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Nouvelle identité ou autre pièce d'un puzzle kafkaïen ? Quatre ans après avoir goûté à un succès aussi inattendu que mondial avec "Chaleur humaine", Christine and the Queens signe un retour métamorphosé pour son deuxième album. Attendu le 21 septembre dans deux versions - l'une en français, l'autre en anglais, "Chris" brouille un peu plus les frontières en présentant une chanteuse avec plus de poigne, le corps musclé et le regard brûlant de détermination. « La coupe de cheveux, c'est le signe extérieur de ce qu'il s'est passé à l'intérieur. J'ai beaucoup tourné avec mon premier album, j'ai beaucoup fait de scènes. Je suis devenue un peu plus musclée, un peu plus vieille, dans le bon sens » a-t-elle expliqué sur le plateau de "Quotidien" fin juin, après avoir présenté en live son nouveau single "Damn, dis-moi". Place à une femme pleine de puissance et d'assurance, à l'image du clip très "West Side Story" dans l'esprit. « Une femme patronne c'est quelqu'un qui ne s'excuse pas de prendre des décisions. Ce projet, c'est un projet solo où je décide de tout ! Mais une femme patronne, c'est aussi quelqu'un qui emmène une équipe avec soi, qui arrive à fédérer autour d'un projet un peu fou » a poursuivi l'artiste nantaise, prête à bousculer les codes.

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Au dessous de la ceinture

Mais virilité rime aussi avec fragilité. Dans la superbe vidéo de "Doesn't matter (voleur de soleil)", Chris touche la corde sensible en retraçant le récit d'une histoire d'amour dans un ballet chorégraphié sur un parking. Au prestigieux Times, l'artiste explique que sa soudaine notoriété a fait naître des angoisses en elle : « J'ai inventé "Christine" comme une technique de survie pour gérer pleins de choses. J'ai pensé que ça me sauverait (...) Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Je suis plus armée, certes, mais j'ai toujours la même tristesse. (...) Quand je suis devenue célèbre, je n'ai pas pu me confier et j'ai pensé "Oh, est-ce que je suis piégée par ma propre création ?". J'étais vraiment seule ».

La solitude, l'abandon, le rejet... Ces thèmes, Christine and the Queens aime les matérialiser dans ses chansons et le prouve aujourd'hui avec un troisième clip, celui de l'inédit "5 Dollars". Pour ce titre dans la langue de Shakespeare (qui disposera d'une mouture français rebaptisée "5 dols"), Chris se place dans la peau d'une prostituée qu'elle situe dans une frontière floue entre la "Roxane" de The Police, Beyoncé et le "hustlin" de Rick Ross. « Cette chanson parle encore une fois de la figure du paria. De ces nouvelles adorées, pleines de ces marginaux invisibles, de cette force vivante d'une société qui a toujours peur de ses propres enfants tordus. Dans le royaume de la pop, la prostituée apparaît souvent, surtout dans l'incarnation d'une femme résistante ou d'une projection du romantisme - "Roxane" de The Police est une héroïne plus qu'un simple objet de désir. Elle se vend pour gravir les échelons avec flamboyance. Qui est-elle, qui récupère l'argent ? Je suis elle, qui ramasse les billets » explique la chanteuse dans une note d'intention. Extrêmement intime, le clip nous dévoile la transformation progressive de la femme en objet du désir, qui enfile ses tenues de cuir SM et les dissimule sous un beau costume à carreaux. Des plans de toute beauté !

Regardez "5 Dollars" de Chris :