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Le 16 avril 2020, Christophe nous quittait à l'âge de 74 ans des suites d'un emphysème, une maladie pulmonaire dont il était atteint depuis plusieurs années. Un véritable crève-coeur pour le monde de la musique et le public, habitué à voir le dandy à la moustache, qui avait connu ses premières gloires durant les années yéyé, déambuler sur les plateaux de télévision pour interpréter ses "Mots bleus", avec toujours la même grâce et la même élégance. Alors que Julien Doré lui avait un hommage poignant en reprenant "Aline" durant les Victoires de la Musique 2021, le deuxième anniversaire de sa disparition est célébré par la sortie aux éditions Albin Michel du livre "Christophe intime", dans lequel la dernière femme de sa vie, Bénédicte La Capria, se livre sur leur histoire d'amour inattendue et offre un éclairage sur l'état d'esprit dans lequel l'artiste se trouvait quelques heures avant d'être transporté en réanimation à l'hôpital.

"Il cherchait le dernier amour de sa vie"

La rencontre entre Christophe et Bénédicte La Capria a eu lieu en mars 2018, en marge d'un concert à la Philharmonie de Paris. « Nous avions une différence d'âge de 24 ans. Apparemment, je ne lui déplaisais pas. Il m'a fait s'asseoir à côté de lui, et puis j'ai écouté, j'ai très peu parlé. Mais je crois qu'il y a eu un truc tout de suite entre nous » se souvient dans un format vidéo pour Yahoo cette femme quinquagénaire, qui travaille dans le milieu du cinéma et du théâtre. Entre eux, tout passait par des regards tendres et des gestes chastes, puisqu'ils n'ont pas consommé leur amour comme elle révèle. Quelques mois après ce premier échange, l'interprète de "Daisy" l'invite à un rendez-vous galant à l'hôtel Costes à Paris. « Il avait quelque chose de très important à me dire puisqu'il cherchait le dernier amour de sa vie. Il était célibataire avec plein de filles. Il m'a dit : "Je commence à être perdu entre toutes ces femmes. Je te sens bien". (...) Il était tellement romantique. Il donnait tout. Il donnait le monde, sa vie, sa fortune, tout » se souvient Bénédicte La Capria, non sans émotion.

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Unis par un « pacte », c'est à ses côtés que Bénédicte La Capria s'est tenue lorsque sa « santé très fragile » a commencé à défaillir. « Il marchait très peu. À force de vivre la nuit, d'être dans sa tête, son corps était devenu comme immatériel. Il avait un moral, une joie et un appétit de vivre d'un enfant de 10 ans » explique l'auteure de "Christophe intime", persuadée pense que le chanteur n'avait pas vraiment mesuré la gravité de sa condition et qu'il était dans le déni : « Il s'est dit : "J'ai pris froid". Son médecin avait le Covid, donc il ne pouvait pas le voir. S'il n'y a pas son médecin, il ne voit pas de médecin. Il a refusé longtemps l'intervention d'autres gens. Le Samu n'est intervenu que de force. Sinon je pense qu'il serait mort tout seul ».

"C'est comme s'il se cachait pour mourir"

Avant qu'il ne soit transféré à l'hôpital de Brest, qui sera sa dernière demeure, Christophe s'est cloîtré dans son appartement de Montmartre, préférant souffrir en silence. « Il ne pouvait plus sortir de son lit, il ne mangeait plus. Moi, je me dis qu'il devait le sentir quelque part, et qu'il ne voulait pas qu'on le voie comme ça. Comme s'il se cachait pour mourir » analyse avec le recul Bénédicte La Capria. Avec regret, sa compagne n'a pas pu lui dire au revoir : « Il aurait bien voulu que je vienne. C'est moi qui ai choisi de rester avec mon fils. Je voulais attendre d'être sûre de ne pas avoir le Covid, de ne pas lui refiler. C'était une période un peu trouble ». Une blessure qui n'a toujours pas cicatrisé.