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Hélène Segara - Karma 11 juin 2021


Babouchka

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J'ai trouvé la critique d'une blogueuse sur l'album (on a tellement peu d'articles critiques de presse et peu de critiques ici qu'on se replie sur ce qu'on trouve...) :

https://lespassionsdeviedefun.blogspot.com/2021/06/jecoute-je-note-helene-segara-karma.html

 

Citation

Ma note totale

8,3/10

01-Nos vies commencent ailleurs  [9,5/10]
02-Plus jamais  [10/10]
03-Ces ombres [8/10]
04-Illusion dans le système [9/10]
05-Hari Om [6/10]
06-Tout peut s'arrêter [8/10]
07-Alteration  [9/10]
08-I love you  [6/10]
09-Never had a chance  [9/10]
10-Quand vient la nuit  [8/10]
11-Karma  [9/10]

 

EN CONCLUSION : 
"Karma" est le 10ème album studio d'Hélène Ségara (je ne compte pas son album en espagnol sorti en 2002). Je dois dire que je suis très agréablement surprise par ce nouvel opus.....J'ai été hyper fan de ses premiers albums qui comportaient énormément de chansons mélodieuses mais qui sonnaient plus "variété française" (en même temps, c'était la fin des années 90/début 2000...). Avec "Karma", nous avons ici un album plus pop, voire plus "indie pop"....Certains morceaux m'évoquent même l'univers musical de la talentueuse chanteuse norvégienne Aurora, c'est vous dire ! Franchement, Bravo à Hélène pour ce virage très moderne ! "Illusion dans le système", avec une orchestration très actuelle et des paroles qui font mouche. Malgré ce que les titres "I love you" et "Never had a chance" laissent penser, ces deux chansons sont interprétées en français. Si "I love you" ne me transcende pas, par contre, "Never had a chance", avec son orchestration planante, nous sommes presque dans de la soft trance, c'est vraiment très beau ! Idem avec "Ce qu'il nous reste" [traduire Quand vient la nuit] qui nous sert de la synthwave dans la 2ème partie du morceau ! Je suis vraiment étonnée par l'audace musicale d'Hélène, je le répète encore ! Le dernier morceau "Karma" conclue de manière impeccable l'album et reste dans la même ligne orchestrale que les autres titres. Pour conclure, j'insiste vraiment sur la modernité des sons utilisés par Hélène  (sans oublier la belle pochette de cet album) ! L'influence de son mari Mathieu Lecat qui signe la composition des morceaux y est sans doute pour beaucoup ! Hélène a écrit les textes, c'est vraiment un album "fait en famille". Franchement, c'est une réussite et j'espère qu'il obtiendra le succès qu'il mérite !
 
Mon top 3 : 
01-"Plus jamais"
02-"Nos vies commencent ailleurs"
03-"Never had a chance"

 

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  • 3 semaines après...

Concernant les textes, il y a une vraie cohérence dans cet album sur les idées abordées. Hélène a toujours eu une écriture simple, poétique, à énigmes. Il y a assez de place dans ses textes pour que chacun se l'approprie.

 

L'idée première et obsessionnelle de l'album est celle de "recommencer une nouvelle vie", renaître, réaliser ses rêves et ses espoirs, etc. que ce soit dans sa propre vie, ou après la mort avec l'idée de réincarnation (le karma au sens bouddhique).
En ça, l'album est chargé d'espoir car elle raconte que tout est possible, qu'on peut guérir (Hari Om), qu'on peut recommencer, revivre.
Elle est très intéressante et bouleversante quand elle creuse ce qu'implique cette idée : a-t-on une chance de revoir ceux qu'on a aimé si fort dans notre vie après, quand tout s'arrête ? Et de manière plus réaliste, elle partage là son amour fou, absolu pour certaines personnes de sa vie et la peur de perdre ce sentiment avec la mort, l'oubli.

 

Nos vies commencent ailleurs m'évoque son départ à Los Angeles où elle a pu retrouver un anonymat et un nouveau souffle qui devaient lui manquer à Paris.
Plus Jamais est très riche de sens : elle questionne nos attitudes destructrices et malsaines, notre côté sombre, nos erreurs passées et le fait d'en prendre conscience pour peut-être ne plus jamais refaire les mêmes erreurs.
Ces ombres, elle l'a déjà très bien évoqué en interview, c'est cette tristesse et cette souffrance qui s'invitent dans nos vies quand on perd un très proche. Ce sentiment la rend finalement plus humaine, plus humble et sensible aux autres ("retrouver mon âme et m'élever encore").
IDLS sur comment Internet et les réseaux nous permettent tous de nous créer une identité et de nous sublimer, nous mettre en avant individuellement, mais aussi d'oublier le monde tel qu'il est, de nous en éloigner et par la même occasion de nous éloigner de la relation humaine et de nos possibles qualités humaines. L'illusion du lien social qui cache une solitude généralisée.
Hari Om, chant lumineux pour guérir les malheureux, les perdus, les desséchés.
Tout peut s'arrêter est une sorte de carpe diem angoissé. On ne peut s'empêcher de penser à la situation autour du Covid qui a mis en pause nos vies. En vérité, Hélène a écrit cette chanson en lien avec les explosions dans le port de Beyrouth au Liban en 2020.
Extrait d'interview (Anahide, 2021) :
"Je l'ai écrite avant les explosions. Un de mes meilleurs amis vit là-bas et il y avait déjà des tensions palpables. Ce texte a coulé sur la mélodie comme une urgence, celle de sentir que tout peut basculer en un instant. Trois ou quatre jours plus tard, les informations montraient les explosions à Beyrouth. J'étais en état de choc."
Alteration sur la recherche de notre identité et le plaisir d'être quelqu'un d'autre le temps d'une nuit. Encore l'idée principale de l'album, "changer de décor", se retrouve ici.
I Love You où elle évoque l'amour tel qu'elle le conçoit depuis le début de sa carrière : l'amour absolu, passionnel, mais aussi plus abordable, l'amour altruiste.
Never Had A Chance à propos des personnes qui pensent ne jamais avoir de chance dans la vie, et qui se désespèrent, des insatisfaits qui rêvent d'une autre vie (idée obsessionnelle de l'album ici encore). Ceux qui ne sont pas nés au bon endroit, au bon moment.
Quand vient la nuit, autre carpe diem avant la mort.
Karma sur l'entrée dans la mort et la possibilité de tout recommencer après la mort, mais aussi sur le bilan de cette vie qui se termine et ce qu'on va en faire. Il y a l'idée, comme l'explique Hélène, d'être l'héritier de nos vies passées (sens bouddhique de la réincarnation). Et puis bien sûr, l'idée plus forte que tout chez Hélène de retrouver dans ces autres vies toutes les personnes qu'elle a aimées (idée qui doit lui faire du bien, la rassurer quand on a aimé si fort et que l'absence est inconsolable).

 

Si suite il y a, je pense que, ceci étant dit, il serait intéressant de revenir à une joie combative, à la vie même en train de se faire, à un carpe diem optimiste et présent sans être naïf, avec une voix qui pourrait davantage explorer les sons graves, une voix puissante et qui envoie. Cette ombre de mort qui plane toujours un peu dans ses textes peut devenir quelque peu angoissante et oppressante à force.

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