Crédits photo : Pochette de l'album
Décidément, les rapports entre rappeurs et politiques se délitent de plus en plus. Alors que les concerts de Médine prévus au Bataclan font polémique, un autre artiste hip-hop est sous le feu des projecteurs : il s'agit de Niska. S'il est devenu depuis quelques mois la nouvelle coqueluche du rap français, nous faisant tous chanter à tue-tête « Posé j'suis sous Jack dans mon bendo / J'fais repérage de femmes sur les réseaux », le rappeur du 91 fait face à une levée de boucliers quant à son concert gratuit prévu à Ivry-Sur-Seine samedi 16 juin.

En effet, une pétition a été lancée par le collectif Femmes Solidaire contre l'interprète de "Réseaux" : « Nous nous interrogeons sur le choix de l'artiste », explique l'association qui pointe du doigt les « propos méprisants, sexistes et violents envers les femmes ». Elle demande également à ce que « le soir du concert, le répertoire de Niska ne comporte aucune chanson appelant aux violences envers les femmes, ou à la dévalorisation de leur image ». Il est vrai que certaines paroles du rappeur d'Evry sont loin d'être humanistes : « Envoie ta chatte sur Snapchat ! », « Copine rentre dans le bloc / On te fera du X et non pas l'amour ». Des punchlines qui choquent certains mais qui ont permis au rappeur d'être certifié disque d'or pour son album "Commando", suivi d'un concert au Zénith de Paris en avril dernier.

Ivry connaît "Charo" : le concert aura bien lieu

Si la ville d'Ivry dit prendre très au sérieux cette pétition féministe, le maire Philippe Bouyssou annonce que le concert aura bien lieu : « Dans le cadre de la programmation artistique d'une fête de ville (...) on cherche avant tout à faire plaisir au public. La réalité, c'est que les jeunes d'Ivry portent un grand intérêt à Niska », explique-t-il dans les colonnes du Parisien avant d'ajouter : « Je peux regretter que certaines formes de rap et certaines expressions plaisent autant à la jeunesse ». L'élu communiste ironise en prenant un exemple de variété française : « Je vous invite tout de même à écouter "Mélissa" de Julien Clerc. On peut chanter n'importe quoi quand on a une gueule de petit gendre. C'est plus difficile lorsqu'on vient de la banlieue ». Mais il assure qu'il fera de son mieux « pour que les chansons litigieuses ne soient pas chantées ». Niska n'a pas encore réagi publiquement.

Souvenez-vous de "Réseaux" de Niska :