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La voix de Johnny Hallyday n'est plus, mais l'idole des jeunes reste profondément ancrée dans le coeur des Français. Depuis quelques jours, le public peut découvrir de nouveaux textes initialement destinés au rockeur avant sa brutale disparition, à travers l'album "Puisque c'est écrit" de Jean-Baptiste Guegan. Grand vainqueur de "La France a un incroyable talent", celui qu'on qualifie de "sosie vocal de Johnny Hallyday" a su convaincre Michel Mallory, parolier de longue date de Johnny Hallyday à qui l'on doit "Toute la musique que j'aime" ou "J'ai un problème" en duo avec Sylvan Vartan, de lui accorder sa confiance. Ce qui était loin d'être gagné au départ : Michel Mallory refusait de le rencontrer. Jean-Baptiste Guegan est donc allé à sa rencontre chez lui, en Corse. « Alors que nous étions sur un bateau avec ses amis, Michel m'a entendu chanter "Marie" et il a pleuré. Ensuite, nous avons beaucoup parlé. De Johnny bien sûr, mais aussi de moi, de mon parcours qui l'a touché » raconte l'interprète de "Retourner là-bas" dans les colonnes de Gala.

"C'était pathétique et indécent"

Interrogé par le magazine, Michel Mallory revient sur la genèse de ce projet : « Deux ans avant sa mort, Johnny avait envie que je lui écrive un album que nous irions enregistrer à Nashville. Le disque serait sorti après "Mon pays c'est l'amour", finalement posthume. Je me suis mis au boulot puis, en décembre 2007, Johnny nous a quittés ». Un choc pour celui qui a entretenu une amitié sans faille avec l'artiste pendant plus de 45 ans. « J'étais tellement mal que j'ai fini aux urgence » se souvient-il. Malgré sa peine immense, Michel Mallory l'affirme : il n'aurait pas assisté aux funérailles de Johnny Hallyday à la Madeleine s'il avait été convié. La raison ? « Je n'avais aucune envie de participer à ce concours du meilleur ami, de celui qui avait assisté au dernier dîner... A ce ballet de pleureuses qui tenaient avant tout à leurs petites personnes. C'était pathétique et indécent » déplore l'auteur, qui ne mâche pas ses mots.

Pour celui qui a assisté de près au destin extraordinaire de Johnny Hallyday, le cirque médiatique suscité par le procès autour de l'héritage du rockeur, qui déchire le clan Hallyday, est une hérésie. « C'est désastreux pour moi. Johnny est mort une seconde fois à cause de cette histoire, même s'il est en partie responsable de ce qui arrive. En même temps, déshériter ses enfants... Ça ne ressemble pas du tout à l'homme que j'ai connu » estime Michel Mallory. Et de conclure en s'étonnant des coups de communication de Laeticia Hallyday, à qui il adresse un tacle bien senti : « Je ne peux qu'être troublé par sa veuve et ses filles, qui, sur le net et ailleurs, communiquent sur leur tristesse. Pour ma part, mon silence est à la hauteur de mon chagrin ».