Adam Lambert en interview

Le mois dernier, tu es venu chanter en France pour la toute première fois. Es tu satisfait de ta rencontre avec le public français ? (Jonathan Hamard, journaliste)
Adam Lambert : Bien sûr, je vais te répondre que c’était fantastique. C’était dans une toute petite salle où je pouvais voir chacune des personnes présentes. C’était un peu comme un showcase. J’aime cette ambiance plus feutrée même s’il y avait néanmoins une bonne ambiance. Le public débordait d’énergie et cette soirée reste un très bon souvenir.

C’est vrai que le Trabendo n’est pas la plus grande salle parisienne. Envisages-tu de revenir prochainement chanter sur une plus grande scène ?
Effectivement. Si je ne te réponds pas non, je ne peux pas encore te dire oui, même si je pense revenir une autre fois. Ce sera plus tard car pour l’instant, ce n’est pas prévu. Si ça se concrétise, ce ne sera pas avant le printemps 2011 je pense. On va privilégier la sortie en bacs d’un deuxième album pour le moment avant de reparler de scène.

On ne te connait pas encore beaucoup en France et je ne sais pas si tu connais bien notre pays. Que penses-tu de la France et du public français ?
J’aime beaucoup la France. C’est une culture et une histoire très intéressantes pour laquelle il faudrait beaucoup de temps pour se pencher dessus. Après, de là à dire que je le ferais, je ne sais pas. Je n’ai sans doute pas assez de temps mais je dois dire que j’apprécierais beaucoup, tout comme j’apprécie ce public français qui m'apporte beaucoup d’émotions.

En attendant le succès en France, le titre "Whataya Want From Me" a été plutôt bien diffusé. Il a été écrit par Pink et Max Martin. Je pense que c’est une chance de se voir offrir ce morceau. pour un artiste qui débute.
C’est formidable de recevoir ce que j’appellerai un véritable cadeau, d’autant que c’est une chanson que j’affectionne particulièrement. Je pense que c’est un morceau dans lequel les auditeurs peuvent se retrouver qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. A la base, ce morceau avait été écrit par Pink pour être enregistré et relayé sur son dernier album. Finalement, elle ne l’a pas retenu pour une raison que j’ignore d’ailleurs. En tout cas, c'est pour moi un honneur d’avoir été choisi par Pink pour chanter sa chanson.

Elle te correspond ?
Oui. Quand je l’ai enregistrée, j’ai tout de suite été conquis par son texte et sa musique qui sont totalement en accord avec mon univers bien qu’elle n’ait pas été écrite en même temps que les autres titres.

Visionnez le clip du titre "Whataya Want From Me" :


Hormis "Whataya Want From Me", il y a quelques titres sur ton premier album "For Your Entertainment" pour lesquels tu as participé à l’écriture des textes et à la composition. C’est important pour toi ?
Oui, c’est vraiment très important parce que je pense qu’on ne peut pas réellement ressentir un texte ou une mélodie si on en n’est pas l’auteur. C’est essentiel que de savoir de quoi je vais parler et quelle tonalité je vais donner à mes mots. Je pense d’ailleurs que je continuerai sur cette voie pour mon prochain album en m’investissant davantage.

Je pense que ce disque est en quelque sorte représentatif de plusieurs facettes de ta personnalité ou je me trompe.
Non, tu as parfaitement raison. Ce sont des parties de moi que l’on peut retrouver sur chacune des chansons qui composent ce disque. Si ce n’est pas le cas, je veux dire que si on ne le perçoit pas, je peux dire en tout cas que j’ai essayé de montrer qui j’étais, comme si je devais me présenter avec ce premier opus.

Des titres favoris ?
Je n’en n’ai pas parce qu’ils sont tous excellents. Plus sérieusement, s'ils figurent sur ce disque, c’est tout simplement parce que je les aime. Je mets toutes ces chansons sur un pied d’égalité. En revanche, les titres "Broken Open" et "Aftermath" me touchent particulièrement parce qu’ils parlent vraiment de ce que je peux ressentir au quotidien.

Ton look est à l’image de ta musique : très électrique. Est-ce que tu cultives cette différence ou c’est la personne que tu es réellement ?
Si j’achète des fringues qui coutent chères, c’est parce qu'avant j'étais plus gros. Je ne pouvais pas porter ce que je voulais. Maintenant que je le peux, je me fais davantage plaisir tout simplement. Je me maquille, je mets des habits et des chaussures excentriques. Mais tout ça, ce sont des apparats que j’aime mais que je ne porte pas tous les jours, notamment quand je suis chez moi. C’est une partie de moi qui est juste accentuée tout simplement, et cela passe par mon apparence qui n’est pas spécialement faite pour provoquer. Aujourd’hui, c’est plus simple pour moi de m’habiller comme ça. Ce côté gothique, je peux plus facilement l’assumer aujourd’hui alors que c’était quelque chose de très remarqué quand j’étais encore étudiant. Ce que je veux dire par là, c’est que quand je mets du maquillage, c’est juste pour paraître plus beau.

Es-tu conscient que ce look très excentrique est directement associé à ton homosexualité. Du coup, en France, on te connaît plus pour ce fait que pour ta musique.
Je n’aime pas du tout qu’on m’associe directement à mon homosexualité parce que j’ai ce look si particulier. C’est quelque chose qui pourrait presque m’énerver. Je viens de Los Angeles et là bas, je n’ai jamais été remarqué pour mon apparence. Il y a bien d’autres artistes qui se maquillent et qui ont des looks encore plus étranges que le mien. Et pourtant, on ne leur parle pas d’homosexualité. Il ne faut pas faire d’amalgame entre les deux. Par exemple, Marilyn Manson se maquille énormément. Son look gothique n’a jamais été associé à une prétendue homosexualité. Mais il y a d’autres exemples plus lointains comme David Bowie, Mick Jagger ou encore Prince. On ne les bombarde pas de questions à ce sujet. Ça en devient ennuyeux.



Du coup, j’hésite à te poser ma prochaine question… tu as fait ton « Coming out » après être devenu célèbre. Est-ce que la médiatisation t’a aidé à le faire ?
C’est vrai qu’on spéculait pas mal à mon compte. Effectivement, étant célèbre, j’ai eu plus de facilités à l’admettre. En même temps, ça n’a pas été une très grande surprise pour mes fans, ni dans mon entourage et pour les médias. Alors à quoi bon le cacher, d’autant que mes textes sont assez évocateurs. Après, c’est vrai que dans n’importe quel endroit où je me rends, mon homosexualité ressurgit. J’aimerais qu’on parle de moi non pas pour mon homosexualité mais pour ma musique. Beaucoup d’américains sont gays et on n'en parle pas autant même si j'avoue que mon cas permet l'affranchissement de certains tabous.

Pour conclure, on va parler de tes prochains projets. Quels sont-ils ?
Le prochain projet est bien sûr mon deuxième album que je commencerai à écrire bientôt. Mais avant, j’ai besoin de me reposer. On a fait beaucoup de promotion et ma tournée m’a épuisé. Avant ce second opus, je publierai un disque acoustique enregistré lors de ma première tournée.

Merci d’avoir bien voulu répondre à mes questions Adam.
Merci à toi !