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vendredi 26 août 2016 11:45

"Glory" : Britney Spears s'amuse et renaît de ses cendres sur un album coquin (CRITIQUE)

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Alors que paraît dans les bacs son neuvième album "Glory", on dirait que Britney Spears a vécu neuf vies. Nostalgiques de son ancienne gloire, les fans seront-ils séduits par cet énième tentative de retour en grâce ? Verdict !
Crédits photo : Pochette de l'album
Pourquoi ? Pourquoi court-on toujours après le fantôme de la Britney Spears d'il y a 10 ans, ex-enfant chérie de l'Amérique devenue princesse incontestée de la pop music, superstar mondiale et icône générationnelle ? Soyons honnête : cette triste nuit où elle s'est engouffrée dans le salon de coiffure d'Esther Tognozzi, un soir de février 2007, pour se raser elle-même la tête devant les paparazzi a signé la fin d'une époque. En proie à des problèmes personnels et affectifs, traquée comme une bête blessée par la presse, éblouie par le feu des projecteurs où elle a grandi sans avoir le droit à l'erreur, tombée dans la drogue, mise sous tutelle, privée de ses enfants, Britney Spears s'est brûlée les ailes sous le soleil brûlant mais intraitable de Los Angeles.

Depuis, la chanteuse américaine a eu beau signer l'un des meilleurs disques pop de la décennie ("Blackout"), jamais elle n'a retrouvé l'aura qui fut un jour la sienne. Et pourtant, elle est encore là, caressant comme ses fans nostalgiques l'idée d'un hypothétique retour triomphal. Aux souvenirs des décevants "Femme Fatale" (2011) et "Britney Jean" (2013), dans une ère dominée par Adele et Beyoncé, on se demande, comme le note Billboard, s'il est encore pertinent d'attendre de Britney Spears autre chose qu'une poignée de guilty pleasures sporadiques à la "Work Bitch", faits sur mesure pour une chanteuse dénuée d'ambition artistique.

A LIRE - Britney Spears : une carrière en dents de scie

Terrain glissant


Aujourd'hui pourtant, Britney Spears sort dans les bacs son neuvième album "Glory". Un album qui, conforme à son titre malicieux, pourrait bien être celui de sa renaissance. Manoeuvre intentionnelle ou non, les trois extraits qui ont suivi le plaisant "Make Me" comptent parmi les pistes les plus insipides du disque. Son écoute réserve donc, contre toute attente ou du moins notre scepticisme, son lot de bonnes surprises. En particulier sur la deuxième moitié, bien meilleure que la première ! (Note : la version deluxe se révèle indispensable et c'est sur celle-ci que porte notre critique). L'entrée dans le vif du sujet sur le bien-nommé "Invitation" se fait d'un pas feutré, à l'aide d'une production calme et onirique qui, sans cet insupportable vocoder utilisé à outrance, constituerait une mise en bouche alléchante. Plus on avance, plus nos pires craintes semblent se confirmer : les tentatives à la "Private Show" ou "Man On The Moon" ont le mérite d'exister mais pêchent par absence de conviction. Supplication charnelle, "Just Luv Me" manque d'éclat pour séduire totalement. Quant à l'enchaînement "Clumsy" / "Do You Wanna Come Over?", il nous ferait plutôt fuir le dancefloor tant on frise le néant de créativité.

Back to basics


Et puis le miracle se produit. Signé Mattman & Robin, le titre "Slumber Party" ravive au creux de nos entrailles un feu qu'on croyait éteint. Mutine, Britney Spears incite son petit ami à enregistrer leurs ébats amoureux lors d'une folle nuit d'ivresse, sur une boucle délicate baignée de synthétiseurs. L'exécution est chirurgicale, l'implication réelle. Le plaisir pour l'auditeur n'en est que décuplé. A partir de cette pépite aérienne, on verse alors dans un domaine où Britney Spears excelle : la sensualité. Non pas qu'on ait envie de se lancer dans une analyse psychologique de bas étage mais il est évident que Britney Spears est aujourd'hui plus épanouie qu'hier. Depuis le lancement de sa résidence à Las Vegas en décembre 2013, elle mène une vie bien rangée, saine, entourée de ses deux fils et affiche une forme physique étincelante, comme elle aime à le montrer à coups d'instants volés sur Instagram. Un équilibre qui se traduit par une passion retrouvée pour le métier d'artiste - son medley explosif aux derniers Billboard Music Awards au mois de mai en est la preuve.

Regardez le clip "Make Me" de Britney Spears :



Désormais, Britney a envie de s'amuser et cette allégresse est communicative. Même si "Hard To Forget Ya" sonne comme un produit électro-pop de 2016, son refrain transpire la nostalgie des années "In The Zone". A ce petit jeu du revival, "What You Need" et surtout "Liar", LA bombe qui mettra ses fans en transe, proposent des bonds temporels particulièrement jouissifs. Autre temps fort du disque, "Change Your Mind (No Seas Cortes)" est l'illustration parfaite qu'un lâcher prise peut faire beaucoup de bien à Britney Spears - comme de lui offrir un single fun aux accents latino, dansant à souhait, juste ce qu'il faut d'espiègle, sur un plateau d'argent. Là encore, la patte Mattman & Robin fait des merveilles !

Alors non, tout n'est pas parfait. Comme c'était le cas sur "Perfume", où la voix de Sia noyait celle de sa consoeur, "Just Like Me" débute par un curieux morphing entre le timbre de Julia Michaels (qui a écrit la chanson) et celui de Britney Spears. L'autotune fait des ravages (sur "Man On The Moon", "Invitation"...) et on aimerait prôner son abolition. Tournant autour d'un unique trio de thèmes (le sexe, l'amour, la séduction), les textes demeurent impersonnels. Quant à l'accent français à couper au couteau de la popstar, il suscite sur "Coupure Electrique" l'hilarité, ou au mieux une froide consternation. Dommage car son enrobage urbain aurait tout à fait pu trouver sa place sur "Anti" de Rihanna. Mais comme elle le dit dans l'avant-dernier titre : « If i'm dancing, I know the music's good ». Et oui, on danse sur cet album.

Ça ressemble à une renaissance inattendue
A écouter : les tubesques "Liar" et "Change Your Mind", "Slumber Party", "Hard To Forget Ya", "Better", "What You Need"
A zapper : "Clumsy", la bouillie "Do You Wanna Come Over?", "If I'm Dancing", "Invitation", "Private Show"


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