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C'est tout juste un an après nous avoir servi "F.A.M.E", un quatrième album original plus pop qu'urbain, annonciateur d'un tournant majeur dans sa carrière, que le chanteur Chris Brown nous présente le fruit de son récent labeur : "FORTUNE", dans la même lignée. Un disque de quatorze pistes, dix-neuf pour sa version « Deluxe », un peu long, et ce à plus d'un titre.

Globalement poussif, ce cinquième album manque de punch. Alors que les deux singles up tempo "Turn Up The Music" et "Don't Wake Me Up" laissaient croire en un disque rythmé, l'écoute d'une seule traite de "FORTUNE" est rendue difficile en raison d'un tempo lancinant et de rythmiques répétitives qui ne fédèrent pas. "Turn Up The Music" en première position sur l'album, il faut avancer jusqu'à la piste sept pour apprécier. "Bassline" est bien original, il aurait même d'ailleurs pu s'intégrer dans la discographie de Nicki Minaj, mais les chansons "Mirage", "Don't Judge Me" et "2012" laissent chacune espérer que le titre suivant soit celui qui nous fasse décoller. Et c'est "Biggest Fan" qui parvient à redresser la barre : un titre pop midtempo assez efficace et que l'on apprécie davantage après avoir entendu "Stuck On Stupid" et "4 Years Old", deux ballades qui associent à la fois des sons électroniques à des beats plus urbains lassants.

On se rend vite compte que les titres présentés au préalable par le chanteur sont les meilleurs de "FORTUNE", à quelques exceptions prêts. "Sweet Love" demeure la parfaite illustration d'un habillage pompeux de beats r'n'b qui ressemblent à tout ce qu'on a pu entendre ces dernières années alors qu'on nous promettait un disque apportant un nouveau souffle au r'n'b. On se laisse quand même séduire. "Strip" nous ferait mentir. Le titre a été enregistré avec Kevin McCall et figure parmi les quelques pépites de "FORTUNE". Du côté des bonnes surprises, l'interlude "Cadillac" (avec Se7en) et "Trumpet Lights", sorte d'ovni complètement délirant sur lequel le chanteur a pris des risques. Enfin ! Seulement, l'écoute de cet album touche déjà à sa fin et il faut aller chercher du côté des bonus de l'édition « Deluxe » pour se rassurer et se dire que Chris Brown est capable du moins bon, certes, mais aussi du meilleur. "Remember My Name" et "Wait For You" concluent généreusement ce disque et permettront d'en garder un meilleur souvenir.

Côté texte, la plupart des morceaux se concentrent sur des thèmes très banals comme le clubbing, la sensualité et la séduction. Rien d'exceptionnel de ce point de vue, en faisant à tous niveaux un disque ancré dans son temps, et justement loin de pouvoir prétendre à devenir intemporel.