C’est un message populaire. MJDangerous Posté(e) 30 mai 2014 C’est un message populaire. Share Posté(e) 30 mai 2014 Introduction Bonjour à tous, Depuis mon retour j'ai eu l'opportunité de lire beaucoup de topics et d'observer tout autant d'éléments incompris dans le contexte de l'industrie musicale actuel. La majorité des chiffres publiés aujourd'hui dans les sites de charts, y compris ici, n'ont plus aucun sens en 2014. On va tenter de remédier à ça ! Ce topic a plusieurs objectifs, dont notamment: - Mieux comprendre ce qu'est réellement l'industrie musicale - Mieux comprendre les divers classements en fil rouge, notamment ceux du Billboard - Mieux comprendre l'industrie musicale en 2014... ... et ainsi, vous permettre de mieux appréhender et jauger les chiffres de ventes que vous pouvez constater sur les sorties récentes. Pour se faire, je vais reprendre l'historique de l'industrie, depuis le 19ème siècle. Ça peut sembler lourd, mais paradoxalement ça vous donnera un tout autre point de vue, bien plus réaliste, de la situation actuelle. Par la suite, je décrypterais le marché actuel, en mettant en avant les grosses absences dans les charts / chiffres que l'ont peut voir aujourd'hui. Ceci vous permettra de comparer les époques, les chiffres entre les ères. Enfin, un dernier message sera dédié à un exemple qui vous montrera comment évaluer de façon le succès (ou non) d'un artiste / album / single en 2014. Les passages en vert sont des explications importantes pour la compréhension de la situation actuelle. Si il me reste un peu de courage, je ferais une petite simulation en chiffres de ce que devrait être l'industrie musicale en 2020. 84 Lien vers le commentaire
C’est un message populaire. MJDangerous Posté(e) 30 mai 2014 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) 30 mai 2014 Music Industry - HistoryCentury XIX - Pre-recordings era!Cette première section, qui nous fait revenir tout droit dans les années 1800, est peut-être la plus importante. Elle nous fait principalement comprendre une confusion constante et qui rend incompréhensible l'univers 2014: La différence fondamentale entre la Music Industry et la Recordings Industry.Parce qu'elle est tout ce qu'on a connu de notre vivant jusqu'à aujourd'hui, on a tendance à largement penser que l'industrie des enregistrements est égale à l'industrie de la musique, c'est très faux.L'industrie musicale se décompose en 3 parties, les enregistrements n'en étant qu'une de ces dernières:- La composition, créée par l'auteur et le compositeur.- L'enregistrement, réalisé par l'artiste.- Le média, produit par les majors, vendu par les magasins, possédé par le consommateur.Une composition donne généralement lieu à plusieurs enregistrements (les démos, versions finalisées, remix, reprises, live etc) et un enregistrement est le plus souvent rendu disponible via plusieurs médias (Single / Album, Cassette / CD / Vinyl, MP3 etc).Les revenues des maisons de disques ne se font pas uniquement sur le média - Ils ont des droits de propriété aussi bien sur la composition que sur l'enregistrement, et sont ainsi rémunérés dès que l'un (la composition, le droit d'auteur) ou l'autre (l'enregistrement, diffusé sur les ondes) est utilisé par une tierce personne.Vous allez me dire - Quel est le rapport avec les années 1800? On y vient ! Ce qu'il est important de comprendre sur cette époque, est qu'on ne savait pas encore enregistrer un son, encore moins porter l'enregistrement sur un média! Il n'existait que la composition.Pourtant, à l'époque, on voyait apparaître les premiers classements de ventes de musique, alors qu'elles ne pouvaient même pas être reproduite et donc pas non plus diffusée. En effet, les premiers classements de ventes, y compris du Billboard (créé en 1900), étaient des top Sheet Music, autrement dit, ces charts étaient basées sur les ventes de partitions! La légende veut que le White Christmas de Bing Crosby se soit vendus à 7 millions d'exemplaires sous format de partition uniquement. Aujourd'hui, on se questionne pour savoir si une viral video contenant une chanson en audio doit compter dans les points streaming d'un morceau, uniquement parce que l'artiste n'apparaît pas sur l'aspect visuel. Initialement, l'artiste n'apparaissait même pas sur l'audio, vu qu'il n'y avait pas d'audio. Les premiers top "singles", étaient des classements de chansons, indépendante de tout artiste.1880s/1950s - Let the music Play!En 1877, Thomas Edison arriva à la rescousse de nous autres pauvres mortels pour nous permettre enfin d'écouter un enregistrement musical, en inventant le Phonograph (en photo ci-dessus). Le cylindre orange que vous voyez au centre était le "CD" de l'époque! D'ailleurs, en parlant de disque, le premier en un format disque est arrivé un peu plus tard, en 1889, il pouvait être joué par un Gramophone.On en profite pour souligner quelque chose qu'on a tendance à oublier depuis quelques années: L'importance du Music Player. Quelque soit l'époque, quelque soit le format, l'industrie musicale a toujours été bornée au nombre de lecteurs musicaux sur le marché. Les périodes de crises de l'industrie (années 50, début des années 80, milieu des années 2000) ont toujours été la conséquence de transition difficiles d'un format à un autre, et donc d'un lecteur à un autre.Les limites des cylindres puis des disques étaient criante, ne pouvant souvent pas jouer plus de 2 minutes de musique et étant souvent devenus inutilisable après quelques écoutes. Le marché à l'époque était donc entièrement limité à celui des chansons, le concept même d'album n'existait pas.Ce n'est que plus de 20 ans après sa parution sur le marché, en 1910 que le Gramophone a dépassé le Phonograph en terme de ventes, ce qui montre que les transitions difficiles n'ont rien de nouveau. Vers 1920, le Gramophone s'était largement imposé sur son concurrent. Les ventes ont malgré tout décollées entre temps et les premiers titres ont commencé à dépasser le million d'exemplaires au début des années 1900. En 1921, la barre des 100 millions de disques est dépassée sur l'année aux USA.Initialement, les disques n'étaient pas normés: Ni en taille, ni en vitesse. Pour pallier à ce problème, les maisons de disques se sont progressivement portées sur le fameux 78 tours, devenu le standard à partir de 1925.Alors que l'industrie tentait toujours d'augmenter la capacité des disques, qui ne dépassait toujours pas les 4 minutes à cette période, on a vu les premiers top Album apparaître au Billboard en Mars 1945. Comment est-ce possible ? C'est très simple: Les premiers albums paru sur le marché étaient en réalité des box set de singles!En 1948, alors que 350 millions de singles furent vendus l'année précédente aux USA, l'album arrive sur le marché. c'est le cultissime LP (Long Playing), que certains d'entre nous ont connu sous le nom du 33 tours. En parallèle aux évolutions technologiques, l'enregistrement a amené un nouvel acteur dans l'industrie musicale: Le chanteur. On engageait désormais des personnes pour enregistrer des morceaux. Les métiers étaient cependant très séparés, d'un côté on avait les compositeurs, dont le plus connu, George Gershwin. Quand ceux-ci avaient fini une composition, les maisons de disques envoyaient quasiment tous les chanteurs sous contrat l'enregistrer, un à un. C'est ainsi que dans des éditions des années 40 du Billboard, le top Single est toujours indépendant du chanteur, car chaque chanson est chantée et publiée par de multiples groupes de musiciens et artistes. Parmi toutes ces "voix", qui enregistrent les mêmes chansons, l'une se détache: Frank Sinatra. On aura vite compris sont surnom historique de The Voice.En fil rouge, on commence à relever un autre point très intéressant: La relation intrinsèque entre l'enregistrement et le média. En fonction de ce dernier, le premier évolue. Ainsi, c'est assez logiquement que l'émergence de l'album (de 1 million vendus en 1948 à 32 millions en 1955) que Capitol, l'ancêtre d'Universal, invente le concept de l'album, musicalement parlant, en 1955. Le premier enregistrement destiné à produire un album est Songs for Young Lovers, de Frank Sinatra. C'est ainsi le premier vrai album, qui n'est pas seulement un empilement de chansons, mais un tout cohérent. Sinatra reste cependant exclusivement chanteur.On remarque que l'industrie de l'enregistrement aura donc vécu 78 ans avant l'avènement de l'album. Encore un point du passé nous illustrant l'avenir: les téléchargements ont bouclé la boucle en revenant massivement vers le single.1958/2001 - The Modern day eraAvec ce nouveau background musical, le Billboard, qui a su maintenir son importance dans l'industrie en évoluant continuellement en accord avec le marché, crée le Hot 100 en 1958.On a vu précédemment la distinction nette entre le chanteur, l'auteur et le compositeur. Un homme va changer drastiquement cette situation: Bob Dylan révèle le concept du Singer-Songwritter en 1962.C'est une révolution, on passe enfin du chanteur à l'artiste. Les Beatles, les Stones et bien d'autres inondent rapidement le marché en suivant l'exemple de Dylan et les artistes de la vieille génération comme Elvis Presley se retrouvent classifiés en Vocal Acts et voient leur crédit s'effondrer. De 1964, l'arrivée des Beatles, à 1969, Elvis ne parviendra à classer qu'un seul single sur 39 paru au top 10 US, contre 32 top 10 de 1955 à 1963.Alors que le support physique s'est finalement stabilisé, avec un marché désormais solide (385 millions d'albums vendus en 1973 aux USA), les possibilités infinies créées par Bob Dylan en ouvrant à tout un chacun la création musicale et non plus seulement à une poignée de consultants des majors, génèrent des légions de nouveaux artistes, de nouveaux styles musicaux, de nouvelles sonorités jusqu'au milieu des années 70.Pendant ce temps, la cassette, d'abord commercialisée en 1964, s'impose progressivement jusqu'à devenir le premier format en 1984. Les années 70 finissent par voir une stagnation du marché, avec des styles musicaux de plus en plus marqués, comme le Disco, qui n'ont plus l'universalité des premiers artistes. Les formats média existant se faisant vieillissant, le début des années 80 est difficile: Pour la première fois depuis 30 ans, le marché régresse. Il passe de 540 millions d'albums vendus en 1978 à 420 millions en 1982. La crise ne perdure cependant pas grâce à deux détonateurs arrivés fin 82, le premier artistique, avec la sortie de Thriller de Michael Jackson, le second technologique, avec l'arrivée du premier Compact Disc au Japon, et oui, en 1982, le CD était déjà là ! Avec les deux Soundtracks au succès faramineux de 1978, Saturday Night Fever et Grease, et désormais celui de Thriller, l'industrie musicale prend conscience de l'importance du support visuel. C'est un nouveau canal de promotion pour les maisons de disques qui jusque là s'étaient presque exclusivement focalisées sur le support radio. On peut ici faire un aparté sur les moyens de promotion utilisés par les majors. Aujourd'hui, les tops à la minute tels iTunes ont complètement faussés la perception d'une promo efficace. Autant certains shows TV se sont révélés important très tôt, comme le Ed Sullivan Show dès 1948, autant le support TV a toujours été mineur dans la promotion musicale. La presse écrite d'abord, puis la radio ensuite, ont toujours été les canaux majeurs de l'investissement des majors. On entend très fréquemment à tort que des artistes n'ont "pas de promotion", ils en ont tous. Celle-ci demandant un apport financier, il est évident que la promotion doit être proportionné à l'attractivité de l'artiste et de ce qu'il propose. Les morceaux qui n'ont pas un appeal évident vont bénéficier de canaux de promotion faibles, uniquement la presse écrite, des chaînes câblées anonymes, des articles sur internet. Si vous avez la sensation qu'un artiste n'est pas promu, c'est peut-être simplement qu'il n'a pas l'attractivité universelle que vous imaginez pour être tout en haut des projecteurs.Entre l'accroissement de la population, les 30 Glorieuses économiques, la prise d'importance de MTV, de 1983 à 1991 les ventes ont repris leur croissance. Brothers In Arms, de Dire Straits, devient en 1986 le premier album vendu à plus d'un million d'exemplaires sur format CD. En 1992, le CD devient le premier format du marché, seulement 9 ans après sa sortie. C'est, aussi surprenant que ça puisse paraître, le support qui s'est imposé le plus rapidement. Une fois de plus, l'industrie s'adapte au format du média: Avec l'explosion du marché CD, les maisons de disques publient massivement des best of au début des années 90 de tous les artistes ayant vendus des vynils en grand nombre (ABBA, Madonna, Elton John, Queen, Rod Stewart, Dire Straits etc).Ce phénomène de remplacement de support de la part du consommateur devient crucial: C'est très justement ce qui va tuer définitivement les ventes entre 2013 et 2020.Avec un format que l'on pensait parti pour durer, un modèle promotionnel bien ficelé, des rentrées financières importantes, les maisons de disques se sont pendant cette période largement attelées à s'exporter de mieux en mieux. C'est ainsi que les années 90 ont vu certains albums (Titanic, Dangerous, Bodyguard) réaliser des ventes hors du commun en Asie, voir des artistes dans leur ensemble (Mariah Carey).En 2000, l'industrie musicale atteint son summum avec un chiffre d'affaire mondial titanesque de 36,9 milliards de dollars. Avec encore de gros marchés (Chine, Inde etc) à conquérir, l'avenir semble florissant...2002/2013 - The Digital Years!L'ère du digital est l'ère de tous les paradoxes. C'est celle où pour supprimer les problèmes de support on a fini par le faire disparaître. Celle aussi où les hauts historiques en terme de ventes unitaires correspondent à des bas tout autant marquant en terme de revenus. Celle où l'évolution technologique a provoqué que le média, les recettes, les moyens de promotions, reviennent tous au schéma des origines de l'industrie. Comment cela a pu se produire ? De tous temps, l'industrie musicale a toujours eu le soucis d'évoluer avec son époque. Les formats qui sont apparus étaient toujours en avance sur les besoins. Chaque format venait à disparaître uniquement parce qu'un format plus moderne avait pris sa place. En 2003, pour la première fois, c'est l'effondrement d'un format (le physique) qui provoque la venue d'un nouveau (le digital), et non l'inverse. Autrement dit, l'industrie a été prise de cours, en ayant 10 ans de retard. Cette erreur stratégique leurs a coûté gros. Leurs recettes ont en effet chuté de près de 60%, de 36,9 milliards en 2000 à 15,0 milliards en 2013. De 2003 à 2005 les classements commencent à inclure le format digital. La solution est prometteuse: On ne perd plus son bien à chaque changement de support, le titre pouvant être copié d'un espace de stockage à un autre. On sort également enfin de la contrainte du Music Player, chaque personne possédant une connexion à internet pouvant télécharger, ce qui représente un nombre d'acheteurs potentiels nettement supérieur à ceux possédant précédemment une chaîne HiFi. Dès 2006, on enregistre un nombre de ventes historiquement haut. Le problème du digital est qu'il justifie bien moins l'achat d'un album (au prix similaire entre format physique et digital) que d'un single, qui lui s'avère 4 fois moins chère et permet de se passer de la contrainte de changer de CD trop fréquemment. Ainsi, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, les revenues continuent de chuter malgré l'explosion des téléchargements de singles.La question qui se pose alors est quand est-ce que les ventes digitales vont croître suffisamment pour compenser les pertes du format physique. A partir de 2010, on pense avoir atteint ce stade: De 2010 à 2013 le chiffre d'affaire de l'industrie n'a baissé que de 15.9 milliards de dollars à 15.0 milliards, soit seulement -6% en 3 ans.Entre temps, on assiste au raz de marée Adele. Ce qui marque dans ce succès n'est pas tant son ampleur (de multiples autres albums dans le passé ont fait relativement aussi bien ou mieux), mais son unicité depuis 10 ans. Depuis les années 60, chaque année ou presque avait son lot de Blockbusters, mais cette série s'est stoppée nette au milieu des années 00s. Cette disparition de blockbuster n'était pas tant dû à la baisse du marché mais bien à la diversité immense créée à la fois par les artistes locaux que la notion d'indépendance de l'artiste.En 2000, 21911 albums sont sortis en UK, en 2009 le chiffre était de 52552. Dans chaque pays, grâce aux investissements des années 90, les marchés locaux étaient suffisamment solides pour promulguer des artistes locaux, forcément privilégiés devant les artistes internationaux. Dans les médias, les canaux satellites permettent de rester scotché sur des chaînes spécifique de tel ou tel genre musical. Sur internet, un nombre infini de morceaux est disponible. On a vu précédemment que les maisons de disques ajustait la taille de canaux de promotion en fonction de l'attractivité de l'artiste. Avec la baisse des revenus et donc des moyens d'investissements, les majors ont fait tomber de standard les canaux de promotion (M6 au lieu de TF1 en guise d'exemple) pour un artiste de même calibre. Très souvent, les artistes ne sont plus promus que sur des médias spécifiques à leur type musical et visant une population d'un âge prédéfini. Cet ensemble d'éléments a détruit l'universalité de la musique. Nickelback ou Taylor Swift faisaient des chiffres énormes aux US, Amy Winehouse en Europe, Pink en Australie, Avril Lavigne en Asie, Justin Bieber en Amérique du Sud.Si les maisons de disques étaient en retard sur le digital, c'est parce que ce dernier domaine ne nécessite pas de réseau de distribution, et donc requiert beaucoup moins les maisons de disques, qui perdent leur légitimité. Les artistes indépendant prolifèrent, et l'universalité en prend encore un coup, ce qui explique qu'atteindre 10 millions avec un album dans le monde soit devenu rarissime. Toute l'ironie de la chanteuse Adele est qu'il s'agit d'une artiste sur un label indépendant qui est parvenu à être universelle.Alors qu'en 2010 tous les signaux étaient au vert pour voir l'industrie repartir à la hausse malgré tout, en 2013, c'est la catastrophe: Les ventes digitales, après 2 ans de stagnation, ont démarré leur chute. Cette fois, plus aucun support ne reprend le relais. 70 Lien vers le commentaire
C’est un message populaire. MJDangerous Posté(e) 30 mai 2014 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) 30 mai 2014 Music Industry - Welcome to 2014Bye Bye SalesEn 2013, l'album le plus vendu au monde de l'année, Midnight Memories de One Direction, s'est vendu à 4,0 millions d'exemplaires, un score totalement calamiteux pour trôner sur l'année. En 2001, 25 albums étaient au dessus de ce résultat.On a depuis longtemps constaté la baisse des ventes, mais elle s'était ralentie grâce aux téléchargements. C'est justement là où le bas blesse: Sur le premier trimestre 2013, les téléchargements aux US étaient encore en hausse de 4%, sur les 9 mois qui ont suivi le peak a été atteint et la courbe s'est inversée rapidement. L'année 2013 s'est fini à -3,1%.La tendance de ces téléchargements s'est cruellement poursuivie en 2014. Sur le premier trimestre, les chiffres chutent plus lourdement encore que jamais n'ont chuté ceux du CD:Albums: -14,2%Singles: -12,5%Le fait que l'effondrement soit vrai côté album et single, ainsi que pour les enregistrements ancien ou nouveau, montre que ce n'est pas un résultat trimestriel isolé, ces chiffres vont se confirmer dans la durée. Que ce soit Ellie Goulding en UK, ou Beyoncé aux US, l'album d'artiste le plus vendus de l'année est encore loin d'atteindre le simple seuil de Platine. La semaine dernière, le nombre d'albums vendus en UK était le plus faible depuis une semaine d'Août 1995. Des artistes confirmés n'atteignent plus les 200k en fin de vie aux US ni les 500k dans le monde. Même les singles s'effondrent et ça dans chaque pays.Contrairement aux périodes de crises précédentes, il n'y a plus aucun support destiné à remplacer les téléchargements. Les ventes d'albums et de singles seront prochainement mortes auprès des consommateurs moyens.Bye Bye Sales.Hello SubscriptionAprès avoir passé en revue l'histoire de l'industrie musicale, ce qui est certain est qu'elle va beaucoup plus loin que le simple modèle de l'album / single d'un artiste que l'on achète. On a pu voir que rien n'est indispensable. Le format album, le support physique, le lecteur, l'artiste, le chanteur, la maison de disque: tous ces éléments, aussi indispensable semblent-ils, peuvent tous disparaître. On se dit alors qu'il n'y a que 2 choses qui resteront toujours dans une industrie musicale: La musique et le prix de cette dernière.Là encore, on a tout faux. Si chaque ère s'est passée d'au moins un des éléments précédent, celle qui débute désormais va se passer tout bonnement du prix d'une musique. Le modèle économique où la musique est achetée au titre ou à l'album est révolu.Dans toute l'industrie, bien au delà de la musique, le Cloud révolutionne les méthodes. Les sociétés ont compris que la possession n'avait pas besoin d'être physique, et que même la possession digitale n'avait pas besoin d'être stockée localement. Pourquoi demander à 10 millions de personnes de télécharger une chanson si tous peuvent écouter directement un fichier partagé ? Si on en revient au tout début du premier message, on a décrit les 3 parties de l'industrie musicale: La composition, l'enregistrement, le média. Désormais, le média va être partagé par tous, et on achète plus ce média, on souscrit un accès.Ce business model est-il viable ? Au delà de la chute des téléchargements, si un chiffre doit être retenu sur le premier trimestre 2014 aux USA est celui des revenus des streamings: 34,28 milliards de diffusions, +35% sur un an, à 0,005 centimes rapportés par stream. Reste à savoir si la hausse est suffisante pour compenser les baisses de téléchargements (on exclut le support physique qui lui est amené à disparaître hormis dans le cadre du collectionneur). Streaming gagné en 1 an (équivalence prix album): 10,1 millions Téléchargements perdus: 9,06 millions d'albums (album + single / 10) Le gain en streaming sur un an est donc plus important que la baisse en téléchargement. Est-ce que la baisse de la vente va forcément augmenter la hausse des inscriptions à des forfaits musicaux ? La réponse à cette question est la même qu'à la question comment se fait-il que les téléchargements soient si faible en France par rapport à l'Angleterre ? France - 9% des internautes ont téléchargés légalement - 36% des internautes se sont connectés sur un software de streaming UK- 33% des internautes ont téléchargés légalement- 22% des internautes se sont connectés sur un software de streaming Suède- 7% des internautes ont téléchargés légalement- 47% des internautes se sont connectés sur un software de streaming Ces chiffres illustrent clairement que les écouteurs de musiques ont tendance à choisir soit un type de service, soit l'autre. La France privilégie déjà le streaming, tandis que les Anglais privilégiaient les téléchargements. A fin 2013, il y a désormais 28 millions d'inscrits payants dans le monde à des sites de streaming type Spotify (6 millions), Deaser (5 millions) et autres. Ces utilisateurs ont rapportés 1,4 milliards de dollars sur l'année. Surtout, ils sont en nette progression: 2010 - 8 millions 2011 - 13 millions 2012 - 20 millions 2013 - 28 millions Avec des chiffres si prometteurs, pourquoi l'industrie ne s'est pas directement penchée sur le streaming plutôt que les téléchargements ? Offrir un catalogue de 24 millions de chansons comme le fait Spotify a des coûts de structure immense. Alors qu'on pourrait imaginer que ce nouveau géant gagne énormément d'argent, depuis sa fondation mi 2006 le site a perdu plus de 200 millions de dollars. Afin que le modèle du streaming soit rentable pour une société, on estime qu'entre 6 et 10 millions d'inscrits payants sont nécessaire. On comprend alors pourquoi ce schéma prend du temps à se mettre en place. Cependant, avec ces sociétés qui arrivent désormais à l'équilibre, le basculement devrait s'accélérer. Ok, en terme de marché ça commence à devenir un peu plus clair, mais quels sont les chiffres réalisés par des chansons en streaming ? Si on prend le classement de Spotify qui a l'avantage d'être connu, le titre qui y est le plus écouté depuis ses débuts est Wake Me Up de Avicii, avec 242 millions d'écoutes. Combien de téléchargements ça représente ? En supposant que le titre soit tout autant écouté sur les autres plateformes, on obtient: 242 * (28/6) * 0,005 = 5,6 millions de dollars, soit 5,6 millions de téléchargements en équivalence. Hello Subscription. 58 Lien vers le commentaire
C’est un message populaire. MJDangerous Posté(e) 30 mai 2014 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) 30 mai 2014 Music Industry - 2014, from theory to practiceMichael Jackson - XscapePourquoi cet exemple ? Il a plusieurs avantages:- Le premier single est disponible depuis 2014, donc toutes les données rentre dans l'année- L'album est déjà sortie on peut donc comparer ventes physiques / téléchargements / streaming- L'album ne contient que 8 titres on a donc presque toutes les data sur le top 10 spotify (7 y sont classés)Ci-dessous, les données sources du problème:- 28 millions d'inscrits payants sur des plateformes de streaming- 6 millions d'inscrits payants sur Spotify- $0,005 par stream (1500 streams = 1 album)- Xscape, 589,000 exemplaires vendus (pour simplifier le cas je prend les chiffres de mediatraffic sans les questionner)- Love Never Felt So Good, 350,000 exemplaires vendus aux USLes streamings* de chaque piste de l'album:- Love Never Felt So Good : 3969405 (solo) + 2844140 (duet JT)- A Place With No Name : 1771851- Slave To The Rhythm : 1697712- Do You Know Where Your Children Are : 1636409- Chicago : 1623508- Loving You : 1397702- Blue Gangsta : 1490377- Xscape : 1135147- Love Never Felt So Good (Original Version) : 1022219- A Place With No Name (Original Version) : 653397- Slave To The Rhythm (Original Version) : 627750- Chicago (Original Version) : 679003- Loving You (Original Version) : 610579- Xscape (Original Version) : 501693Xscape est le titre avec le plus faible nombre de streaming pour la version Deluxe de l'album (incluant les versions Original). On va donc affecter ses résultats à l'album et ainsi décompter 501,693 streams de chaque titre individuel.On a alors les streamings suivants pour chaque titre:- Love Never Felt So Good : 7334071- A Place With No Name : 1923555- Slave To The Rhythm : 1823769- Do You Know Where Your Children Are : 1134716- Chicago : 1800818- Loving You : 1506588- Blue Gangsta : 988684- Xscape : 1135147Cette fois, c'est Blue Gangsta qui a le total le plus bas. On va donc assumer que ses 988,684 diffusions correspondent à l'album version simple, et décompter ce chiffre de chacune des autres chansons.On obtient alors les résultats suivants:- Love Never Felt So Good : 6345387- A Place With No Name : 934871- Slave To The Rhythm : 835085- Do You Know Where Your Children Are : 146032- Chicago : 812134- Loving You : 517904- Blue Gangsta : 0- Xscape : 146463- Xscape (Album, 8 titres) = 988684- Xscape (Album, 17 titres) = 501693Streaming AlbumVersion simple988 684 Spotify * 28/6 = 4 613 859 streams marchés complet des utilisateurs payants* $0,005 * 8 titres = $184 554/ $7,5 = 24 607 albums vendus (équivalence)Version Deluxe501 693 Spotify * 28/6 = 2 341 234 streams marchés complet des utilisateurs payants* $0,005 * 17 titres = $199 005/ $7,5 = 26 534 albums vendus (équivalence)Streaming Single9 737 876 (cumul singles) Spotify * 28/6 = 26 139 176 streams marchés complet* $0,005 = $227 217/$1 = 227 217 singles vendus (équivalence)On remarque que dans ce cas particulier, les streamins albums représentent déjà plus de 8,6% du total de ventes de l'album au cumul physique et téléchargement (51k / 589k). Côté singles, les streamings mondiaux représentent 64,9% des ventes aux USA.A la vue des proportions qu'ils vont rapidement prendre, il est inconcevable aujourd'hui de regarder des chiffres de ventes sans prendre en compte les streamings. Le modèle présenté ici est simplifié, on aurait pu y ajouter les streamings web sur les sites type Youtube ou Vevo qui sont de l'ordre d'un tiers des plateformes relatées dans ce message.Rankings from the futureAll Time Top 40 Spotify Streamings Plays 01 01 Avicii Wake Me Up - 242,2 m02 02 Imagine Dragons Radioactive - 219,9 m03 03 Macklemore & Ryan Lewis Can't Hold Us - 208,8 m04 05 Passenger Let Her Go - 204,5 m05 06 Daft Punk feat. Pharrell Williams Get Lucky - 191,7 m06 04 Macklemore & Ryan Lewis Thrift Shop - 188,7 m07 09 Pitbull feat. Kesha Timber - 172,5 m08 11 OneRepublic Counting Stars - 168,3 m09 08 Robin Thicke feat. T.I.& Pharrell Blurred Lines - 165,5 m10 07 Gotye feat. Kimbra Somebody That I Used To Know - 163,4 m11 10 Lorde Royals - 162,8 m12 14 Bastille Pompeii - 161,2 m13 21 Pharrell Williams Happy - 155,9 m14 12 Swedish House Mafia Don't You Worry Child - 154,4 m15 24 Imagine Dragons Demons - 140,9 m16 18 Eminem feat. Rihanna The Monster - 140,6 m17 19 Avicii Hey Brother - 140,3 m18 28 Katy Perry feat. Juicy J Dark Horse - 140,1 m19 15 David Guetta feat. Sia Titanium - 140 m20 13 Carly Rae Jepsen Call Me Maybe - 139,9 m21 16 The Lumineers Ho Hey - 138,3 m22 17 Rihanna Diamonds - 136,4 m23 25 Awolnation Sail - 131,7 m24 22 Rihanna feat. Calvin Harris We Found Love - 128,4 m25 23 The Script feat. will.i.am Hall Of Fame - 128,3 m26 20 Avicii Levels - 128,2 m27 26 Fun. Feat. Janelle Monáe We Are Young - 125,3 m28 27 Katy Perry Roar - 123,9 m29 34 Ellie Goulding Burn - 121,1 m30 36 Jason Derulo feat. 2Chainz Talk Dirty - 119,8 m31 NE John Legend All Of Me - 119,3 m32 30 Pink feat. Nate Ruess Just Give Me A Reason - 117,9 m33 31 Bruno Mars Locked Out Of Heaven - 117,9 m34 33 Miley Cyrus Wrecking Ball - 117,8 m35 29 will.i.am feat. Britney Spears Scream & Shout - 117,7 m36 32 Calvin Harris feat. Ellie Goulding I Need Your Love - 117,6 m37 NE Clean Bandit feat. Jess Glynne Rather Be - 113,4 m38 35 Eminem feat. Rihanna Love The Way You Lie - 112,1 m39 39 Lana Del Rey Summertime Sadness - 108,8 m40 37 Adele Rolling In The Deep - 108,7 mL'évolution du classement est faite en comparaison avec un mois plus tôt, le 2 Mai.All Time Top 40 Spotify Streamings Gross1 Avicii Wake Me Up - $12110002 Imagine Dragons Radioactive - $10995003 Macklemore & Ryan Lewis Can't Hold Us - $10440004 Passenger Let Her Go - $10225005 Daft Punk feat. Pharrell Williams Get Lucky - $9585006 Macklemore & Ryan Lewis Thrift Shop - $9435007 Pitbull feat. Kesha Timber - $8625008 OneRepublic Counting Stars - $8415009 Robin Thicke feat. T.I.& Pharrell Blurred Lines - $82750010 Gotye feat. Kimbra Somebody That I Used To Know - $81700011 Lorde Royals - $81400012 Bastille Pompeii - $80600013 Pharrell Williams Happy - $77950014 Swedish House Mafia Don't You Worry Child - $77200015 Imagine Dragons Demons - $70450016 Eminem feat. Rihanna The Monster - $70300017 Avicii Hey Brother - $70150018 Katy Perry feat. Juicy J Dark Horse - $70050019 David Guetta feat. Sia Titanium - $70000020 Carly Rae Jepsen Call Me Maybe - $69950021 The Lumineers Ho Hey - $69150022 Rihanna Diamonds - $68200023 Awolnation Sail - $65850024 Rihanna feat. Calvin Harris We Found Love - $64200025 The Script feat. will.i.am Hall Of Fame - $64150026 Avicii Levels - $64100027 Fun. Feat. Janelle Monáe We Are Young - $62650028 Katy Perry Roar - $61950029 Ellie Goulding Burn - $60550030 Jason Derulo feat. 2Chainz Talk Dirty - $59900031 John Legend All Of Me - $59650032 Pink feat. Nate Ruess Just Give Me A Reason - $58950033 Bruno Mars Locked Out Of Heaven - $58950034 Miley Cyrus Wrecking Ball - $58900035 will.i.am feat. Britney Spears Scream & Shout - $58850036 Calvin Harris feat. Ellie Goulding I Need Your Love - $58800037 Clean Bandit feat. Jess Glynne Rather Be - $56700038 Eminem feat. Rihanna Love The Way You Lie - $56050039 Lana Del Rey Summertime Sadness - $54400040 Adele Rolling In The Deep - $543500All Time Top 40 Global StreamingsEstimated Downloads Equivalent1 Avicii Wake Me Up - 5,65m2 Imagine Dragons Radioactive - 5,13m3 Macklemore & Ryan Lewis Can't Hold Us - 4,87m4 Passenger Let Her Go - 4,77m5 Daft Punk feat. Pharrell Williams Get Lucky - 4,47m6 Macklemore & Ryan Lewis Thrift Shop - 4,4m7 Pitbull feat. Kesha Timber - 4,03m8 OneRepublic Counting Stars - 3,93m9 Robin Thicke feat. T.I.& Pharrell Blurred Lines - 3,86m10 Gotye feat. Kimbra Somebody That I Used To Know - 3,81m11 Lorde Royals - 3,8m12 Bastille Pompeii - 3,76m13 Pharrell Williams Happy - 3,64m14 Swedish House Mafia Don't You Worry Child - 3,6m15 Imagine Dragons Demons - 3,29m16 Eminem feat. Rihanna The Monster - 3,28m17 Avicii Hey Brother - 3,27m18 Katy Perry feat. Juicy J Dark Horse - 3,27m19 David Guetta feat. Sia Titanium - 3,27m20 Carly Rae Jepsen Call Me Maybe - 3,26m21 The Lumineers Ho Hey - 3,23m22 Rihanna Diamonds - 3,18m23 Awolnation Sail - 3,07m24 Rihanna feat. Calvin Harris We Found Love - 3m25 The Script feat. will.i.am Hall Of Fame - 2,99m26 Avicii Levels - 2,99m27 Fun. Feat. Janelle Monáe We Are Young - 2,92m28 Katy Perry Roar - 2,89m29 Ellie Goulding Burn - 2,83m30 Jason Derulo feat. 2Chainz Talk Dirty - 2,8m31 John Legend All Of Me - 2,78m32 Pink feat. Nate Ruess Just Give Me A Reason - 2,75m33 Bruno Mars Locked Out Of Heaven - 2,75m34 Miley Cyrus Wrecking Ball - 2,75m35 will.i.am feat. Britney Spears Scream & Shout - 2,75m36 Calvin Harris feat. Ellie Goulding I Need Your Love - 2,74m37 Clean Bandit feat. Jess Glynne Rather Be - 2,65m38 Eminem feat. Rihanna Love The Way You Lie - 2,62m39 Lana Del Rey Summertime Sadness - 2,54m40 Adele Rolling In The Deep - 2,54m 48 Lien vers le commentaire
C’est un message populaire. MJDangerous Posté(e) 30 mai 2014 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) 30 mai 2014 Music Industry - 2020, is there anybody out there?Downloads vs Streamings, the War is OpenVu que nous sommes désormais dans l'ère qui nous concerne tous, la plupart d'entre vous savent déjà les différences entre les téléchargements et le streaming. Au delà de répéter des éléments de sens commun, nous allons donc étudier les conséquences que vont emmener ces différences.Mais avant de mettre en avant ces différences, regardons tout d'abord celles apportées par les téléchargements. Historiquement, on a toujours été exposé à un nombre restreint de musiques. Il était donc normal d'acheter également un nombre restreint d'albums et de singles. Internet a détruit cette vérité, désormais nous sommes exposé à un nombre nettement plus grand de titres et d'artistes.Ceci provoque beaucoup plus de curiosité et de découverte que dans le passé. L'homme n'a jamais autant écouté de musique que dans l'ère digital. Cette tendance devrait s'accentuer sachant que les 8-12 ans écoutent plus de 6 heures de musique par semaine, nettement plus qu'à l'époque des supports physiques. La culture moyenne est plus élevé, et il n'est pas étonnant de voir qu'en 2014 pour la première fois de l'histoire, les albums anciens devraient représenter plus de 50% du marché, devant les albums de moins de 18 mois.Il est donc naturel de ne plus vouloir limiter ses achats à un nombre minime de sorties. C'était là toute l'incohérence des téléchargements: Une fenêtre sur le monde mais qui demande à payer pour chaque petit courant d'air que l'on veut laisser entrer. Le streaming résout cette anomalie.Une autre différence majeure entre les deux est que malgré le fait que le téléchargement soit dématérialisé, il demande à ce qu'on ai toujours en notre possession une devise physique qui contient les titres. Chez un ami, on ne peut pas écouter sa playlist à moins de la copier à une ou plusieurs reprises. Chez ce même ami, on ouvre une page web et on a uniquement à taper un login / mot de passe pour accéder à tous les titres de sa plateforme de streaming.N'y a t'il vraiment aucun avantage au téléchargement ? Si, il y en a notamment deux principaux. L'un est de posséder le titre sans nécessiter une connexion. On télécharge le titre puis on peut l'écouter où on veut. Comment écouter Spotify dans les transports ? En voiture ? En vacances à l'étranger ? La possession sur support des téléchargements est un point qui n'est pas résolu pour le moment par la solution du streaming.L'autre avantage du téléchargement est de ne payer qu'une seule fois pour un morceau. Avec le streaming, même si lors d'un mois on écoute aucun titre nouveau par rapport au mois précédent, voir aucun titre du tout, on paye malgré tout la mensualité.Streaming Constraints - Facing The WallAvec ces limites, le streaming peut-il malgré tout compenser l'absence des ventes dans le futur ? On a vu que le marché était monté jusqu'à 37 milliards, le milliard atteint par le streaming en 2013 est donc encore très loin du compte.Le streaming dépend d'une connexion et le public écoute énormément la musique en mouvement. Ces deux faits font que le streaming est foncièrement dépendant de la propagation des smartphones.Avec un coût de $10 / mois et 75% des revenus allant à l'industrie musicale (le restant à la plateforme), il faudrait alors 410 millions d'utilisateurs payants pour compenser le marché de l'an 2000. Le hic, fin 2012 la pénétration de Smartphone n'était que de 13% parmi l'ensemble des mobiles dans le monde, représentant 770 millions d'écouteurs potentiels. Inutile de dire qu'espérer que plus de 40% des utilisateurs de smartphone s'inscrivent aux plateformes de streaming est utopique.Qui plus est, les 600 millions de consommateurs de musique au début des années 2000 dépensaient en moyenne $64 par an dans ces achats. Sur iTunes, chaque utilisateur dépense $48 par an. Au fil des époques et des formats, ces chiffres sont toujours resté approximativement stable. Comment alors espérer que les utilisateurs de streaming dépensent $120 par an ? Investir dans une plateforme de streaming revient 2 fois plus chère aux consommateurs de musique, à une époque où l'ère digital l'a largement dévaluée.By 2020? Keep The Faith, Future is BrightUn CD qui disparaît, des streamings qui ne seront jamais au niveau, déprimant ? Non ! Ce n'est pas ce qu'il faut comprendre.Oui, tout n'est pas en place pour retrouver les beaux jours dès demain. Mais qu'en sera t'il en 2020 ?Comme vu ensemble, il nous faut estimer 2 valeurs pour connaitre le marché d'ici quelques années: Le nombre d'utilisateurs payants et le montant qu'ils seront prêt à payer. Le nombre d'utilisateurs est bornés par les smartphones, au nombre de 770 millions en 2012. C'est un premier point important et qui explique en quoi les streamings sont si prometteur, les smartphones explosent d'année en année. On estime qu'à fin 2016, ils seront 3 milliards en circulation dans le monde.Si on prend l'exemple de la Chine, où les singles internationaux n'ont quasiment jamais rien vendus et les plus gros albums historiques n'ont pas atteint le demi million, il y a désormais 50 millions d'utilisateurs payants de services de téléchargements. Leurs mobiles sont assez rarement des smartphones, une fois cette limite disparue, les espoirs pour les plateformes de streaming sont immense. Au sujet du prix, la moyenne de $64 est trompeuse. D'une part, le service n'est plus le même, au lieu d'acheter une poignée d'albums, on écoute sur une année des milliers de titre, la valeur du service est donc logiquement supérieure. D'autre part, ces $64 de dépenses est une moyenne. Dans les faits, il y a les consommateurs confirmés et les consommateurs ponctuels. Les premiers dépensent environ $380 par an en achat musicaux, le prix de $120 est donc on ne peut plus acceptable pour ces acheteurs.Le chiffre de 28 millions d'utilisateurs payant a été dit plus tôt, c'est peu. Cependant, il faut prendre en compte les facteurs suivant:- Le nombre de Smartphone va rapidement augmenter- L'industrie de la musique n'a pas encore supporté le streaming, aucune promotion / investissement interne n'a été fait pour le moment- L'industrie de la musique n'a même pas non plus ouvert ses catalogues entièrement- Les géants du digital, type Facebook, iTunes, Youtube, qui ont au sens propre des milliards d'utilisateurs et une force de vente hors du commun, ne sont pas encore entrés dans la danse- Les plateformes de streaming (Spotify, Deezer, Rhapsody etc) sont de très mauvaises qualités. Les chansons sont très mal triées, répétées plein de fois pour chaque album etc.- Les plateformes ne proposent pas de mode offlineAvec Apple qui vient d'acquérir Beats Music ou encore Google qui débute ses investissements, les majors, si elles veulent préserver leur place sur ce marché, se doivent de vite réagir et mettre aux oubliettes l'ancien business model. La qualité des catalogues, des softwares en eux même, et un mode offline, seront certainement améliorés dans les années à venir.Ces précédents facteurs permettent à des estimations de 500 millions d'utilisateurs payants d'être parfaitement réalistes d'ici 2020. On parlerait alors d'un marché pour l'industrie musicale de 45 milliards de dollars annuel. Ce chiffre ne prend pas en compte les revenus des publicités sur les sites de streaming gratuits qui seraient alors au delà de 10 milliards par an. Avec les autres revenus divers (diffusion radios, supports physiques etc), on aurait un marché aux alentours de 60 milliards de dollars, 50% supérieur au plus haut point historique de l'industrie et 4 fois supérieur aux chiffres de 2013.Il y a qui plus est la vieille devise de l'abonnement Start cheap & Go Up. Une fois que le consommateur obtient un acquis, il ne veut plus s'en passer. Impossible aujourd'hui de dire non, je ne veux plus de téléphone, ou ok, je me passe d'internet, ou des chaînes satellites. Ce principe de base de l'industrie permet d'augmenter les prix des abonnements après quelques années et imaginer dans notre cas un abonnement à $15-20 par mois. Tout ceci est sans parler d'options supplémentaires comme ouvrir son compte à un familier pour $2-3 (ce que fait Free désormais côté téléphonie) ou encore offrir la possibilité de télécharger tous les titres du catalogue pour $5 de plus par exemple.Dans une continuité de l'explosion des smartphones et l'habitude qui se fera palpable auprès des consommateurs de pouvoir toujours tout écouter à tout moment, d'ici 10 ans on pourra franchir le milliard de consommateurs payants et l'industrie aller bien au delà des 100 milliards de dollars, rendant ridicule les ventes qu'on a connu jusqu'à aujourd'hui.My Dear Old CD - Le Roi est mort, Vive le Roi!Je sais, moi aussi j'ai grandi avec mes CDs. On ne veut pas les voir partir. Aujourd'hui, ils sont là et personne n'en veut, demain, ils seront marginaux et tout le monde les recherchera, telle est toute l'ironie de l'être humain. Les supports physiques vont-ils réellement disparaître ? La réponse est non. Pour le consommateur lambda, ils ne seront plus là. Pour le collectionneur, le professionnel ou le nostalgique, il aura toujours une place chez notre bon vieux disquaire (certes, il faudra sûrement marcher un peu plus pour en trouver un). J'en veux pour preuve les ventes de vynils (chiffres USA):2006 - 900,000 unités2007 - 1,300,0002008 - 2,900,0002009 - 3,200,0002010 - 4,000,0002011 - 5,500,0002012 - 7,100,0002013 - 9,400,000Ce qui est intéressant est de voir que les ventes de vynils ont augmenté en même temps que les téléchargements. C'est devenu l'achat noble du fan, à l'inverse du téléchargement (souvent illégale) vulgarisé du titre jetable. Le CD offrant une meilleure qualité audio et un aspect pratique plus favorable (plus de lecteur en circulation, packaging plus petit), il est fort probable que ces achats de collectionneurs / nostalgiques basculent progressivement vers le support CD. Ce qui est une certitude est que pour chaque sortie majeure, les maisons de disques continueront à publier les supports vynil et CD.DownloadsQu'en est-il des téléchargements, quelle est leur place en 2020 ? Nul part. Tout le monde se fou de posséder un fichier. Ils n'ont strictement aucune raison de perdurer. Autant les plateformes de streaming pourront proposer une fonctionnalité de téléchargements, autant on en fera un usage très ponctuel et aussitôt les vacances finies on les supprimera sans regret. Cela signifiera aussi que ça ne sera plus qu'une sous fonctionnalité d'un autre service et donc que l'industrie du téléchargement à part entière elle n'existera réellement plus.RadiosAvec des catalogues infinis et disponible continuellement, quel intérêt pourra t'on porter aux radios d'ici quelques années ? Il faut malgré tout garder à l'esprit que dans un modèle d'écoute à la demande, il faut savoir quoi demander à écouter. C'est très exactement la place des radios, qui choisissent pour nous et donc nous permettent de découvrir de nouveaux artistes. Malgré que YouTube soit désormais le moyen d'écoute de musique le plus répandu chez les jeunes (64%), la radio reste et de très loin le premier moyen pour découvrir des chansons. On découvre un morceau d'abord en radio 48% du temps, contre seulement 10% sur conseil d'un tiers et 7% grâce à Youtube.On pourrait penser qu'avec l'émergence de tous ces sites, les écoutes radios ont baissés. En réalité, elles sont toujours aussi élevées, même plus que jamais, en témoigne les 700,000 auditeurs réguliers de plus en 2013 vs 2012 aux USA, 2012 qui était déjà une année record. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que le gâteau est plus grand: On écoute bien plus de musique que par le passé !Néanmoins et à l'instar des chaînes de télévision, les radios généralistes vont progressivement s'affaiblir pour laisser place à des radios spécialisées dans un style musical ou un autre. En effet, même si on aime se voir proposer des nouveautés à l'écoute, on veut que celles-ci nous correspondent.Streaming alternatives? Paranoid Android Le streaming va t'il à son tour subir le sort de ses aînés et perdre pied ? Non! Beaucoup de personnes ont vu le piratage comme la raison de la baisse des ventes. La vraie raison est la même raison qu'à fait chuter tous les formats: L'absence de lecteur.Avec l'arrivée des lecteurs cassettes, les lecteurs vynils ont arrêté de se vendre (ils étaient beaucoup plus chère), et logiquement, avec les années, la cassette a pris à son tour le dessus. Comment elles ont pu durer de 1964 jusqu'à la fin des années 90 ? Parce que les voitures de série étaient toujours équipées de lecteurs cassettes.Quand elles sont passés au lecteur CD (ce qui était déjà fait dans les foyers), les cassettes ont disparu de la circulation. Puis lorsque les ordinateurs se sont démocratisés, et ont commencé à inclure un lecteur CD, la chaîne Hi-Fi est devenue obsolète. C'est à ce moment que la courbe de ventes est partie à la baisse. Ce qui n'a pas été réalisé par beaucoup est que la plupart des ordinateurs vendus désormais (Notebook, ultrabook etc), n'ont plus de lecteur CD. Les automobiles de série aussi sont passés au MP3. Le format est donc mort.On est donc limité au fichier digital. Or, que préfère le public - 10 fichiers qui se perdront vite pour $10, ou payer $10 / mois pour un nombre infini d'écoute de 24 millions de chansons, sur tous nos supports, sans jamais à s'embêter avec des copies ou des soucis d'espace disponible ? Le calcul est vite fait.Le streaming est la solution définitive de l'industrie musicale: On peut tout écouter, partout, tout le temps. On a abouti à la même conclusion que pour les téléphones il y a quelques années, aujourd'hui payer chaque appel / sms semble inimaginable, on veut de l'illimité et sans contrainte, ce qui est très exactement ce que nous apporte Spotify, Deezer, Beats Music, Google Play etc. 37 Lien vers le commentaire
Cristallin Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 Merci pour toutes ces explications. J'ai pris un plaisir a lire tous ces posts. Penses tu qu'il y'aura une alternative au streaming dans le future? 1 Lien vers le commentaire
MJDangerous Posté(e) 31 mai 2014 Auteur Share Posté(e) 31 mai 2014 Non! Beaucoup de personnes ont vu le piratage comme la raison de la baisse des ventes. La vraie raison est la même raison qu'à fait chuter tous les formats: L'absence de lecteur. Avec l'arrivée des lecteurs cassettes, les lecteurs vynils ont arrêté de se vendre (ils étaient beaucoup plus chère), et logiquement, avec les années, la cassette a pris à son tour le dessus. Comment elles ont pu durer de 1964 jusqu'à la fin des années 90 ? Parce que les voitures de série étaient toujours équipées de lecteurs cassettes. Quand elles sont passés au lecteur CD (ce qui était déjà fait dans les foyers), les cassettes ont disparu de la circulation. Puis lorsque les ordinateurs se sont démocratisés, et ont commencé à inclure un lecteur CD, la chaîne Hi-Fi est devenue obsolète. C'est à ce moment que la courbe de ventes est partie à la baisse. Ce qui n'a pas été réalisé par beaucoup est que la plupart des ordinateurs vendus désormais (Notebook, ultrabook etc), n'ont plus de lecteur CD. Le format est donc mort. On est donc limité au fichier digital. Or, que préfère le public - 10 fichiers qui se perdront vite pour $10, ou payer $10 / mois pour un nombre infini d'écoute de 24 millions de chansons, sur tous nos supports, sans jamais à s'embêter avec des copies ou des soucis d'espace disponible ? Le calcul est vite fait. Le streaming est la solution définitive de l'industrie musicale: On peut tout écouter, partout, tout le temps. On a abouti à la même conclusion que pour les téléphones il y a quelques années, aujourd'hui payer chaque appel / sms semble inimaginable, on veut de l'illimité et sans contrainte, ce qui est très exactement ce que nous apporte Spotify, Deezer, Beats Music, Google Play etc. Avec le rachat de Beats Music pour 3 milliards de dollars cette semaine par Apple, même le géant du téléchargement légal a désormais compris la route à prendre et va progressivement switcher son activité iTunes vers le streaming. 25 Lien vers le commentaire
MJDangerous Posté(e) 31 mai 2014 Auteur Share Posté(e) 31 mai 2014 *Classements ramenés sur l'un des messages précédent* 9 Lien vers le commentaire
JuL!En Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 Merci. J'ai pris un plaisir fou à te lire. 5 Lien vers le commentaire
Misterkev Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 C'est quand meme assez triste de lire tes posts… Dans une dizaine d'année on ne trouvera limite plus de CD dans des grandes surfaces tel que le Fnac, Cultura et autre… :'( 9 Lien vers le commentaire
Falcon Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 Merci pour ce topic, j'ai pris grand plaisir à le lire -même s'il va me falloir encore quelques lectures pour tout bien assimiler-. Je suis très heureux de trouver un topic de ce genre pour que l'on puisse s’approcher au maximum des ventes (si je puis dire) artistes. Bien que je sois de la nouvelle génération, je trouve aussi cela dommage de voir disparaitre le format CD un jour prochain 3 Lien vers le commentaire
Faixa Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 Oui mais sachant que le vinyl est toujours commercialisé, à une échelle réduite, pour satisfaire des collectionneurs, le cd est-il vraiment en voie de disparition totale ? Lien vers le commentaire
Invité Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 T'es sûr que c'est Midnight Memories l'album le plus vendu de 2013 ? Lien vers le commentaire
Rigodon Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 Je me pose quelques questions. Ce développement d'internet et du streaming permettra à bien plus de gens un essai pour présenter leur musique et ce de manière bien plus simple, donc: - Y aura t-il encore de la place à la construction de nouvelles grosses stars, au milieu de milliers de personnes qui proposeront leurs titres de manière de plus en plus égale, sans se soucier des radios ou de la tv, mais plus dans une optique de liberté loin des contraintes (artistes auto-produit aidé par les nouvelles technologies) de la machine promotionnelle qu'on connait jusqu'à aujourd'hui? (les radios jouent les labels) * de la même façon, les "one hit wonder" ne vont-ils pas se banaliser pour devenir une sorte de norme : évènement autour d'une musique, streaming massif et immédiat, plus de tubes... mais moins de chanteurs? - De même, ces labels indépendants qui se développent et se multiplient laisseront t-ils la place aux gros labels classiques, que les artistes souhaiteront éviter par liberté artistique/morale? Ceux-ci arriveront t-ils à survivre à cette nouvelle industrie? Pourront t-ils être encore utiles à cette industrie où ils pourraient être perçu comme ceux qui mettraient des barrières à l'expression artistique des chanteurs? - Les radios garderont t-elles leurs auditeurs, quand les gens auront les chansons qu'ils veulent de façon massive, sans les contraintes de la programmation radio mais avec une palette simple d'accès? - Les classements réservent-ils encore plus de surprises notamment dans les prochaines années, entre streaming massif de tous les pays, radios, vues youtube mais aussi ventes digitales? Aussi pourrait-il y avoir un numéro 1 au Hot 100 que personne n'aurait entendu à la radio mais qui toute la semaine aura été l'évènement sur les plateformes, faisant passer une personne de l'anonymat à la première place en une semaine? - Pour rejoindre ma première question à propos de nouvelles grosses stars, les labels vont-ils dans leur optique de profit, multiplier les nouveaux chanteurs, chacun défendant une chanson, qui leur rapporterait énormément en un cours laps de temps, mais sur lesquels il sera de moins en moins intéressant de miser sur le long terme avec la rapidité des nouveautés? Merci. 2 Lien vers le commentaire
Cristallin Posté(e) 31 mai 2014 Share Posté(e) 31 mai 2014 Aussi pourrait-il y avoir un numéro 1 au Hot 100 que personne n'aurait entendu à la radio mais qui toute la semaine aura été l'évènement sur les plateformes, faisant passer une personne de l'anonymat à la première place en une semaine? Ça s'est déjà produit avec le Harlem Shake. Peu de ventes, pratiquement pas de passage radio et une première place au Hot 100 2 Lien vers le commentaire
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