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samedi 21 octobre 2017 17:25

"West Side Story" : 3 raisons d'aller voir le spectacle culte à la Seine Musicale

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
"West Side Story" fête ses 60 ans ! Pour marquer cet événement, le spectacle mythique de Broadway fait escale durant cinq semaines à la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt. Nous étions à la première : trois raisons de redécouvrir ce chef d'oeuvre encore criant d'actualité.
Crédits photo : Johan Persson

1. Une histoire intemporelle et contemporaine


Tragédie shakespearienne librement inspirée de "Roméo et Juliette", "West Side Story" délaisse les balcons de Vérone pour planter son décor sur les escaliers des bâtisses de briques qui se dressent sur l'île de Manhattan, à New York, au milieu des années 50. Dans cette jungle urbaine, deux bandes rivales s'affrontent pour le contrôle de la rue : les Jets, américains d'origine polonaise, irlandaise et italienne, et les Sharks, immigrés venus de Porto Rico. C'est dans ce contexte à couteaux tirés que Tony, le cofondateur des Jets, va tomber amoureux au premier regard de Maria, la soeur de Bernardo... le chef des Sharks.

Au delà de cet amour impossible dont on se délecte de suivre la naissance et les (très sombres) péripéties, la vraie force de "West Side Story" réside dans son terreau encore terriblement d'actualité : misère sociale, racisme, violences sexuelles, port d'armes... 60 ans après la première du spectacle d'origine, les Etats-Unis de l'ère Trump font toujours face aux mêmes enjeux. La résonance est troublante quand Anita se moque de son amie Rosalia et de son affection pour Porto Rico, cette « île horrible » où « soufflent les ouragans »... Derrière ses danses virevoltantes, "West Side Story" s'évertue à déconstruire le mythe du rêve américain et nous rappelle, avec lucidité, que la réalité est beaucoup plus cruelle que la fiction. Puissant.

Crédits photo : Susanne Brill

2. La magie de Broadway à Paris


Ce n'est pas tous les jours que Broadway se déplace jusqu'à Paris ! Ce "West Side Story" version 2017 est bien plus qu'une adaptation : c'est la transcription fidèle et avec un respect absolu de l'oeuvre conçue par les quatre artistes de génie qu'étaient Leonard Bernstein, Arthur Laurents, Jerome Robbins et Stephen Sondheim - le seul à être encore en vie. Leurs ombres planent à chaque tableau, chaque dialogue, chaque geste. Et pour cause : les droits pour exploiter l'image de "West Side Story", l'un des plus grands succès de tous les temps, sont rigoureusement préservés. Si cette production de Michael Brenner pour BB Promotion a obtenu tous les feux verts pour voir le jour, c'est parce que c'est la seule au monde à présenter la chorégraphie originale de Jerome Robbins, réalisée par Joey McKneely, son ancien élève et assistant.

Et quelle chorégraphie ! Lors du bal de quartier ou pendant "Gee, Officer Krupke" - un régal de trouvailles question mise en scène, l'énergie est débordante, contagieuse, et les planches bouillonnent de vie. Une fraîcheur à imputer au jeune casting international de la comédie musicale porté par le couple-phare incarné par Kevin Hack et Nathalie Ballenger, tous deux excellents dans le jeu comme dans le chant, notamment lors du magnifique "Tonight". Mention également à Keely Beirne, l'interprète d'Anita, aussi sulfureuse dans l'acte 1 que déchirante dans l'acte 2 lors d'une scène insoutenable. Il faut donc souligner le professionnalisme de la troupe, elle qui a déjà donné quelques 1.500 représentations de cette mouture dans une vingtaine de pays. Difficile de ne pas se laisser gagner par la fougue qui ressort de ce show à l'américaine mené tambour battant !




3. Des chansons cultes !


Si "West Side Story" a traversé les générations, c'est parce que le spectacle a su donner naissance à des morceaux mémorables. A commencer par "Maria" et l'emblématique "America", jeu de ping-pong qui oppose avec humour et mordant deux visions des Etats-Unis et de Porto Rico le temps d'une partition de huapango virevoltante. C'est là toute la réussite de l'oeuvre : créer une symbiose parfaite entre le chant, la comédie et la danse ! Les personnages passent continuellement du dialogue parlé à la chansonnette, comme sur le cocasse "I Feel Pretty", créant une dynamique qui ne sert pas qu'à divertir mais joue un rôle essentiel dans la structure dramatique.

Mambo, jazz, opéra, rock'n'roll... Les compositions de Leonard Bernstein, toutes en contrastes, rivalisent d'ingéniosité pour conférer une touche pittoresque à des mélodies plus lyriques. On ressort de la salle conquis par leur force et leur vitalité ! Les frissons, eux, sont garantis à l'écoute du magnifique "Somewhere" et du dramatique "A Boy Like That"... Et cerise sur le gâteau, le directeur musical de ce nouveau spectacle n'est autre que chef d'orchestre renommé Donald Chan, qui a lui-même étudié avec le défunt maestro. "West Side Story" se jouera à la Seine Musicale jusqu'au 12 novembre.

Procurez-vous vos places pour "West Side Story" sur la billetterie officielle

Crédits photo : Johan Persson .

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