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Aretha Franklin


Messages recommandés

Quand on aime Eeve Angeli on ne peut pas connaitre quoi que ce soit en musique .

 

:| Ca n'a complètement rien à voir... c'est pas parce qu'on aime Eve Angeli qu'on est forcément un inculte musicalement parlant.

 

Bref pour en revenir à Aretha' date=' c'est une toute grande chanteuse à la voix incroyable. J'adore [b']Respect,[/b] Think... et I say a little prayer (c'est d'elle, non ?)

 

je vois que tu aprécie uniqement les classiques, et oui ISaLP c elle :evil:

écoute en d'autres comme celles que jai énuméré ds la page précédente

et si tu connais vraiment fan d'eve angeli comme musicman, tu comprendrais, il parlait pas en genérale mais en cas :?

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  • 8 ans après...

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Je vous propose la liste de mes 10 albums préférés d'Aretha Franklin

 

1) Young, Gifted and Black (1972)

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Comment mieux définir Aretha que par le titre de ce disque. On est ici 1972. 1972 est certainement l’apogée de la carrière d’Aretha. Son talent ne semble avoir aucune limite.

Young, Gifted and Black est un grand album, c’est à dire une vaste maison dans laquelle on se sent à son aise, car aucune pièce ne ressemble à aucune autre, et parce que les tapisseries n’ont pas le temps de défraîchir. Tout d’abord, et s’il faut découper le gâteau en tranches, force est de constater que la compositrice du très funky « Rock Steady » et de la balade « Day Dreaming » est à son meilleur, se permettant, cerise sur le gâteau, d’écrire des chansons qui seront des hits.

En outre, la chanteuse apporte toujours autant de soin à décliner, et choisir, des mélodies diverses, mais toujours aussi lumineuses (la chanson-titre, signée Nina Simone, ou une version culottée de « The Long and Winding Road » des Beatles, ou le « Border Song » d’Elton John, pour en extraire tout le suc).

 

Les ++ : A Brand New Me, Rock Steady, First Snow in Kokomo (magnifique ballade au piano écrite par Aretha).

 

2) Amazing Grace (1972)

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Amazing Grace est un album de gospel, enregistré en public. Sur scène, et pour seconder la star, il y a, outre le Southern California Community Choir du Reverend James Cleveland, quelques fidèles compagnons de la dame, comme le guitariste Cornell Dupree, Chuck Rainey et sa basse magique, ou la batterie de Bernard « Pretty » Purdie.

Le répertoire, harmonieusement composé de chants traditionnels, ou d’immortels standards (« You’ll Never Walk Alone » d’Hammerstein et Rodgers, et, bien évidemment, « Amazing Grace ») est interprété comme on s’installe à une tablée d’amis : avec conviction, et tendresse. Et puis, il y a le souffle. Ce souffle qui propulse ce double album (dans l’édition originale) vers les sommets d’une force liturgique, et œcuménique, et délicieusement séductrice encore. Naturellement, et croyant ou pas, on tape dans ses mains, puisque ce sont des anges qui se donnent en spectacle.

On a dit de cet album : « si Dieu existe, il se trouve sur cet album ». Il est clair que cet album a une portée mystique, une puissance de l’au-delà.

 

Les ++ : How I Got Over, Precious Lord, Climbing Higher Mountains

 

3) Spirit in the Dark (1970)

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Certainement une des plus belles œuvres d’Aretha. Il y a tout sur ce disque : du blues, du jazz, du gospel, du funk, du R&B, de la soul.

On est face à l’album le plus personnel d’Aretha Franklin. En effet, la chanteuse démontre un choix toujours aussi rigoureux en matière de répertoire, incluant ici, et encore une fois, une chanson de Carole King (« Oh No Not My Baby »), mais également des incunables signés Dr. John, Jerry Reed ou B.B. King. Mais, surtout, elle gratifie l’auditeur de cinq compositions originales.

« Spirit in the Dark » reste ainsi comme une belle réflexion sur le racisme, et les forces progressistes qui peuvent le contrecarrer. L’ensemble sonne comme un album mâture, plein de volonté, et d’énergie.

 

Les ++ : Why I Sing The Blues, Don’t Play That Song, One Way Ticket

 

4) I Never Loved a Man the Way I Love You (1967)

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Peut être l’album le plus culte d’Aretha Franklin. Elu album de tous les temps pour un album féminin. I Never Loved a Man est l’album qui a réellement imposé Aretha dans l’univers musicale et son niveau le justifie amplement.

Les versions de standards de Ray Charles (« Drowned In My Own Tears ») ou de Sam Cooke (« A Change is Gonna Come ») soutiennent largement la comparaison avec les originaux, et les compositions de la chanteuse (« Dr Feelgood », « Save Me ») se fichent au centre exact de la cible de ce que doit être une chanson parfaite. Tout cela, bien sûr, comme un écrin, ou un tapis rouge, ou un chemin semé de roses, pour la voix de celle qui va, instantanément, et pour toujours, devenir la Queen of Soul.

Et enfin, il y a « Respect », chanson composée par Otis Redding, magnifiée ici par Franklin, hit absolu, et bien plus qu’un tube, appel direct à la reconnaissance de tout un peuple. Si le single « I Never Loved A Man (The Way I Love You) » atteindra le Top Ten, « Respect » en sera numéro un.

 

Les ++: I Never Loved a Man, Soul Serenade, Dr. Feelgood

 

5) Sparkle (1976)

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La carrière d’Aretha était sur le déclin au milieu des années 70 quand elle collabora avec Curtis Mayfield pour chanter ses compositions sur le film Sparkle. Le film fit un flop mais Aretha retrouve les chemins de la gloire avec ce disque. On y retrouve toute l’énergie de la Queen Of Soul des années 60, ses mythiques roulades que personne ne sait mieux faire qu’elle. Sparkle est certainement son disque le plus soigné, le plus classe. Les arrangements sont plus variés, le piano moins présent.

Bref, Sparkle est un véritable tournant dans la carrière d’Aretha qui abandonne ses vieilles recettes et ose quelque chose de vraiment nouveau sans pour autant y perdre son âme.

Il s’agit d’ailleurs de l’album préféré d’Aretha dans sa discographie.

 

Les ++ : Rock With Me, Hooked On Your Love, Something He Can Feel

 

6) Aretha Now (1968)

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Nous sommes en 1968 quand parait Aretha Now. Sur la photo, la petite fille sourit, enfin. Elle a raison, et le droit, de sourire. Depuis un an, ses disques se vendent par millions, elle est reconnue par les Noirs américains comme une figure majeure de sa communauté, et elle parvient à mener sa carrière sans aliéner ses convictions (en particulier religieuses), ni son identité de femme plongée dans un univers masculin.

Ici, Il y a « Night Time Is the Right Time », pourtant en son temps littéralement implosée par Ray Charles, et puis une nouvelle reprise de Sam Cooke – « You Send Me » - et puis encore ce « Think », petit bombe soul, digne héritier de Respect. On déniche surtout une fantastique version du « I Say A Little Prayer » de Burt Bacharach, qui, nouveau hit, symbolise in petto le pont que veut dresser la chanteuse entre la soul music la plus furieuse, et l’univers bien plus sophistiquée de la pop. L’histoire ne retiendra que la chanson d’Aretha. Force est de constater le pouvoir d’Aretha à réinterpréter les chansons des autres en les transcendant.

Aretha Now est, une nouvelle fois, un chef d’œuvre indispensable à toute discothèque.

 

Les ++ : Think, See Saw, You Send Me

 

7) Hey Now Hey (The Other Side of the Sky) (1973)

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Hey Now Hey est le fruit de l’unique collaboration entre le légendaire producteur Quincy Jones et Aretha. Jones n’avait qu’une seule idée en tête en produisant ce disque : mettre Aretha au piano et la laisser improviser. L’album est donc truffé de solo piano jazzy que ce soit sur Somewhere ou surtout sur Just Right Tonight.

On y trouve beaucoup de jazz, mais on retrouve la Aretha d’Atlantic sur des titres comme So Swell When You're Well, Hey Now Hey ou sur le tube Master of Eyes.

2 titres ont particulièrement attiré mon attention sur le disque : La première est Moody's Mood, une chanson complètement désarticulée. La voix d’Aretha est dédoublé et on se rend alors bien compte de la diction absolument incroyable d’Aretha et de l’étendue de sa voix : on passe des aigus aux graves en une seconde. C’est une assez incroyable performance vocale ! La seconde est bien évidemment Angel. Certainement, la plus belle ballade jamais chanté par Aretha. Une voix chaude, pleine d’espoir.

Quincy Jones a dit qu’Aretha était l’artiste qui l’avait le plus impressionné après Michael Jackson. A l’ écoute du disque, on comprend pourquoi.

 

Les ++ : Angel, Hey Now Hey, Moody's Mood

 

8 ) Lady Soul (1968)

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Le caractère acéré d’une flèche (à peine plus de vingt-huit minutes dans sa version originale). Des chansons merveilleuses, et dansantes, et signifiantes : « Chain of Fools » sera le hit, mais n’omettons pas un « People Get Ready » signé Curtis Mayfield, pour défiler tous en chœur, ou un torride « (You Make Me Feel Like) A Natural Woman » de Carole King et Gerry Goffin, voisin de l’outrage aux bonnes mœurs, ou le « Come Back Baby » emprunté à Oncle Ray (Charles), ou toutes les autres.

La recette :

- Des musiciens comme un gotha enfermé en studio (certes, les Sweet Inspirations assurent de ci, de là, les chœurs, certes King Curtis souffle dans son saxophone à s’en désintégrer la veine jugulaire, mais chapeau bas face à l’armada des guitaristes : Jimmy Johnson, Joe South, Bobby Womack, et Eric Clapton, rien que cela).

- Du courage (il en faut pour s’attaquer au « Money Won’t Change You » de James Brown, et en sortir grandie).

- Un producteur (Jerry Wexler) convaincu que la somme des talents peut créer quelque chose de grandiose.

- Une chanteuse au faîte de ses capacités, puissante, et tendre, dynamique ou romantique, explosive ou retenue, lorsque la nécessité l’impose, mais toujours régnante sans partage au royaume de la soul music.

Tout cela (caractère-chansons-musiciens-producteur-culot-talent) cela fait un chef d’œuvre. Comme quoi, avec un peu de bonne volonté…

 

Les ++ : Since You've Been Gone, Ain't No Way, Come Back Baby

 

9) Aretha: With The Ray Bryant Combo (1960)

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She doesn't just open the door - she breaks it down" Frank Driggs. Voilà comment Aretha a débarqué dans le monde du disque. En reine, en ange, en guerrière.

Premier album chez Columbia, Aretha n’a que 18 ans losqu’elle signe avec le producteur John Hammond. La pochette du disque parle d’elle-même, Aretha y est sûr d’elle, prête à conquérir le monde.

Aretha a commencé comme chanteuse de jazz. Dans ce premier album, elle y impose son sens du rythme et sa voix déjà si bien maitrisée et puissante. Digne héritière d’Ella Firtzgerald, Sarah Vaughan, elle reprend même Today I Sing The Blues de Billie Holliday.

C’est par ce disque que tout a commencé et Aretha y transcende chaque chanson avec foi et franchise. Toutes les chansons sont des classiques jazz et blues réinventés par Aretha : Over the Rainbow, Won’t Be Long…

 

Les ++ : Won’t Be Long, Today I Sing The Blus, It Ain't Necessarily So.

 

10) Love All the Hurt Away (1981)

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C’est un album passé inaperçu dans la carrière d’Aretha. Aretha surfe sur la vague des Blues Brothers (petit clin d’œil sur la pochette d’ailleurs).

Love All The Hurt Away est tellement funk, il amorce parfaitement le tournant dans la carrière d’Aretha dans les années 80. Il est terriblement efficace, dansant, taillé pour les dancefloors.

Aretha rappelle ses légendaires choristes les Sweet Inspirations pour l’aider à renouer avec le succès. Même si le succès ne reviendra vraiment qu’en 1985 avec Who’s zoomin’who, Aretha enchaine ici tubes en puissance - Hold On, I'm Comin, Living in the Streets, You Can't Always Get What You Want. Le disque me fait penser à l’album Upside Down de Diana Ross. On y retrouve les recettes des albums de Ross. Aretha reprend d’ailleurs merveilleusement bien It’s My Turn de Ross.

Aretha réussit un tour de force. Faire évoluer sa musique vers des sonorités plus pop sans y perdre sa sincérité.

 

Les ++ : Hold On, I'm Comin, Living in the Streets, It’s My Turn

 

 

Top chansons Aretha: Ce ne sont pas forcément mes préférées mais cette liste donne un aperçu de qui est Aretha Franklin et recouvre l’ensemble de sa carrière.

 

. Période Columbia

1) Soulville - 1961

2) Evil Gal Blues - 1964

. Période Atlantic

3) Respect - 1967

4) Chain Of Fools - 1968

5) Natural Woman - 1968

6) I Say a little Prayer for You - 1968

7) Call Me – 1970

8 ) Rock Steady - 1972

9) Think (feat The Blues Brothers) - 1980

. Période Arista.

10) School Days – 1980 (ma chanson préférée chez Atlantic : écrite par Aretha)

11) Jump to It - 1982

11) Freeway of Love - 1985

12) Oh Happy Day (with Mavis Staples) - 1988

14) A Deeper Love - 1994

15) A Rose Is Still a Rose - 1998

 

Aretha Franklin est souvent classée parmi les artistes R&B ce qui est totalement injustifié. Elle s’intègre totalement à l’univers de la musique par l’étendue de sa palette musicale. Aretha chante du rock, du jazz, du blues, de la pop. On y trouve des sonorités country, folk et Aretha a même donné des concerts d’opéra dans les années 90.

Mais finalement, c’est le gospel de l’église baptiste qui a appris à Aretha le sens du rythme, le tempo, la cadence et surtout l’amour de la musique. Comme le dit si bien Aretha : « je ne suis rien d’autre qu’une chanteuse de gospel ».

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BAM ! Le post de malade ^^ Tu as écrit cet article pour une publication extérieure à CIF, au fait ? C'est tellement référencé, complet, expert...

 

Je suis fan d'Aretha Franklin... tout en m'étant limité (hérésie) à son "Respect : the very best of" :ninja: Je me suis dit récemment qu'il faudrait que je me penche sur ses albums, mais devant la liste (y'a une 30aine de disques (et des 100aines de compilation) ?), je n'ai pas encore pris le temps. Ton récap va bien m'aider à choisir par quoi commencer, en fait !

 

Je pense que mes préférées sont Angel, Rocksteady, Don't play that song, You're all I need to get by, Ain't No Way, Oh no not my baby... J'ai du mal à avoir un avis "subjectif" concernant les classiques Think, Respect, Natural Woman, Prayer for you... Ce sont objectivement des tueries, mais je pense que je les connais trop bien, je n'arrive plus à être très ému en les écoutant.

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Ce post :throb:. Ça m'a carrément donner envie de me replonger dans sa discographie, d'autant plus que je ne connais pas encore tout, loin de là.

Complètement d'accord pour la portée mystique d'Amazing Grace. Spirit In The Dark est le meilleur que j'ai écouté jusqu'ici, ça me rassure de le voir si haut ^^. Je me lance dans Young, Gifted and Black du coup, que je n'ai jamais écouté alors qu'il contient d'énormes tubes !

 

En parlant de sa diversité musicale, un membre a reposté il y a peu sa perf' de Nessun Dorma improvisée en 1998, je pense que ça l'illustre parfaitement !

 

https://www.youtube.com/watch?v=GmXkEhs00lo

Merci, merci, merci.

 

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Merci pour ce super RECAP Le Blond ça va me permettre d'approfondir ma connaissance sur cette chanteuse exceptionnelle

 

YOUNG GIFTED AND BLACK est un album incroyable

 

All The King's Horses est ma préférée avec A Brand New Me

 

bref je suis fou d'elle

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  • 5 mois après...

Aretha-Franklin-Sings-the-Greatest-Diva-

 

At Last : Cette version ne s’écarte pas vraiment de la version originale d’Etta James de 1961. Produit par Babyface, la chanson commence avec une intro similaire et Aretha y ajoute quelques effets de voix et un ponds au saxophone. Au traditionalisme de la version originale s’ajoute de belles sonorités jazz plus contemporaines avec des percussions modernes. Le tout est une belle réussite entre soul traditionnelle et moderne. C'est une bonne chanson d’intro pour cet album de reprises, à la fois familière et excitante.

6/10

 

Rolling in the Deep (The Aretha Version) : Cette chanson comptabilise déjà plus de 3 millions de vues sur YouTube et a vraiment fait le buzz sur le net. Aretha est en forme, joue avec sa voix au gré de ses désirs. La chanson détonne réellement de la version originale. Je ne trouve pour autant pas que la version d’Aretha soit meilleure que celle d’Adele mais ma mère me disait encore tout à l’heure qu’elle préférait celle d’Aretha pour sa puissance, son culot. C’est vrai que la version d’Aretha est plus efficace mais perd la profondeur de celle d’Adele. Ma première réaction à l’écoute de cette chanson fut : « Wow, Aretha envoie du lourd ». Aretha n’a pas peur de reprendre un titre multidiffusé qui a fini par souler tout le monde. Elle a donc tenté d’y apporter quelque chose de vraiment neuf et le résultat est probant.

6/10

 

Midnight Train to Georgia : Aretha commence la chanson avec plus de réserve en retenant ​ses vibrato de Divas pour une approche plus délicate que sur RITD . La montée en puissance se fait progressivement, puis Aretha se laisse porter. Le point fort de la chanson est ses chœurs. Aretha renoue avec ses amies des Sweet Inspirations : Fonzi Thornton, Tawatha Agee, Brenda White-King, Latrelle Simmons et la mère de Whitney Cissy Houston. Ensemble, elles ajoutent une dimension gospel qui manquait à la version originale. C’est une de mes chansons préférées du disque et un bel hommage à la grande Gladys Knight.

8/10

 

I Will Survive : Le DJ Terry Hunter réussit à donner un petit coup de jeune au titre de Gloria Gaynor que j’ai toujours trouvé très kitsch et too-much. La grosse surprise vient au milieu de la chanson, la tempo ralentit et Aretha hurle un " I’m a SURVIVOR" comme jamais. Sortant de sa propre bouche, les paroles n’ont jamais paru aussi sincères. Aretha vit profondément ce qu’elle dit et ça se sent. Elle n’est pas « la reine de l’âme» pour rien. Quand on connait sa vie, cette femme bafouée encore d’activité qui a toujours su remonter la pente, la chanson prend une autre dimension. Après l'intermède Beyoncé, Aretha , Aretha revient aux pistes de dance en lâchant un magnifique « I'm still here and you better recognize » qui encore une fois n’a jamais sonné aussi vrai. On retrouve la grande Aretha, puissante, forte qui exige le RESPECT. C’est la première chanson de l’album que je trouve meilleure que l’originale.

7/10

 

People : En s’attaquant au classique de Barbra Streisand, Aretha s’éloigne de ses sentiers battus . Aretha se devait de reprendre un titre de Streisand rien que par souci de cohérence. Comment ne pas reprendre une chanson de Barbra sur un album intitulé Diva Classics ? Ce constat fait, je trouve le rendu néanmoins faiblard. Aretha n’atteint pas la magie de la version de Streisand. Elle force sur sa voix. C’est la seule chanson du disque où sa voix me dérange vraiment. Elle en fait trop et Aretha passe à côté de la chanson. Une version piano-gospel sur une autre tonalité et une voix qui descend d’une octave auraient plus été adaptées à Aretha. Aretha a voulu être trop proche de la version originale et cela l’a dessert.

4/10

 

No One : Clive Davis expliquait en interview que c’est Alicia Keys, elle-même, qui avait l’idée d’une réadaptation aux sonorités des iles pour Aretha. C’est maintenant chose faite. La version est réussie, elle me plait beaucoup. Encore une fois Aretha réinvente la chanson à sa sauce sans trop s’éloigner de la version d’Alicia. Le seule reproche que je lui fais est de n’être pas allée assez loin dans le concept de la reprise. J’aurais aimé une production autour d’instruments traditionnels et non une production numérique. Les sons reggae sont assez artificiels (le tout sonne très « mario » en fait).

7/10

 

I’m Every Woman : Encore une chanson féministe. Pump up the groove lance avec assurance Aretha au début de la chanson. La reprise est bien ficelée. Elle commence doucement puis gagne en groove pour dévier sur Respect naturellement. C’est le meilleur mash-up de l’album. Respect se fond parfaitement avec I’m Every Woman. J’aime aussi particulièrement le phrasé d’Aretha dans la chanson. Quand elle dit : “ I can cast a spell, of secrets you can tell” ou “I can read your thoughts right now”. Elle ajoute également des petits mots, des monosyllabes qui fonctionnent bien avec la chanson et donne de la consistance dans l’interprétation. Aretha domine incontestablement la chanson.

7/10

 

Teach Me Tonight : Comment ne pas reprendre Dinah Washington ? La grande chanteuse de blues et de jazz, modèle ultime de la diva pour Aretha qui avait déjà enregistré un album entier de reprise de sa chanteuse préférée en 64. Dinah aux tenues extravagantes, au caractère bien trempé, croqueuse d’hommes mais au talent indubitable. Ça ne vous rappelle personne ? Contrairement à la plupart des autres chansons, la production est simple et apporte une touche classique à l’album tout comme At Last et Nothing Compared to Me. Aretha joue sur ses graves à la perfection. Une des meilleures interprétations d’Aretha sur le disque.

8/10

 

You Keep Me Hangin’On : Le concept n’aurait pas pu être complet sans une reprise de Diana Ross . Une fois de plus, le producteur Hunter ajoute un beat efficace et puissant tout au long de la chanson. Aretha apporte une touche disco au titre. Dans l’interprétation, elle prend le contrepied de la version originale. A la voix rose-bonbon fluette de Ross se soustrait le piano, le groove et la voix grave d’Aretha. On bouge clairement son corps sur cette chanson. Aretha veut nous faire transpirer une dernière fois avant de clôturer l’album. Je mets au défi quiconque qui ne battrait pas la mesure à l’écoute de cette chanson.

8/10

 

 

Nothing Compares 2 U : Je suis un grand admirateur de la version originale et cette reprise m’inquiétait car elle est à 100km du monde Aretha Franklin. Aretha se la joue ici diva-jazz. On y retrouve les sons les plus originaux de l’album, la chanson est désarticulée et donc surprenante. La version originale est méconnaissable, Aretha s’éloigne très loin de la chanson. J’ai personnellement un énorme coup de cœur pour ses scats à la Louis Armstrong, Ella Fitzgerald ou Sarah Vaughan. La chanson est parfaite pour fermer le disque. Elle montre surtout qu’Aretha sait encore chanter des chansons originales et laisse présager des chansons plus ambitieuses à l’avenir.

6/10

 

Conclusion : Il est clair que The Great Diva Classics est loin d’un Lady Soul, d’un Spirit In The Dark ou d’un I Never Loved A Man. Mais Aretha concocte un album dans l’air du temps et toujours inspiré (ce qui rare pour un album de reprise). Aretha est encore une incroyable interprète, une chanteuse intergénérationnelle multi-facette. Je regrette cependant souvent un manque de sobriété dans l’interprétation. Aretha s’envole souvent trop loin ( surtout sur People, At Last et Nothing Compared 2 U). Enfin, on sent qu’elle se fait plaisir, que son amour de la musique est toujours présent. Aretha transmet sa passion avec toujours autant de force et sincérité et c’est finalement le plus important. Chapeau bas.

7/10

 

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  • 1 an après...

Je voue un culte à Young, Gifted and Black que je découvre depuis quelques semaines. Le titre éponyme me rend fou.

 

Suite au poste de Pablo je vais me lancer tout doucement dans Spirit In The Dark. Sa discographie est si grande et si riche, j'en ai encore pour quelques mois de découverte et ça m'emplie de joie. :throb:

 

 

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