. D'autres témoignages sous couvert d'anonymat - une dizaine en tout - se sont ensuite fait entendre, laissant croire que le rockeur serait au coeur d'un système de prédation sexuelle, dans les coulisses de ses concerts. « Il s'agit quand même d'une star mondiale de 60 ans, multimillionnaire, qui s'adresse à des jeunes filles de 21 à 22 ans qui l'adulent » souligne Daniel Drapper, l'auteur d'une enquête menée conjointement par le quotidien Süddeutsche Zeitung et l'ARD, la télévision publique allemande.

"Il n'y a pas suffisamment de preuves"

Plongé dans la tourmente, le groupe Rammstein, qui donnait cet été une tournée des stades passée par le Stade de France, a suspendu toute promotion alors qu'une enquête judiciaire a été ouverte par les autorités allemandes. Au dos du mur, Till Lindemann a pris la parole par le biais d'un communiqué commun avec la formation germanophone. « Les accusations nous ont tous frappés très durement et nous les prenons très au sérieux. Nous disons à nos fans : il est important pour nous que vous vous sentiez à l'aise et en sécurité lors de nos concerts - devant et derrière la scène. Nous condamnons toute forme de transgression et nous vous demandons de ne pas vous livrer à des préjugés publics d'aucune sorte contre ceux qui ont fait des accusations. Vous avez le droit à votre point de vue mais nous, le groupe, avons aussi le droit [à notre point de vue], à savoir de ne pas être lésés non plus » ont réagi le musiciens, souhaitant laisser la justice faire son travail.

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Très attendues, les conclusions de ces investigations menées par le parquet de Berlin ont finalement été rendues publiques le 29 août : Till Lindemann est mis hors de cause. « L'évaluation des preuves disponibles (...) et l'audition des témoins n'ont pas permis d'établir que l'accusé a eu des rapports sexuels non consentis avec des femmes » indiquent, dans un communiqué, les procureurs en charge du dossier, notant qu'il y avait « peu de possibilités d'étayer suffisamment les allégations » puisque les victimes présumées « n'ont jusqu'à présent pas contacté » la police pour déposer plainte. Une victoire judiciaire dont le camp Lindemann se félicite. « L'arrêt rapide de la procédure d'enquête par le bureau du procureur de Berlin montre qu'il n'y a pas suffisamment de preuves que notre client aurait commis des délits sexuels » ont déclaré les avocats de l'artiste.