lundi 23 août 2010 0:00

Laurent Wolf en interview

Prochainement de retour dans les bacs avec un album intitulé "Harmony", le célèbre DJ Laurent Wolf s'exprime au sujet de cette nouvelle production qui paraîtra en octobre, ainsi que sur l'évolution de la musique électro ces dernières années. Conscient des attentes du public depuis le succès de "Wash My World" en 2008, il revient avec le single "Survive" qui est plutôt bien accueilli. Il annonce d'ores et déjà de nombreux featurings dont plusieurs surprises.
Depuis 2008, et notamment ton titre "No Stress", ta popularité s’est considérablement accrue. Est-ce que ce succès change quelque chose pour toi ? (Jonathan Hamard, rédacteur)
Laurent Wolf : Non, ça n’a pas changé vraiment grand-chose parce que mon truc, c’est de simplement voir des gens heureux et de jouer en live. Je ne travaille pas trop pour ma propre personne. Je joue pour m’amuser et donner une bonne énergie dans les soirées.

Tu sors un nouvel album aux mois d’octobre qui s’intitule "Harmony". As-tu travaillé dessus comme sur les précédents en sachant que le successeur de "Wash My World" est, du coup, très attendu ?
Oui, c’est sûr. Quand on a un album qui fonctionne fort comme "Wash My World", ça met la barre plus haute pour l’album "Harmony". J’ai travaillé plus d’un an dessus alors que "Wash My World" m’avait pris quatre mois de travail à peu près. J’ai en effet beaucoup plus travaillé sur l’album "Harmony" : il y aura plein de voix différentes, il y aura notamment des featurings très originaux. J’ai voulu changer quelques trucs, il y aura vraiment des grosses surprises. J’espère que ça va plaire, en tout cas c’est bien parti avec "Survive" qui passe partout en ce moment. En tout cas je suis vraiment content du résultat.

Des surprises ! Peut-on en savoir un peu plus ?
Je vais garder la surprise parce que l’album n’est pas encore complètement terminé. J’ai des featurings en cours qui ne sont pas complètement officialisés. En tout cas, ça va être un album vraiment sympa avec beaucoup de titres. Ils sont tous différents les uns des autres, tout en gardant bien sûr la trame club.

« Roachford était le plus performant et le plus original au niveau du timbre de la voix »
Pour ces featurings, on connaît déjà Roachford qui chante sur ton nouveau single "Survive". Comment s’est passée la rencontre ? Pourquoi l’avoir choisi lui pour ce titre ?
En fait, on a terminé "Survive" il y a plus de six mois. Il y a eu huit chanteurs différents pour chanter "Survive" et Roachford était le plus performant et le plus original au niveau du timbre de la voix. Il a été la révélation, c’est vraiment un très bon chanteur. Lorsque l'on met la barre plus haute, c’est toujours assez délicat. Sur l’album, il y a quatre ou cinq titres pour lesquels j’ai dû changer plusieurs fois de chanteur pour avoir la meilleure voix possible.

Regardez le nouveau clip "Survive" de Laurent Wolf au featuring de Roachford :


Est-il arrivé que certains chanteurs ne conviennent pas pour un titre et davantage pour un autre ? Y a-t-il eu des inversions qui n’étaient pas prévues à l’origine ?
Non, ça n’a pas été trop le cas. En fait j’ai envoyé les playbacks instrumentaux et les lyriques avec une voix témoin, et les chanteurs m’ont renvoyé leur extrait. En fait, je n’ai pas eu trop à changer les chanteurs sur les morceaux parce qu’à chaque fois que je termine un instrumental, j’ai une idée du type de voix que je veux mettre dessus, donc je me dirige vers les artistes qui ont a peu près ce timbre de voix.

D’ailleurs, l’information concernant une collaboration avec Moby pour cet album circule déjà depuis quelques semaines. Tu avais remixé son titre "One Time We Lived", et aujourd’hui il chante pour ton nouvel album. Partagerais-tu avec lui une complicité artistique particulière ?
C'est simplement que lorsqu’il a sorti son album, il avait besoin de remixes. Moi j’ai beaucoup aimé cette chanson. On lui a demandé en contrepartie s’il pouvait laisser le remix sur l’album. Ca a été un échange de bons procédés, d’autant que j’aime beaucoup ce qu’il a fait depuis plusieurs années. En ce qui concerne "Harmony", ça me permettait d’avoir une voix différente sur un track différent. Il y a au moins 7 ou 8 artistes différents qui chantent sur l’album. Ca me permet avec Moby d’avoir déjà quelqu’un de connu et de professionnel et d’aller un peu plus vers un nouvel univers avec sa voix.

Toujours au sujet des featurings, je pense que ces dernières années, corrige moi si je me trompe, il y a une évolution de l’électro qui va dans le sens d’une plus grande mise en valeur de la voix et du chanteur qui accompagne la musique. Es-tu d’accord avec ma remarque et comment perçois-tu cette évolution, toi qui est l'un des précurseurs de cette musique en France ?
Je suis tout à fait d’accord avec ta remarque. Je pense que ça va totalement avec l’évolution de la musique électronique. Au début, c'est-à-dire il y a 15/20 ans, elle était vraiment très instrumentale avec quelques voix de temps en temps. Ce qui est bien maintenant sur l’électro, c’est que cette musique est devenue vraiment « normale ». C'est exactement le même effet qu’avec le rock de l’époque Woodstock où tout le monde disait : « le rock c’est une musique de drogués ». C’était plein de choses comme ça. L’électro, on a un peu eu cette image là avec les raves partys. Maintenant, la musique électro s’est démocratisée et j’essaye aujourd’hui de me servir de supports clubs pour en même temps sur mes titres mettre effectivement plus de vocal. Il n’y a pas simplement que du chant, mais un message comme dans "No Stess", "Wash My World" ou "Explosion". Si on traduit les paroles, je sais que ce n’est pas toujours évident pour les français de faire attention à ce qui est dit en anglais, il y a un message. C’est intéressant, ce n’est pas seulement « move your body » ou « clap your hands ». Dans l’électro, et c’est ce que j’ai fait pour "Harmony", on peut se permettre de dire ce qu’on pense et de faire passer ses messages : sur quasi tous les titres d’"Harmony", il y a un sujet avec un message que j’avais envie de faire passer.

Et pourquoi uniquement de l’anglais d’ailleurs ?
Depuis "Wash My World" et "Calinda", je fais des tubes internationaux et le problème de les faire en français, c’est que les chansons ne dépasseront pas la France. Lorsque je fais un tube en anglais, ce qui est valable pour ceux de "Wash My World", je peux jouer dans cinquante pays, ce que je n’aurais pas pu faire si ça avait été en français.

« de toute ma carrière, je n’ai jamais fait quelque chose qui ne me plaisait pas »
C’est donc pas seulement par goût mais aussi pour la vocation internationale ?
Oui, il y a de cette idée. Et puis, il y a aussi qu’en français, ça sonne moins bien qu’en anglais. En français ça a tendance à devenir un peu variété alors que c’est de l’électro.

Ton travail ne se limite pas à produire des albums pour toi, mais tu travailles aussi pour d’autres artistes. Moby que l’on a cité tout à l’heure, ou Beyonce entre autres, pour lesquels tu remixes des chansons. Tu dois revoir des titres qui sont ou qui vont devenir des tubes internationaux et tu dois les transformer pour leur donner un autre aspect. Je voulais savoir comment ce travail se déroule-t-il ?
En général, les maisons de disques me contactent pour faire les remixes de leurs artistes, ce qui c’est passé notamment pour Beyonce. En fait, "If I Were A Boy" était une ballade à la base. Ils avaient besoin d’une version up tempo pour que le titre soit diffusé dans les clubs. Si je suis inspiré et que la chanson me plait, je le fais.

Dernièrement tu as collaboré avec Michel Sardou pour une version 2010 de son tube "Etre une femme". C’est quand même extraordinaire de te voir avec Madonna, Beyonce, Moby, et dans un univers musical totalement différent qu’est celui de Sardou.
Non ce n’est pas moi, c’est mon équipe qui a fait le remix de Sardou. Il y a eu un peu d’intox sur Internet. Quand on a dit que c’était quelqu’un de l’équipe de Laurent Wolf, on l’a directement associé à moi, même si ça ne m’aurait pas dérangé de le faire non plus.

Regardez le clip "Être une femme 2010" de Michel Sardou :


Du coup ton nom est associé à des univers différents comme Sardou ou Beyonce… et même Madonna. C’est une volonté de voguer entre des univers différents ?
Je trouve que c’est assez original de faire des choses sans savoir si ça va être branché ou pas, mais de simplement faire des choses atypiques, différentes. Par exemple, quand je pense au travail d’Anton Wick pour Michel Sardou, je trouve que c’est un petit peu une pirouette de remixer Michel en électro. Et puis, c’est original artistiquement parlant ! En plus, de toute ma carrière, je n’ai jamais fait quelque chose qui ne me plaisait pas. En général, quand on fait quelque chose qui ne nous plait pas, on est rarement bon.

D’autres projets du même acabit en prévision ?
Bien sûr ! Pour le moment, j’étais vraiment penché sur mon album. Pour dire la vérité, j'étais encore dessus la semaine dernière à Miami. Ca fait vraiment très peu de temps que j’ai terminé les titres. Donc, quand on est sur un album, c’est difficile d’aller remixer d’autres artistes parce que j’avais déjà pas mal de travail à faire. Il va y avoir 16 titres à peu près sur "Harmony". D’ici janvier/février, je serai plus libre pour faire d’autres remixes. Par exemple, pour Beyonce j’avais déjà fini "Wash My World", donc j’avais du temps.

Et puis entre la production pour toi et les autres, tu dois aussi revenir entre temps aux origines de l’électro, c'est-à-dire aux platines. Tu fais actuellement une tournée d’été. Tu y joues tes nouveaux titres ?
Bien sur ! D’ailleurs, en général je joue les titres avant qu’ils sortent pour les tester, mesurer un peu de ce que je ressens. En général, je retourne en studio et je modifie jusqu’à ce que le titre soit efficace. Ca fait un an que je teste les titres du dernier album en clubs à chaque soirée.

Plusieurs DJ se sont réunis à Nice pour la "Unighted" de Cathy Guetta. Que penses-tu de ce type de rassemblement et aimerais-tu y participer les années suivantes ?
Oui bien sûr ! De toute façon, il n’y a pas de concurrence entre DJ. En France, on dit qu’on se fait la guerre entre nous alors qu’on ne se voit jamais. C’est juste qu’il n’y a pas de festivals où l’on peut se rencontrer. Mais si j’avais été invité, j’y serai allé avec grand plaisir.

Suivez l'actualité de Laurent Wolf sur son site internet officiel et sur son MySpace.
Ecoutez et/ou téléchargez son nouveau single "Survive" en cliquant sur ce lien.

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