mardi 24 mars 2009 0:00

Stanislas en interview

Stanislas est de nouveau sur les routes avec les chansons de son premier album "L'équilibre instable". Celui qui à l'âge de douze ans montait déjà sur la scène de l'Opéra Garnier avec un certain Luciano Pavarotti, propose actuellement une tournée acoustique. Stanislas nous parle sans détour de sa passion pour la musique, de ce premier opus et de ses projets. Interview.
Bonjour Stanislas, tu as très tôt commencé la musique, comment définis-tu la place qu’elle occupe dans ton quotidien aujourd'hui (Nikolas Lenoir, rédacteur) ?
Stanislas : Mon rapport à la musique est assez particulier. Il n'est pas forcément passionnel, c'est très intermittent en fait. La musique me vient quand je me promène, comme des bouffées d’air frais. Alors que j'étais encore un enfant, mes parents, mes profs de musique ont remarqué que j’avais des facilités. Je retenais la musique, j’aimais ça, c’était assez simple pour moi. J’aime le côté introspectif de la musique car il nécessite d’aller chercher des émotions et de les retranscrire. Par contre, je n’écoute jamais de musique.

Ton album s’appelle "L’équilibre instable". Pourquoi ce titre quelque peu antinomique ?
C’est une juxtaposition de mots assez rigolote mais c’est avant tout un souvenir. Quand j’étais adolescent, mon père me parlait de mécanique des fluides, d’équilibre instable. J’y voyais une sorte de magie. C’est aussi ce que je suis, un peu par monts et par vaux. Cela me paraissait bien d’écrire ce que j’avais envie de faire musicalement. C’est le fait d’être dans un mouvement, de s’y sentir bien et de ressentir cette dangerosité.

Le premier single "Le manège" a beaucoup tourné en radio. Pourquoi as-tu fait le choix de sortir cette valse pop ?
Je pense que c’est surtout le choix du courage de la part de ma maison de disques. La volonté était d'afficher la couleur dés le départ et de faire entendre quelque chose qui ne passe pas sur les ondes. Les télés, les radios ont suivi ce pari et j’ai donc débarqué avec "Le manège". J’ai la chance qu’il ait bien rencontré le public.

Redécouvrez le clip de Stanislas, "Le manège" :


Les chansons de l’album sont très variées, cela n’a pas été trop difficile de constituer ce disque ?
Un premier album est un peu la somme de ce que l’on a fait avant. J’ai donc pris les chansons que je préfère. Il y en a que j’ai écrites quand j’ai su que j’allais faire l’album et d’autres qui étaient en moi depuis longtemps. Ce fut un choix difficile sur certaines chansons car je ne pouvais pas les mettre en même temps qu’une autre. Je ne voulais pas faire de redite mais au contraire, créer un véritable panorama. Le nouvel extrait est actuellement "Les lignes de ma main".



Est-ce une envie assumée dés la création du disque ou est-ce un objectif qui s'est précisé au fur et à mesure de son avancée ?
J'avais vraiment envie de faire un album qui reflète toutes mes envies musicales. Dans ma vie de musicien, j'ai souvent entendu les gens parler de cohérence. Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait être cohérent dans des chansons. Je pense que c'est quelque chose d'assez typique aux gens qui ne sont pas musiciens. On ne demande pas à un peintre d'être cohérent quand il peint une toile. Quand il y a une idée, un concept à défendre, je peux comprendre le besoin de cohérence mais dans des chansons de variété, je n'y vois pas l'intérêt.

Pour l'écriture des textes, tu es notamment entouré de Julie D'Aimé et d'Élodie Hesme. Considères-tu que les femmes ont une écriture différente de celle des auteurs masculins ?
En fait, j'étais plus obsédé par les textes que par les auteurs. J'ai écrit et co-écrit certains textes et franchement, je ne les aurais pas pris pour l'album s'ils ne m'avaient pas plus. Pour moi, la chanson est sacrée. Cela peut paraître un peu irrévérencieux pour les auteurs mais c'est avant tout leurs textes qui m'intéressent. À y regarder de plus près, il est possible qu'il y ait une plume féminine prépondérante (sourire).

Comme tu l'indiques, tu as également écrit pour ce disque, notamment le texte "L’âge bête" dans lequel on te sent assez intrigué par le temps qui passe. Quel est ton rapport avec celui-ci ?
L’âge bête a à peu prés été à tous les âges me concernant, car je m’interroge beaucoup à ce sujet. Quand j’étais petit, j’avais le sentiment d’être trop petit, quand j’étais ado, je me sentais parfois trop petit, parfois trop grand... L’âge est surtout le temps qui passe, et en tant que musicien, c’est omniprésent. La musique est aussi le fait d’essayer de rendre le temps agréable.

Malgré une musique joyeuse, le texte reste sur le temps qui s'écoule, ce qui n'est pas forcément très enthousiasmant...
J'ai voulu faire cette chanson comme un regard amusé et tendre sur l'enfance, sur beaucoup de périodes récentes également. Il est vrai qu'il y a aussi une certaine mélancolie.

Le temps qui passe, ce sont aussi les saisons et tu rends un hommage à Vivaldi sur le titre "L’hiver". Comment as-tu travaillé cette chanson ?
En tant que chef d’orchestre, j’animais une soirée à Paris dans un cabaret. On jouait des morceaux connus dont "Largo", un passage de "L’hiver" de Vivaldi. Je l’avais tellement en tête que je me suis rendu compte qu’en inversant certaines parties, cela ressemblait à une musique de McCartney. J’ai donc décidé de faire une adaptation que j’ai hésité de mettre sur l’album car je me disais que l’on allait me tirer dessus à boulets rouges. Finalement, je l’ai mise sur le disque car elle me plaît beaucoup.

L'amour est également présent sur l'album. Est-ce un choix d'en avoir donné une vision assez tourmentée ?
Dans la façon d'aborder la musique chantée, je suis certainement influencé par l'opéra. Les histoires d'amour y finissent mal, c'est souvent tragique. J'ai également été chercher des émotions que j'ai pu ressentir. Je ne veux pas faire de démagogie mais il me semble que parfois, appeler un chat un chat, comme la peine, peut être considéré à tort comme du mauvais goût. Se complaire dans la peine s'appelle parfois le spleen, la mélancolie. En parler n'est ni ringard, ni romantico-romantique.

Dans l’univers assez pop de l’album, tu utilises des instruments un peu oubliés comme la harpe. Est-ce un clin d’œil musical à ton parcours de chef d’orchestre ?
J’ai en effet vécu avec en tant que chef d’orchestre donc je n’ai pas cette image d’Épinal de jeunes filles qui étudient la harpe entre deux peintures sur soie (rires). La harpe est un instrument traditionnel de la musique classique française avec Ravel, Debussy... Elle est un instrument sensuel qui me rappelle de grands moments d’émotions que j’ai pu éprouver. La harpe dispose à la fois du côté masculin, terrien de la harpe celtique et le côté vaporeux, d’alcôve de la musique française notamment.

En mélangeant des éléments de la musique classique à des univers musicaux très actuels, as-tu la volonté d’en donner une image moins élitiste ?
J’ai surtout voulu m’entourer des musiciens avec lesquels j’ai l’habitude de travailler et ainsi créer un environnement sonore qui me ressemble. Il se trouve qu’en tant que chef d’orchestre notamment, j’ai entendu pas mal d’instruments de la musique classique. Dés que je le peux, j’essaie de rendre la musique plus accessible mais c'est plus en tant que chef d'orchestre. Dans le cadre des Journées du Patrimoine, je vais d'ailleurs participer à une opération de concerts commentés au Château de Versailles. Nous allons proposer à un public très large, un mélange de chansons et de musique classique. L'album en lui-même n’a pas vocation didactique ou pédagogique. Dans ce cadre, il permet au mieux de faire entendre un peu de clarinette, de harpe et de faire découvrir des sonorités qui ne sont pas habituelles dans la pop.

Avec toutes ses composantes, comment pourrais-tu définir ton album ?
Il est coloré, comme une promenade dans différents endroits. Il ne ressemble pas à une architecture très carrée mais plus à un jardin anglais où on se balade, on découvre un bosquet et pourquoi pas, la mer. En tout cas, on y voit des paysages différents.

Calogero est un artiste important dans tes collaborations, notamment sur le titre "La débâcle des sentiments". Comment est née la rencontre entre vos deux univers ?
C’est une formidable rencontre amicale. Je l’ai connu grâce à une fille avec qui il était et que je connaissais très bien. Calogero s’appelait à l’époque Charlie, il sortait de sa période Charts et pour ma part, j’avais vécu une période assez douloureuse. Nous sommes sortis dans les mêmes endroits, il m’a présenté des gens, on faisait de la musique ensemble et on rigolait beaucoup. C’est mon premier pote musicien.

Redécouvrez le clip de Stanislas, "La débâcle des sentiments" :


Cultives-tu une image de dandy romantique ?
J’ai les cheveux mi-longs depuis l’âge de quinze ans. Je ne sais pas si mon but était de me donner un style romantique mais en tout cas, cela m’a plu. On se cherche beaucoup à cet âge-là. J’ai eu envie de faire un peu plus viril donc j’ai adopté la barbe de trois jours. C’est un look que j’ai construit sans avoir d’objectif mais que j’ai gardé depuis. Il paraît que j’ai aussi un côté BCBG donc le tout mêlé donne un côté dandy romantique mais cela ne va pas plus loin.

Tu es actuellement en tournée acoustique. Que proposes-tu au public (voir notre chronique du concert de Stanislas à l'Olympia sur ce lien) ?
Il a été assez difficile d'imaginer cette tournée car je sors d'un album complètement orchestré. La peur que j'avais était de savoir si les chansons continuent d'exister quand on est peu nombreux. En fait, c'est totalement différent car j'ai essayé de trouver de nouveaux arrangements et de nouvelles façons d'aller à l'origine de la chanson. Le challenge était aussi de ne pas adapter pour moins d'instruments les arrangements que j'avais faits au départ. J'ai voulu les réinventer tout en faisant en sorte que le public retrouve les chansons. C'est aussi l'occasion pour moi d'apprendre mon métier de chanteur encore plus.

Au niveau du public, des émotions…, considères-tu qu'il existe des différences entre être sur scène en tant que chef d'orchestre ou en tant que chanteur ?
D'abord, on est de dos ou de face au public, ce qui est déjà une grande différence (rires). On voit la tête des gens donc au départ, c'est surprenant car on est très rarement confronté à une assemblée. C'est assez curieux de croiser autant de regards. Il est vrai que cela engendre une vraie différence émotionnelle. Pour le reste, cela procure les mêmes sensations liées à la scène.

As-tu commencé à travailler sur le deuxième album ?
J’ai en effet commencé à y réfléchir et j’espère faire un album plus dansant. Toujours avec un orchestre classique, j’envisage des sonorités électros et un travail autour de musiques folkoriques que j’aime beaucoup.

Quel message aimerais-tu transmettre aux internautes ?
Je ne suis pas pour l'instant un chanteur à messages donc il est difficile pour moi, de résumer des choses en une phrase. Je leur dirais alors juste de s'asseoir, d'écouter et si ça leur plaît, de me le faire savoir.

Merci Stanislas pour cette agréable interview.
Merci pour ton soutien.
Pour en savoir plus, visitez stanislasmusic.artistes.universalmusic.fr, ou son Myspace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le premier album de Stanislas, "L'équilibre instable", cliquez sur ce lien.

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