Nouvelle Star : que sont-ils devenus?

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LUNDI 21 NOVEMBRE 2005 par Thierry CADET

 

NOUVELLE STAR, et après ?

 

 

 

L’émission fait ses timides débuts sur l’antenne d’M6 le jeudi 27 mars 2003. Elle n’est autre que l’adaptation française du programme américain « Pop Idol » qui a vu naître à travers ses copies dans le monde : Will Young, Gareth Gates, Alexander ou Daniel Küblböck. Une première version dont l’audience aura beaucoup de mal à décoller, mais qui réussira quand même à trouver son public et à se stabiliser sur la fin. Benjamin Castaldi, l’animateur de la « Real TV » déclarera plus tard que le nom français est bien trop long pour susciter l’intérêt. « A la recherche de la nouvelle star » reviendra donc l’année suivante sous ce nom réduit de quelques mots : « Nouvelle Star ». Plus efficace. En Allemagne pourtant, un pays où le concept rencontre un franc succès, le titre est plus que long : « Deutschland sucht dein Superstar »...

 

Le jeudi 10 juillet 2003, c’est donc le jeune belge aux origines hispaniques Jonatan Cerrada (NS1) qui remporte la victoire.Après un premier vrai succès single, celui de sa reprise de Michel Jonasz « Je suis venu te dire que je t’attends » il y a deux ans et demi, qu’en est-il aujourd’hui ? Pas grand chose, c’est plutôt l’hécatombe - injustifié - pour le jeune chanteur... de singles qui atteignent à peine le Top 15 en singles qui ne voient jamais le commerce, en passant par une sérieuse claque à l’Eurovision en 2004, c’est difficile... Son dernier album, « La preuve du contraire » (malgré de belles mélodies, des textes plus matures, et des arrangements moins synthétiques) a disparu des 200 meilleures ventes d’albums en France un mois seulement après sa sortie dans l’indifférence la plus totale. Son premier extrait « Libre comme l’air » (qui a pourtant bénéficié d’un clip qui ne passe cela dit, quasiment jamais sur les chaînes musicales) ne sortira pas. Jonatan bénéficie pourtant toujours d’un beau capitale sympathie auprès du public : il touche, mais pour combien de temps ? Le troisième album (qui ne sera sans doute jamais signé chez BMG...) sera décisif.

 

Ca n’est, cela dit, guère mieux pour les finalistes et demi-finalistes de sa promo...Thierry Amiel (NS1) n’a connu aucun succès après sa reprise de Christophe « Les mots bleus ». Ni « Je regarde là-haut », ni « Un jour arrive » n’auront convaincu. Mais peut-être le label n’a pas fait les bons choix de singles ? Pour d’obscures raisons, il est plus vendeur de promouvoir un morceau composé par Calogero que « Sans toi », le meilleur titre de l’album avec un fort potentiel tubesque, mais... d’Olivier Bron. La preuve que non. Quel dommage... Cela dit, le cas de Thierry n’est semblable à celui de Jonatan : pour une bonne partie des téléspectateurs, il est la vraie révélation du télé-crochet d’M6. Les plus âgés voient ça comme une injustice... et qui permet, de part sa fidélité, à un artiste de faire carrière ? Le public le plus âgé justement. Celui qui ne retourne pas sa veste l’année d’après. Thierry a ce dernier : son Bataclan affichait complet et son album « Paradoxes » (à défaut de tubes) s’est plutôt bien vendu. Le deuxième qui devrait sortir de l’usine avant la fin de l’année est relativement attendu.

 

Jean-Sébastien Lavoie (NS1), le troisième larron de cette première saison est un cas particulier. Adulé surl’émission, il a vu sa popularité s’effondrer et le public le lâcher dés sa sortie. Ni son single, la reprise du groupe Queen. « We Are The Champions », ni son album « Je me souviendrai » se sont imposés. Jean-Sébastien serait retourné chez lui, au Québec, sans contrat. Il s’en souviendra.

 

Laetizia (NS1), quant à elle, a visiblement laissé passer sa chance...Elle est la quatrième de cette promo a avoir été signée en artiste solo et à même obtenu un joli succès d’estime avec son single « Cent fois » qui a bénéficié d’un clip et d’un large écho dans la presse. Seulement voilà, la belle est tombée enceinte, a préféré pouponner, se consacrer pleinement à sa nouvelle vie de jeune maman et a vu la sortie de son album tomber à l’eau. On voit mal aujourd’hui, avec son manque de médiatisation, les deux saisons qui ont suivi sa révélation et la quatrième qui arrive, comment Laetizia pourrait remonter la pente. A la « Nouvelle Star », comme à la « Star Ac’ », c’est la même chose : il n’y a guère plus que le quatuor finaliste qui fait parler de lui par la suite... Qui se souvient encore de Priscilla, Gabrielle, Alexis ou Jonathan de la saison 1 ? Ce dernier avait d’ailleurs un prénom trop proche du gagnant (le H en plus) et un clonage trop frappant avec Willy Denzey pour réussir... Quelle maison de disques aurait pris le risque de le signer, sachant qu’en plus, il aspirait au même style de R’n’B que l’interprète du « Mur du son » ? Aucune. C’était perdu d’avance, Jonathan avait tout contre lui.

 

Cindie (NS1), elle, était populaire à l’époque parce qu’elle était la plus jeune candidate de l’émission et que son histoire avait touché les téléspectateurs. Elle continue à donner des concerts, notamment au Réservoir à Paris et au Canotier du pied de la butte (un cabaret qui a vu débuter Céréna ou Julie Reins), et préparerait son premier album. Yoann (NS1) avait marqué cette saison par son androgynie, son mystère, et surtout son interprétation très personnelle du « Rêver » de Mylène Farmer. De multiples rumeurs ont circulées à son égard : produit par la rousse la plus célèbre ? Héros de sa future comédie musicale ? Un duo avec Thierry Amiel ? Il n’en sera finalement rien. On sait juste aujourd’hui qu’il a opté pour un style gothique, les cheveux très longs, ce qui ne lui facilitera probablement pas la tâche pour signer chez M6 Interactions ! Mais ne désespérons pas : Yoann a du talent. Il fera peut être parler de lui dans plusieurs années, ce qui risquent d’ailleurs d’être le cas pour quelques candidats de ces émissions de télé-réalité musicale : après avoir été largués sans ménagement dans la nature, et être par la force des choses, retournés chez papa et maman, ils doivent repartir - l’étiquette de l’émission collée au front - à zéro, et surtout pour la plupart d’entre eux gagner en maturité, comme un chanteur lambda finalement, ce qui prend du temps. La seule véritable gagnante du jeu (comme Jenifer pour « Star Academy » ou Chimène Badi pour « Popstars ») semble provenir de la saison 2.

En effet, Amel Bent (NS2) se distingue avec déjà trois tubes à son actif : le désormais Gold « Ma philosophie », mais aussi « Le droit à l’erreur » et « Ne retiens pas tes larmes » (proposé, quel dommage, en version R’n’B alors que le piano voix figurant sur l’album aurait permis à Amel de présenter une autre facette de son talent et de l’imposer à un public plus adulte - mais le choix de la maison de disques concernant ses éventuels passages radios en a voulu, comme d’habitude, autrement...), un album à succès : « Un jour d’été », des featurings en tous genres et une tournée « Sold Out ». Elle n’était pourtant que demie-finaliste de l’émission musicale de la petite chaîne qui n’en finit plus de monter. Julien Laurence (NS2), par exemple, rencontre un échec cuisant avec son single « Tout nous rappelle », timidement diffusé en France et commercialisé seulement en Suisse, son pays d’origine, alors qu’il était sorti en seconde position du télé-crochet, et malgré une production signée Phil Collins himself sur sa boîte de production Dreams Reality... (Julien l’avait rencontré à l’occasion de la BO du DVD « Tarzan 2 » qu’il interprétait.) Il reste, à ce jour, l’un des cas les plus atypiques de l’histoire de la télé-réalité musicale. Le vainqueur de cette deuxième saison, Steeve Estatof (NS2) semble s’être dirigé, du point de vue de son âge et de son style musical, vers un public plus mâture, bien loin de celui de l’émission. Après un premier succès « Garde-moi » et un premier album regroupant quelques titres forts (comme « Ma vie devant toi »), Steeve serait actuellement en studio pour peaufiner un deuxième opus, toujours dans la veine rock du premier. Il est amusant de constater que, finalement, le tremplin lui aura permis uniquement de signer avec un gros label puisqu’il doit, à présent, reconquérir un public plus adulte, comme la plupart des chanteurs rock, la notoriété en plus due notamment à son aventure avec Laura (NS2), très largement diffusée dans la presse. Cette dernière, même si elle dit préparer actuellement une galette dans un style pop acoustique teinté d’électro, a répondu aux offres alléchantes du groupe de la chaîne en se tournant vers la présentation du feu-« Plus vite que la musique » et plus récemment de « Focus » sur M6 Music. On se demande comment elle pourrait à présent se détacher de son étiquette de présentatrice et devenir crédible dans un rôle de chanteuse, là où bon nombre avant elle déjà ont échoué : Olivia Adriacco, Séverine Ferrer... bon courage Laura ! Concernant les autres candidats, c’est plutôt la débandade... Seul Charles Cattaert (NS2) a réussi à faire un minimum parler de lui avec son rôle tenu dans la comédie musicale « Kiss Me : C. Les années Jérôme) », jouée au Casino de Saint-Armand les Eaux. Il préparerait actuellement un album, dont certains titres (notamment « Comme je l’entends » ou « Et je vole », composé par Frédéric Jacob) seraient diffusés sur quelques radios locales. Pour le reste, on sait juste que Geoffrey (aperçu pour la dernière fois cet été) aurait troqué son ancienne coupe de cheveux par une mèche blonde et travaillerait ses chansons avec sa maman, que Pascal Crisinel donnerait des petits concerts Jazz et Soul, que John Zerah (après une série de concerts au Sentier des Halles de Paris) préparerait un utopique « retour », SimonGad et Babeth auraient, eux, complètement disparu de la circulation...

 

Le troisième volet de l’émission n’a vu, pour l’instant en bacs que le single « A cœur ouvert » et l’album de Pierrick Lilliu (NS3), finaliste de la dernière saison. Il y a fort à parier que « Besoin d’espace », le nouvel extrait de son opus, ne voit jamais le jour dans le commerce tellement les ventes de ce dernier s’effondre... (un peu à l’image du deuxième album de Jonatan Cerrada) et ce, malgré le soutien exceptionnel d’Europe 2.

 

Myriam Abel (NS3), gagnante de la dernière édition, ne devrait cependant plus attendre très longtemps pour voir « Donne » (un tube en puissance signé par Lara Fabian) débarquer chez les disquaires. On avait, un temps, parlé de « Papillon de nuit » écrit et composé par MC Solaar, mais les évènements ont en voulu autrement... Myriam aurait de fortes discordances avec sa maison de disques, et reste la seule gagnante de la « Real TV » a prendre autant de temps après sa victoire pour se présenter au public. Si cette attitude pouvait être un gage de qualité, elle en serait totalement pardonnée. L’album promis dans le contrat qui la lie avec M6 et BMG verra donc bien le jour à partir du 5 décembre prochain.

 

Il est encore trop tôt pour savoir si Francine, Philippe, Mervyn ou Sarah (NS3) réaliseront quelque chose (il y a cependant fort à parier que non si on reprend les exemples des précédentes saisons), nous savons juste que Dan (NS3), après l’obtention de son baccalauréat, serait retourné à ses études (une Fac de finance) - n’abandonnant pas pour autant la musique - que Roland (préparant visiblement un gros projet), Malik et Benjamin (dont le talent a fort malheureusement été sous exploité) se seraient unis le temps d’un concert au Hard Rock Café de Paris (sous les yeux de Pierrick Lilliu venu les soutenir) le 9 novembre dernier, mais le scoop de cette dernière saison vient de l’injustement éliminé Gerome (son lynchage médiatique avait, à l’époque, largement été relayé par la presse) puisque, de sources sûres, Patrick Bruel l’aurait pris sous son aile en le signant chez 14 Productions (Julie Reins...) pour un futur album R’n’B réalisé par Guillaume Farley (membre du duo Naturalibus), qui a déjà apporté sur un plateau « Quand elle chante » à Amel Bent pour son premier album. A suivre...