Crédits photo : Capture d'écran TMC
Christine and the Queens démarre un nouveau chapitre de son histoire en changeant de peau. Ou plutôt en évoluant en Chris, une femme animée de détermination qui affiche fièrement son look androgyne et ses abdominaux saillants. « La coupe de cheveux, c'est le signe extérieur de ce qu'il s'est passé à l'intérieur. J'ai beaucoup tourné avec mon premier album, j'ai beaucoup fait de scènes. Je suis devenue un peu plus musclée, un peu plus vieille, dans le bon sens ! » vient de confier l'artiste dans "Quotidien", dont elle était l'invitée hier soir. L'occasion pour elle de s'affirmer en « femme forte » : « Une femme patronne c'est quelqu'un qui ne s'excuse pas de prendre des décisions. Ce projet, c'est un projet solo où je décide de tout ! Mais une femme patronne, c'est aussi quelqu'un qui emmène une équipe avec soi, qui arrive à fédérer autour d'un projet un peu fou ».
"A 14 ans, je ne me reconnaissais nulle part"
Introduit à travers le funky "Damn, dis-moi", qu'elle a interprété en live avec une troupe de danseurs, le deuxième album de Chris sortira cet automne, le temps de laisser les fans s'en imprégner avant les deux concerts qu'elle donnera à l'AccorHotels Arena de Paris les 18 et 19 décembre. A l'image de cette évolution physique et identitaire, l'histoire de l'album de Christine and the Queens s'articulera autour de comment se libérer des normes. « Quand on est une fille, c'est remettre beaucoup en question un discours très lisse, normé et étouffant qu'on nous impose via les journaux, la représentation des femmes dans les médias et ailleurs. Moi je me souviens d'avoir grandi et à 14 ans de me reconnaître nulle part. J'ouvrais des magazines et je tombais sur des femmes tellement retouchées qu'elles devenaient des cyborgs. (...) L'idéal féminin vendu aujourd'hui est très étroit et pousse beaucoup à se taire, se rabougrir et ne pas prendre de place. Moi ça ne m'a jamais trop parlé » a-t-elle confié. Mais selon Chris, les hommes aussi sont cloisonnés par la société. « L'idéal masculin est enfermant aussi : un homme qui ne peut pas pleurer, qui doit toujours être le plus fort, qui doit aimer certains sports et pas d'autres... Les normes sociales sont des codes avec lesquels on peut jouer mais quand ça enferme, c'est dommage » estime la chanteuse.
Regardez le live sur "Damn, dis moi" :
L'influence Gainsbourg
Interrogée par Yann Barthès, Chris a révélé que l'une des références de l'album à venir était "Love on the Beat" de Serge Gainsbourg, sorti en 1984. Sur sa superbe pochette, le musicien apparaissait grimée de manière féminine, avec du rouge à lèvres et des yeux maquillés. « Pour moi cet album est fondateur d'une sensibilité qui est la mienne (...) Il est très beau parce que déjà il est très queer. Il y a de très beaux textes dans ce disque qui racontent une autre façon d'être viril. Musicalement, c'est très moderne (...) La poésie de cet album est très belle parce qu'elle est très sexuelle mais très mélancolique en même temps » a-t-elle expliqué. Voilà qui promet beaucoup pour son retour dans les bacs !
Regardez l'interview de Chris :