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THE PRIMITIVES

La Perfection pop

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Avant-propos

 

Après vingt ans de silence discographique, The Primitives, l’un des plus brillants groupes pop de l’Angleterre thatchérienne est revenu en 2011 avec un EP intitulé Never Killed a Secret, avant de signer une quatrième album en 2012 Echoes and Rhymes, composé de reprises d’obscures pop songs des sixties. En 2013 sort un nouveau single, « Lose the Reason », ainsi qu’une compilation de démos et d’inédits intitulé Everything’s Shining Bright : The Lazy Recordings 1985-1987.

 

Le groupe a récemment annoncé la sortie d'un cinquième album à l'automne 2014, ainsi qu'une tournée.

 

 

Un bref historique

 

Formés à Coventry au milieu des 80s, à la grande époque de l’indé britannique, The Primitives se partagent les scènes d’Angleterre et les couvertures de Melody Maker et de NME en même temps que Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine, The Smiths, Primal Scream ou encore The Wedding Present. Souvent rapproché de la scène « blonde pop » (The Darling Buds, Transvision Vamp), The Primitives se compose de la mignonne Tracy Tracy (au chant), PJ Court (à la guitare), de Tig Williams (à la batterie), et de Steve Dullaghan (remplacé par la suite par Paul Sampson, à la basse).

 

Les premières chansons du groupe (« Really Stupid », « She Don’t (sic) Need You », « Thru the Flowers ») sont marquées par une influence punk, mais également par le proto-punk du Velvet Underground dont le talentueux PJ Court est un grand admirateur. « Thru the Flowers », le premier single du groupe (1986) est peut-être l’une des meilleures chansons des Anglais et probablement leur carte d’identité sonore : des guitares crades, bruitistes – on est au tout début de la noise pop ! – et mélodie pop parfaite chantée par la petite voix enfantine de Tracy Tracy. « Thru the Flowers » est l’une des plus belles perles de l’underground britannique des années 80, mais c’est le single « Crash », plus facile et plus léché, qui va réellement faire décoller le groupe en Angleterre et aux Etats-Unis.

 

Porté par les singles « Thru the Flowers », « Crash », « Stop Killing Me », « Ocean Blue » ou encore « Out of Reach », le premier album Lovely (1988) se classe très, très bien dans leur pays d’origine et rencontre un franc succès critique. Rapidement après ce premier succès sort le single « Way Behind Me » qui annonce le deuxième opus : Pure. Deux autres singles suivront : « Sick of It » et l’acidulé « Secrets ». Galore, troisième album du groupe, paraît en 1991. Malgré des singles efficaces (« You Are the Way », « Earth Thing », « Lead Me Astray »), Galore ne se vendra pas bien ; le groupe décide de cesser ses activités. Les nineties démarrent à peine et chacun de membres veut s’essayer à de nouvelles choses.

 

En 2009, le groupe se reforme et commence à tourner en Angleterre. En 2011 paraît un premier EP, Never Killed a Secret, suivi l’année suivante d’un album très bien accueilli par la critique, Echoes and Rhymes. Le feu semble avoir repris au sein des Britanniques qui multiplient les projets : en 2013 un nouveau single voit le jour, et un nouvel album l’année suivante.

 

Fort d’un style unique à la fraîcheur intemporelle, The Primitives reste aujourd’hui un groupe fondamental dans l’underground britannique, en plus d’avoir été une influence majeure dans l’évolution de l’indie pop et de la noise pop. Au delà des aspects pop, le groupe a aussi beaucoup exploré le psychédélisme (« Shadow », « Shine », « Smile », « Thru the Flowers », « All the Way Down », etc.).

 

 

Des images

Thru the Flowers

 

 

Crash

 

ici

 

Way Behind Me

 

ici

 

Sick of It

 

ici

 

Earth Thing

 

ici

 

Turn Off the Moon

 

I’m Not Sayin’

 

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The Primitives est l'un des groupes favoris de Morrissey - celui-ci a souvent posé,

comme c'était d'ailleurs la mode à l'époque, avec un t-shirt du groupe, alimentant ainsi la popularité indie des gars et de la meuf de Coventry.

Annexe:

 

Chronique du second album, Pure (1989), écrite et publiée il y a quelques années

 

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Après un premier album, Lovely, couronné d'un succès critique et commercial en Grande-Bretagne, les Primitives sans Steve Dullaghan retournent en studio au début de l'année 1989 afin d'accoucher d'un nouvel effort studio, qui sortira finalement à l'automne 1989, emmené par les singles "Sick of It" et "Secrets".

Si les premiers morceaux du groupe et Lovely mélangeaient habillement la perfection pop des mélodies interprétées par la divine Tracy Tracy aux murs de guitares du très talentueux P.J. Court, le compositeur principal, Pure se veut être résolument plus apaisé. La production plutôt bruitiste du premier opus fait place à un travail beaucoup plus léché ou plus commercial, diront certains. Mis à part sur quelques titres ("Sick of It"), la bande de Coventry semble évoluer vers un son pop indé délaissé de toute inspiration noise/punk qui pourtant se révélait élémentaire à l'identité de leurs premiers morceaux. Ce qui pourrait ressembler à un jugement amer n'en est cependant pas un, tant l'efficacité des morceaux reste indéniable. Bon Dieu, ces gars-là écrivaient une pop fraîche et incroyablement addictive avec une telle facilité! Il suffit d'écouter des chansons comme "Summer Rain", "Dizzy Heights" ou encore "Way Behind Me" pour s'en convaincre: rares sont les groupes à avoir jamais atteint une telle pureté pop: la recette que le groupe avait trouvé pour faire briller les compositions de P.J. Court interprétées par la mutine Tracy Tracy faisait des miracles!

Déjà présente sur le premier album, l'influence psychédélique nourrit également ici de superbes morceaux interprétés par Court cette fois ("Shine", "All the Way Down"). En dehors de la scène punk, c'est probablement le Velvet Underground qui représente la source d'influence majeure de Court. Il n'est donc pas étonnant de retrouver sur Pure une jolie et fidèle reprise du divin "I'll Be Your Mirror".

À sa sortie, Pure reçoit un accueil plutôt froid: les critiques sont moins enthousiastes que pour Lovely, les singles peinent à bien se classer dans le Top 40 britannique, tout comme l'album qui s'effondre très rapidement dans les charts. Deux ans plus tard, les Primitives publient Galore et réalisent des scores encore moins brillants. Le groupe se sépare... avant de se reformer contre toute attente en 2009 et de sortir un sympathique (mais dispensable) nouvel EP, Never Kill a Secret, en 2011.

L'histoire des Primitives, c'est l'histoire d'un météorite dans la pop anglaise. Le genre de groupe qui a ancré un ou deux morceaux dans la conscience populaire et qui s'en est allé... ou plutôt que le public a tristement laissé filé, car, quand on s'attarde un peu sur la discographie de cette petite bande de Coventry, on découvre des tiroirs entiers et insoupçonnés de véritables bijoux pop imparables. The Primitives est un groupe fondamental. Qu'on se le dise...

 

J. (Rebecca)

 

 

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