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mercredi 30 novembre 2011 14:00

Amel Bent en interview

Amel Bent n'est pas du genre ponctuelle. Elle arrive avec plusieurs quarts d'heures de retard au rendez-vous, mais si souriante et sympathique qu'on lui pardonne tout. Un "Délit mineur" en soit. Révélée par "Nouvelle Star" en 2004, la chanteuse sort cette semaine "Délit mineur" son quatrième album en sept ans de carrière. Un album aux sonorités r'n'b dans la lignée de ses précédents opus. Jean-Jacques Goldman et Maxime Le Forestier lui ont offert chacun une chanson. Elle nous parle de ces "cadeaux", de son évolution, de son duo avec sa sœur, de l'écriture, de la célébrité, de son envie de vivre en colocation et même du Gala de l'Union des Artistes et d'"Happy Feet 2", un film d'animation dans lequel elle double un pingouin.
Crédits photo : Renaud Corlouer / site officiel

Votre nouvel album "Délit mineur" est sorti cette semaine. C'est votre quatrième disque en sept ans. Vous faites comment ? (Steven Bellery, journaliste)
Amel Bent : C'est vrai que sur le papier ça peut paraitre assez rapide mais en fait dans la pratique, ça va ! Finalement, c'est un rythme constant. Je fais un album, il sort, pendant 6 mois je suis en promo et je prépare le spectacle en même temps. Je pars en tournée pendant un an. Et dans la deuxième partie de la tournée, je commence à avoir des rendez-vous avec les compositeurs. J'avance sur des titres. Quand la tournée s'arrête, je vais en studio.

Ça veut dire que vous ne vous arrêtez jamais…. Vous êtes une boulimique de travail ?
Sûrement. Mais c'est mon métier, je ne me vois pas m'arrêter pendant plusieurs mois. Je suis une femme active, je suis jeune.

" J'ai l'impression d'avoir vraiment trouvé mon univers "
L'album s'appelle "Délit mineur" qui est l'association des noms des premier et dernier titres du disque. C'est parait-il le disque dont vous êtes le plus fière ?
Oui c'est vrai ! J'ai l'impression d'avoir vraiment trouvé mon univers. Avec mon équipe d'auteur-compositeurs (François Welgryn et Jérôme Sebag, NDLR), on se connait mieux aujourd'hui, on se dit les choses. On travaille beaucoup mieux. Ce disque est la somme de nos aventures précédentes….

Sur cet album vous n'écrivez que quatre chansons, presque cinq, alors que sur "A 20 ans", vous aviez pratiquement tout écrit… Ça veut dire qu'aujourd'hui vous préférez être guidée ?
Oui ! Quand François Welgryn m'écrit une chanson aujourd'hui, je le regarde et je dis "Ah ouais !". Avant, je ré-écrivais, je co-écrivais avec lui. Maintenant, je n'ai plus besoin. A la virgule près, c'est moi. On a fait l'album le plus proche de ce que je suis. J'ai toujours peur de me perdre, d'être à côté de la plaque. Là c'est l'inverse, c'est parfaitement moi. Mon style s'affine. Ma voix aussi. Je me pose plus. Je suis moins en force. C'est plus serein… Je l'ai fait avec plaisir !

L'idée c'est donc on ne change pas une équipe qui gagne ? Vous avez peur du changement ?
J'aime le changement mais quand il est nécessaire… Je viens, par exemple, de quitter mon manager. On s'adore mais je pense qu'il y a un changement nécessaire, et qu'il faut que je travaille avec quelqu'un d'autre. Dans ce cas-là, je dis les choses, et je peux prendre des décisions difficiles. Mais François et Jérôme sont deux personnes qui savent lire en moi. On a prouvé que notre association était plus qu'intéressante.

Donc Amel Bent, l'auteur, s'efface ?
On me fait souvent la remarque… Mais, je crois qu'il faut savoir mettre son égo de côté, son portefeuille aussi et travailler au service de l'album. Quand je sais que je ne vais rien apporter au disque en termes d'écriture, je préfère arrêter oui.

Crédits photo : Renaud Corlouer / site officiel

Vous évoluez dans une variété pop-R'n'B depuis le début de votre carrière… Vous n'avez pas envie de faire un disque plus grande variété française, piano/guitare/voix, quelque chose de moins produit ?
Je ne trouve pas que ce dernier disque est R'n'B. C'est un esprit. C'est ma voix qui apporte ça. On n'est même plus sur de la musicalité R'n'B, c'est mon âme. J'ai grandi en écoutant beaucoup de variété française, et aussi toutes les chanteuses de rhythm and blues. Mais j'ai une voix soul. Même quand je chantais "Mistral Gagnant", je mettais mes petites vibes, ça sort naturellement, comme ça ! Pour moi l'album est très homogène.

Vous avez dit que vos textes « ne sont jamais trop poétiques, trop intellectuels, c'est juste dans l'émotion, le langage quotidien ». Ça veut dire que vous aimez les chansons simples ?
Oui. Après il y a simple et simplet. Il y a une communauté de chanteurs qui se veulent plus intellos qui font de la musique où il faut sortir son Bescherelle et son Larousse pour comprendre. Moi j'aime les choses simples. Quand on aime son homme, on lui dit "Je t'aime", ce n'est pas simplet pour autant. C'est bien d'avoir des images, des métaphores dans les chansons mais ça n'est pas pour moi. Je suis assez violente dans ma manière d'être au quotidien. Je suis entière. Je dis les choses telles qu'elles viennent. Ma musique me ressemble tout simplement. Mais c'est vrai que dans mes textes, on va directement au but, on est moins dans la poésie. (rires)

Cet album s'ouvre par le titre "Délit". Un morceau dans lequel on entend cette phrase : « Incapable d'être une adulte raisonnable ». C'est de vous dont vous parlez ?
Je compile dans cette chanson tous les reproches que l'on me fait. Je suis peut-être irresponsable dans la mesure où je crois encore que je vais pouvoir vivre de la musique toute ma vie.

Vous pensez que ça sera difficile ?
Je crois en moi. Je crois que j'ai fait le plus dur. Le plus dur c'était de sortir de l’anonymat et me créer une team. Dans cette team j'inclus évidemment mon public. Aujourd'hui, il est là. Ils ne sont peut-être pas des millions mais ils existent et ils me portent. Je me contenterais de cela volontiers...

Dans la même chanson vous dîtes : « aujourd'hui la musique je la respire ». Elle est toujours aussi présente dans votre vie de tous les jours ?
De plus en plus ! J'écoute tout le temps de la musique. C'est douloureux d'être sans. Dès que je me lève, avant même de passer par la case salle de bain, c'est d'abord iPod. Je ne peux pas imaginer vivre sans musique, ne pas être chanteuse. Plus ça va, plus je suis passionnée.

C'est ce qui vous fait dire (toujours dans le même titre) que vous êtes "prisonnière".
Exactement et je n'ai pas envie de m'évader !

" Personne n'est conditionné à vivre la notoriété "
Le titre suivant s'appelle "Toi". Chanson sur le besoin de se replier à deux, dans un cocon parfois. Vous qui vous retrouvez souvent dans la presse people, qu'on est une personnalité publique, c'est important parfois de faire abstraction de ce qui se passe autour...
J'ai longtemps fait abstraction au début et ça ne m'a pas réussi. Maintenant j'affronte. J'affronte les réalités. Personne n'est conditionné à vivre la notoriété. C'est quelque chose de très déroutant, de psychologiquement très bizarre. La notoriété c'est une question d'écarts : entre ce que vous êtes, votre image et ce que vous aimeriez que les gens pensent de vous. Il y a tellement de décalages. Et ça peut rendre dingue... Et personne n'est conditionné à cela. Il faut apprendre à comprendre le jeu.

Le premier single s'appelle "Je reste", une chanson qui est arrivée à la toute fin comme un cadeau, signée Benoît Poher (ex-Kyo).
Je suis très coup de cœur. Je marche à l'instinct. Benoit a envoyé cette chanson à mon directeur artistique alors que j'étais dans son bureau en train de finaliser le disque... Elle est arrivée au dernier moment.

Vous dîtes dans cette chanson « Je reste à la lisière de toi. Tu restes à l’orée de moi ». Vous êtes du genre méfiante ?
Pas forcément. J'ai un sens analytique très poussé. Je vais beaucoup me prendre la tête au départ mais c'est pas de la méfiance, c'est de la prudence.

Regardez le clip "Je reste" d'Amel Bent :


Ça vous fait peur la vie à deux ?
Je n'en sais rien, je ne l'ai jamais fait ! J'ai jamais vécue avec un homme (rires). Ça ne me fait pas peur, je ne sais pas à quoi ça ressemble...

C'est vrai que vous adoreriez vivre en coloc avec des potes ?
J'adorerais ! J'adorerais créer carrément un village. Je viens d'investir dans un appartement parisien et je suis en train de rameuter tous mes potes : chorégraphes, mes amis dans la pub, j'ai envie de faire mon petit quartier des affaires artistiques. Ma petite Défense ! J'adorerais faire ça, mais je crois que ça pourrait devenir très envahissant. « Non je veux pas boire de coup, je veux dormir !! » (rires). Mais cet appartement, je l'ai un peu acheté sur un coup de tête. Mais ça ne va pas être ma maison. Ma maison c'est avec ma Maman, ma sœur et mon frère. Ça sera un endroit où je pourrai mettre un piano, une guitare, recevoir mes amis... Ça sera ma garçonnière musicale.

Il y a une des chansons de ce disque qui s'appelle "Si j'en crois". Et si j'en crois ce que j'ai entendu, vous avez été très culottée puisque vous l'avez carrément demandée... à Jean-Jacques Goldman !
Grave ! Je ne m'en remets même pas. Parce que ça n'est pas mon genre... On dit que je suis un peu grande gueule mais en fait je suis une grosse timide. En fait, ça c'est fait très naturellement, au cours d'une discussion. S'il m'avait dit non, je crois que j'aurais eu envie de m'enfoncer dans le sol... Je lui ai demandé au catering (le restaurant-cantine, NDLR) aux Enfoirés, au début de l'année à Montpellier.

Et sa première remarque a été « Je ne sais pas si je peux écrire pour toi », non ?
Oui et je lui ai dit « Tu ne peux pas dire ça tu es Jean-Jacques Goldman, tu ne peux pas me dire que tu sais pas ».

Chanter les mots de Jean-Jacques Goldman, ça fait quoi ?
C'est dingue !! C'est ouf. Il y a une vraie pression. Je l'ai chanté plein de fois. La version du disque n'est pas celle du départ. Je suis devenue psychopathe, c'était les tics et les tocs, c'était "Confessions Intimes" (le nom d'une émission de télé-réalité sur TF1) (rires). Ça n'était jamais bien. Je trouvais ça scolaire, puis après je trouvais que ça manquait de tripes que je l'avais chanté avec mon cerveau. Je recommençais... Je suis devenue folle avec cette chanson.

Le dernier morceau de cet album s'appelle "Mineure", une chanson écrite par Maxime Le Forestier, un autre copain des Enfoirés... Et là aussi culottée, vous lui avez imposé le thème de la chanson !
Encore une fois, c'est une historie de trip d'égo. Je me suis dit que cette bonne idée que j'avais méritait mieux que ma plume. J'ai toujours aimé les chansons tristes, si j'en étais une je serai en mineur. J'avais envie d'une chanson qui fasse le parallèle chanson mineure / jeune fille mineure. Maxime me dit qu'il va y réfléchir. Et trois mois après, il me rappelle et me dit qu'il a gratté quelque chose. Et en fait il avait déjà tout fait, la chanson était parfaite !

" On devient connu, on ne devient pas chanteur "
Autre temps fort de ce disque, la chanson "Tu fermes les yeux" où vous chantez en duo avec... votre petite sœur ! C'est un caprice ?
Pas du tout ! Si ma sœur avait une voix de crécelle, je ne l'aurais pas invité. Je crois qu'elle chante mieux que beaucoup de chanteuse que j'entends à la radio. Melissa est une chanteuse, c'est ce que je lui ai dit. Moi je suis chanteuse depuis l'âge de cinq ans, personne ne le savait (rires). On devient connu, on ne devient pas chanteur.

On vous verra pendant les Fêtes de fin d'année sur France 2 dans le Gala de l'Union des Artistes. Vous avez fait un numéro d'équilibriste dans cette cérémonie qui vise à récolter des fonds pour les artistes dans le besoin. Pourquoi avoir accepté ?
Dans ce métier, on ne sent jamais à l’abri... Ça m'a rassuré de me dire que si un jour je suis en bas de l'échelle, et bien il y a aura des artistes qui feront ça pour m'aider. Un artiste qui vous a fait rêver et qui un jour ne peut plus exercer sa profession, je trouve ça dur...

Un mot sur Happy Feet 2, un film d'animation en salles le 7 décembre... Encore un défi ?
Je rêve de doubler une voix depuis des années. Tout vient à point qui sait attendre. Je double la Maman du héros, un pingouin. J'ai eu une coach fabuleuse, on a fait ça en deux heures. C'était incroyable.

Et votre voix en pingouin ça donne quoi ?
C'est ma voix, grave, naturelle, rien ne change !

Cette expérience vous donne envie d'aller plus loin ? Vers la comédie ?
J'irais que si j'y suis invitée. Ce domaine n'est pas le mien. Après je ne demande qu'à apprendre et à essayer... Ça c'est dit ! Si j'y suis invitée, je le ferai parce que je suis comme ça. Je suis curieuse et je trouve que c'est toujours un bonus de pouvoir faire autre chose que ce qu'on fait au départ, c'est une respiration...
Pour en savoir plus, visitez amelbent.com et son Facebook officiel.
Écoutez et/ou téléchargez le nouvel album d'Amel Bent sur Pure Charts.
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