Crédits photo : Polydor
Préparez-vous pour l'arrivée de "Madame X". Le 14 juin, Madonna présentera au monde entier son nouvel album et l'alter-ego qu'elle s'est créé pour l'incarner, décrit comme « une danseuse, une professeure, une cheffe d'Etat, une femme de ménage, une cavalière, une prisonnière, une étudiante, une mère, une enfant, une enseignante, une nonne, une chanteuse, une sainte, une pute et une espionne » dans un teaser mystérieux. Un personnage de fiction ? Pas vraiment. « Ces facettes sont toutes des extensions de ma personnalité car je fais toutes ces choses. Je me considère comme une femme de ménage et je fais du cheval. Je peux même vous apprendre à danser le cha-cha. J'ai appelé cet album "Madame X" car c'est le nom qu'on m'a donné quand j'avais 19 ans et que je suis arrivée à New-York » a expliqué la superstar, livrant les clés de ce projet qui marquera ses retrouvailles avec Mirwais, producteur français déjà aux commandes des cultes "Music" (2000) ou "American Life" (2003).

"On a toujours essayé de me réduire au silence"

Inspirée par sa nouvelle vie à Lisbonne, où son fils David suit une formation de footballeur, Madonna avoue avoir été abreuvée par la musique latine au sens large durant la conception de "Madame X". Dans le clip sulfureux de "Medellin", l'artiste américaine vit une romance charnelle avec le chanteur colombien Maluma, de 35 ans son cadet. Un récit fictif qui a une fois de plus déclenché des remarques désobligeantes sur le comportement qu'une femme de 60 ans serait censée adopter. Trop vieille pour être sexy, Madonna ? Celle-ci n'a que faire des bruits sur son compte. « On a toujours essayé de me réduire au silence, pour une raison ou pour une autre. On m'a dit que je n'étais pas assez jolie, que je ne chantais pas assez bien, que je n'étais pas assez talentueuse ou assez rangée, et maintenant c'est parce que je ne suis pas assez jeune. Je me retrouve à combattre l'âgisme parce qu'on me punit d'avoir eu 60 ans » analyse-t-elle dans le numéro de juin du magazine britannique Vogue, dont elle fait la couverture. Pour la star, l'industrie de la musique a toujours été gangrenée par une forme de jeunisme voire de sexisme. Elle prend en exemple sa rivalité avec Lady Gaga, montée de toutes pièces par les médias d'après elle. « Les gens étaient tout excités à l'idée qu'elle et moi étions ennemis, quand nous ne l'avons jamais été » affirme-t-elle, regrettant que les femmes placées sous le feu des projecteurs soient continuellement mises en compétition.

"Personne ne fait ce que je fais"

Mais ces obstacles n'ont jamais empêché Madonna de s'affirmer comme une artiste libre, qui dicte seule sa conduite et impose ses propres règles, ses convictions les plus profondes et son goût pour la provocation envers et contre tous. « Je n'ai plus de modèle vivant » déplore l'interprète de "I Rise", « parce que personne ne fait ce que je fais et c'est assez effrayant ». Elle s'explique : « Je peux songer à des femmes que je trouvais incroyables et extraordinaires, des combattantes pour la liberté comme Simone de Beauvoir ou Angela Davis, mais elles n'avaient pas d'enfant. Je suis mère célibataire de six enfants et je continue d'être créative en tant qu'artiste et politiquement engagée, de porter ma voix, de faire tout ce que je fais. Il n'y a personne dans ma position ».

On se souvient qu'en 2016, Madonna avait déjà exprimé sa colère face aux critiques virulentes à son sujet. « Comment je sais que j'agis comme une femme de mon âge ? Parce que c'est MON âge et MA vie. Et vous, les femmes intolérantes et pleines de haine, vous devez vous poser et essayer de comprendre pourquoi vous ressentez le besoin de m'imposer des limites avec votre peur de tout ce qui n'est pas familier. Vous savez ce qui arrive aux intolérants ? RIEN ! Rien n'arrive dans la vie des gens qui ont l'esprit étriqué » avait-elle répliqué, cinglante.

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Une publication partagée par Madonna (@madonna) le 4 Mai 2019 à 9 :03 PDT