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samedi 01 avril 2017 12:00

Igit en interview : "Après "The Voice", ça me ferait marrer de faire l'Eurovision"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Révélation de la saison 3 de "The Voice", Igit publie son premier album "Jouons". Pour Pure Charts, le chanteur évoque l'après "The Voice", les comparaisons de son titre "Joie" avec Stromae ou encore son duo avec Catherine Deneuve, et même l'Eurovision. Interview !
Crédits photo : Frank Loriou
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment tu te sens alors que sort ton premier album "Jouons" ?
Je suis assez excité. Enfin ! Ça fait quand même longtemps que j'écris des chansons, donc il y a plein de sentiments mélangés. Je me sens un peu traqueux aussi. Mais j'ai surtout hâte. C'est toujours une étape, le fait d'avoir un album dans les magasins. Ça me rappelle quand j'étais petit et que j'allais acheter les albums des autres. C'est comme un symbole.

« Je vis de la musique depuis "The Voice" »
Le grand public t'a connu dans "The Voice". C'était quoi ton objectif en participant ?
L'objectif c'était de réunir les bonnes conditions pour faire un album. De passer cette petite marche pour trouver les bonnes personnes, les managers, les maisons de disques pour professionnaliser le projet. C'est ce qui s'est passé car je vis de la musique depuis "The Voice". Donc l'objectif a été rempli !

Quand on est en indépendant, on ne redoute pas d'entrer dans ce monde-là avec la crainte de se trahir ?
Bien évidemment, ce sont des choses qui te passent par la tête mais en y réfléchissant bien, personne ne pas te mettre un pistolet sur la tempe pour t'obliger à chanter ça ou ça. Les compromis, on peut avoir peur de soi-même, de faire les mauvais choix mais pas de la grosse machine. Mais je savais pourquoi j'y allais, je n'avais pas trop d'attente donc je n'ai pas eu trop peur.

On te reconnait dans la rue j'imagine aujourd'hui. Comment tu as vu la médiatisation après "The Voice" ?
C'est rigolo car il y a deux médiatisations. Au moment de "The Voice", les gens ne savent pas trop qui tu es, ils se demandent s'ils t'ont vu dans "Top Chef" ou dans "The Voice" ! (Rires) Là, j'arrive dans la phase vraiment agréable où les gens connaissent mon prénom, ils aiment bien ce que je fais, ils connaissent ma musique. Ça, c'est très agréable. Etre connu pour être connu, sans qu'ils te remettent, oui c'était un peu moins amusant, c'est sûr.

« Ça m'a arrangé d'être le candidat atypique »
D'ailleurs, tu n'en as pas eu marre d'être présenté tout le temps comme un candidat "atypique" ?
Non, j'étais ravi car en général il y en a un par saison, et c'était moi ! Donc ça m'a plutôt arrangé. Ça m'aurait emmerdé qu'on me présente comme le candidat pas atypique de "The Voice". C'est aussi grâce à ça que j'ai réussi à faire ce que je voulais.

J'avais reçu une première version de l'album l'an dernier, qui a finalement été repoussé pour être retravaillé. Comment tu as vécu cette période ?
Bien car il y a pas mal de choses qui se sont passées dans ma vie entre temps. Et puis, un an s'était déjà écoulé et je me voyais mal chanter certaines chansons qui ne me correspondaient pas à ce moment-là. Puisqu'on a pris notre temps, mon label m'a proposé qu'on en profite pour repasser en studio. Moi, je suis toujours partant. Si ça ne tenait qu'à moi, j'y serais tout le temps. Du coup, deux bonnes chansons sont nées de là et on a décidé de les mettre en avant. Ça me permettait aussi de chanter des choses qui correspondent à qui je suis maintenant.

Regardez le clip "Joie" d'Igit :



Justement, ça a donné "Joie", ton single actuel. Il a tout d'un tube, il est d'ailleurs très produit, plus grand public...
Bien sûr, il y avait cette idée-là, tout à fait assumée, de tendre la main vers les gens. C'est aussi pour ça que j'ai fait "The Voice". Je n'ai aucun problème avec cette histoire de variété ou d'avoir des sons contemporains. Mon idée en tant qu'artiste c'est que les gens écoutent et apprécient ma musique le plus possible. A un moment donné, tu tends la main aux gens pour les emmener dans ton univers.

« J'ai refusé certaines choses »
Et puis sortir un album avec un single fort, ça aide toujours...
Evidemment. Pour le coup, ça ne m'a pas été imposé car j'ai une petite éthique personnelle quand même. Il y a des choses que j'ai refusé par exemple. Mais cet air je le fredonnais. Je n'avais pas trop l'impression que c'était si différent car ça correspondait à mon envie à ce moment-là, de faire quelque chose de joyeux et de fédérateur. Et puis ça colle avec le texte surtout. Je m'en suis rendu compte quand je l'ai fait écouter aux gens. Si on fait toujours les mêmes musiques, c'est un peu bizarre, non ?

Oui, c'est vrai. D'ailleurs, le titre est souvent comparé à ce que fait Stromae. Tu t'en es rendu compte en studio ?
(Rires) Je m'en doutais même dès la composition du titre car ça vient d'un truc tout con : la mélodie est très latine, d'Amérique du Sud, chantée avec des mots français. Et dès que tu mets les pieds là-dessus... Cette chanson, je l'ai composée au ukulélé, avec l'envie d'un truc joyeux. Après, j'ai vu les commentaires, on s'en doutait un petit peu, mais je ne voulais pas me limiter. Je n'allais pas m'arrêter aux critiques éventuelles ou me bloquer dans ma démarche parce que ça ressemble à untel. Je ne me suis pas trop pris la tête.

« Catherine Deneuve a su me mettre à l'aise »
Et puis, ça reste une belle comparaison...
Exactement. Mais c'est bizarre, on dirait qu'on ne peut que se comparer qu'à des gens morts ! Quand ça se ressemble à du Brel, on me dit que c'est super, et quand ça ressemble à Stromae, on me dit un peu que je l'ai piqué. Je ne me prends pas trop la tête avec ça.

On parle aussi beaucoup de l'album grâce au duo "Noir et blanc" avec Catherine Deneuve. Tu ne t'es pas dit que c'était quand même incroyable d'enregistrer avec elle alors que tu débutes?
Bien évidemment que je me suis dit ça ! Et plusieurs fois même ! (Rires) C'était un peu fou. Mais elle a su me mettre à l'aise. Et elle aussi était impressionnée, dans le sens où la musique n'est pas forcément son activité principale. Elle était très professionnelle et concentrée. On a vrillé du côté musical, on a enregistré donc on a fait fi des gênes mutuelles pour faire ça bien.

Découvrez "Noir et blanc", duo entre Igit et Catherine Deneuve :



Tu as pensé à elle en écrivant cette chanson ?
Pas directement. J'ai pensé à un dialogue entre deux générations alors que j'étais en vacances dans le Sud de la France. En rentrant à Paris, j'ai voulu mettre ce texte sur l'album et ça s'est imposé comme une évidence d'avoir Catherine Deneuve, comme il y avait pas mal de choses déguisées dans le disque qui faisaient penser au cinéma ou à une époque révolue, un peu classe, un peu digne. L'image de Catherine Deneuve correspondait exactement à ce que je voulais transmettre avec cette chanson.

« Je suis vieux à l'intérieur »
Comment est né ce texte ? Car tu as du te mettre dans la peau des deux générations...
Je suis vieux à l'intérieur, je crois ! (Rires) L'idée du texte est venu d'une amie qui me disait que quand elle était jeune et qu'elle voyait des photos en noir et blanc, elle pensait que les gens vivaient en noir et blanc à l'époque. C'est parti de là et après ce sont les mystères de l'écriture... Mais il est venu assez rapidement ce texte.

Est-ce que Catherine Deneuve viendra chanter sur scène avec toi ?
Mmmm, je ne pense pas. Elle est très timide. Elle a même rarement fait du théâtre. Autant elle est extrêmement à l'aise j'imagine devant une caméra pour faire des films, autant elle est hyper traqueuse, donc je ne pense pas que ce soit au programme de faire ça en live.

Regardez le clip "Encore marine" d'Igit :



« J'aurais pu faire l'Eurovision ! »
Et après avoir eu Catherine Deneuve sur ton premier album, tu as d'autres rêves de collaborations ?
Oui mais ça dépend vraiment des chansons. Mon rêve c'est plutôt d'écrire des belles chansons. Après, ce sont des rencontres. Je n'ai pas de noms en tête. Ça peut être avec des grands comme des "petits" artistes. Je n'ai pas la volonté de prévoir ces choses-là. Je ne me projette pas et on verra bien ce qui va se passer.

Pourquoi ne pas avoir chanté en anglais sur l’album toi qui parle couramment anglais ?
Pour moi, c'est toujours un peu bizarre de faire ça. J'ai fait un EP en anglais, un autre en français. Je préfère faire des albums entiers dans une langue. J'ai cette vision ancienne de l'album où ça raconte quelque chose. Mais je continue d'écrire en anglais. Je mets de côté ces chansons-là, et pourquoi pas d'ici un ou deux albums en faire un complètement en anglais. J'attends un peu.

En écoutant "Joie", je me suis dit que tu aurais pu participer à l'Eurovision avec ce titre...
(Rires) Ah, je n'y ai pas pensé, ça me fait marrer. C'est vrai que j'aurais pu, cette chanson elle a un truc fédérateur. Mais on l'a fait tard, on l'a enregistrée il y a deux mois donc je pense que c'était déjà fait pour Alma. Je crois que ça me ferait marrer, comme quand j'ai fait "The Voice". Après il faut qu'ils m'autorisent à le faire à ma manière. Le problème de ces trucs-là, c'est qu'en général, ce ne sont pas les rois de la poésie. Et si tu viens avec un truc un peu minimaliste, ils vont te demander de chanter sur un gros cube avec des projections lasers. Et c'est là que ça pourrait bloquer car pour le coup, ce n'est pas vraiment mon univers.

Retrouvez Igit sur son site internet et sa page Facebook officielle.

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