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Christophe nous quittait le 16 avril 2020 à l'âge de 74 ans des suites d'un emphysème pulmonaire aggravé par le Covid-19. Depuis, le dandy de la variété française, oiseau de nuit insaisissable, a continué de résonner dans le coeur du public avec ses chansons emblématiques comme "Les mots bleus", "Aline" ou "Les paradis perdus", réunies dans la compilation posthume "Ultime" et le film documentaire "Christophe... définitivement", sorti en mars 2023. Trois ans après sa disparition, on en apprend aujourd'hui un peu plus sur les circonstances de sa mort avec la parution du livre "Christophe, mon père inconnu" écrit par Romain Vidal, le fils que le chanteur a eu avec Michèle Torr et qu'il n'a jamais reconnu. Publié aux éditions Robert Laffont, l'ouvrage corrobore les dires de la dernière compagne de Christophe sur les dernières heures de sa vie, que l'artiste a passées dans le déni face à un état qui se dégradait. « Il a refusé longtemps l'intervention d'autres gens. Le Samu n'est intervenu que de force » avait indiqué Bénédicte La Capria l'an dernier.



Dans son livre, Romain Vidal fait intervenir Cécile Vitra, la nièce du musicien, pour retracer les derniers jours en solitaire de Christophe. « Au mois d'avril 2020, l'anxiété s'est accrue. Audrey, qui avait été sa compagne et restait son amie, sa maquilleuse, son assistante, ne savait rien. Au point de s'alarmer et d'en parler à la mère de Lola, ma demi-soeur. C'était d'autant plus angoissant que Christophe ne répondait plus au téléphone » relate-t-elle au fil des pages, comme le révèlent nos confrères de Télé-Loisirs. Lorsque sa famille a enfin pu se rendre à son domicile de Montmartre, ce fut la stupeur : « Il était flagrant qu'il était resté seul et malade pendant plusieurs jours. C'était incroyable, il était dans un état de santé catastrophique à ce moment-là ».

"Une fin de vie terrible, loin de tout"

Dès lors, sa femme Véronique Bevilacqua, avec laquelle il était resté marié « malgré leur séparation remontant à une bonne vingtaine d'années », a « pris les choses en main ». Le 26 mars 2020, Christophe est transporté à l'hôpital Cochin de Paris pour détresse respiratoire aiguë, et placé en réanimation. A ce moment-là, Romain Vidal ignore tout de la santé de son père. « C'est moi qui ai très vite pris la décision d'appeler Romain, avant que la nouvelle ne soit connue, pour éviter qu'il ne l'apprenne par les médias » précise Cécile Vitra dans l'ouvrage. La relation entre les deux hommes a toujours été empoisonnée par des non-dits, une distance qu'ils n'ont jamais réussi à franchir. « J'ai essayé de faire comprendre à Romain, qui souffrait terriblement de cet éloignement, que cette attitude hostile et de fermeture n'étaient pas particulièrement dirigée contre lui. Dans les derniers jours, je me répétais sans y croire vraiment que mon oncle, une grande vedette adulée par des millions d'admirateurs, abordait une fin de vie terrible, loin de tout, loin des siens, loin des gens qu'il aimait. Il allait mourir comme un malheureux, juste par une volonté d'exclusion. Je ne pouvais pas y croire mais c'est arrivé. Quelle indignité ! » commente sa nièce.

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Pour Cécile Vitra, sa brutale disparition porte les stigmates de décisions irrationnelles. « Il est mort quelques jours plus tard à l'hôpital de Brest où il avait été transféré, chose hallucinante pour une personnalité comme Christophe, qui était alors frappé du Covid et avait d'abord été pris en charge dans l'un des meilleurs établissements de France - à Cochin, Paris. Pourquoi l'avoir envoyé dans un autre établissement, en région ? » s'interroge la cousine de Romain Vidal, pour qui ce choix « restera toujours un mystère douloureux ». « Personne ne lui avait dit au revoir de son vivant, presque personne n'était là pour un dernier adieu au cimetière » conclut-elle avec tristesse.