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mardi 29 octobre 2013 16:11

Hollysiz en interview : "On ne peut pas me taxer d'avoir fait de la promo sur mon nom"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
On la connaissait brune et actrice, elle est désormais blonde et chanteuse ! A 31 ans, Cécile Cassel se mue en Hollysiz et souffle un vent de fraîcheur sur la pop made in France avec un premier album "My Name Is..." aussi vif que piquant. Vêtue de rouge et blanc, deux couleurs qui lui collent désormais à la peau, Hollysiz s'est confiée sans langue de bois sur sa nouvelle orientation artistique, sa collaboration avec Yodelice et ses envies de scène.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Comment passe-t-on des studios de cinéma aux studios d'enregistrement ?
C'est vrai que ce n'est pas exactement la même chose ! La musique a toujours fait partie de ma vie donc ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. (sourire) En fait, j'ai suivi un processus très proche de la plupart des chanteurs qui commencent. Je suis d'abord passée par la période seule devant mon ordinateur et mon clavier, et puis tout s'est fait assez naturellement. J'ai fait écouter mes morceaux, j'ai collaboré avec des gens, j'ai fait de la scène et puis au final je suis allée en studio enregistrer un album.

Quel a été le déclic ?
La rencontre avec Yodelice, qui a été vraiment déterminante pour ce projet. C'est une des premières personnes qui a écouté ce que je faisais et qui m'a poussée à en faire davantage. Et puis à un moment, le déclic, c'est aussi de se dire qu'on n'a qu'une vie et que si je ne le fais pas maintenant, je ne sais pas si je pourrais le faire après. Ce sont les épisodes de la vie qui font qu'on se dit « Bon et moi, si je meurs demain, qu'est-ce que je n'ai pas fait et qu'est ce que j'aime profondément ? ». J'ai ressenti le besoin que la musique soit, à un moment, plus officielle dans mon existence.

Tu n'as pas eu peur de t'exposer à la critique facile, d'être accusée de succomber au syndrome de l'actrice qui se met à la chanson ?
Je ne me suis pas vraiment posé la question de cette manière-là. Je me suis surtout dit que si on offrait une proposition honnête et dont moi j'étais fière, on arrêterait peut-être de m'en parler et on écouterait la musique avant. C'est pour ça que j'ai choisi un pseudonyme. Ça m'a permis de mettre de la musique sur internet, les gens sont tombés dessus par hasard, ils ont aimé, ils y sont retournés... Là on ne peut pas me taxer d'avoir fait de la promotion sur mon nom, ou le coup de l'actrice qui chante ! Au contraire, j'ai fait la promotion de la musique avant de me mettre moi en avant. Mais j'ai l'impression que cette mentalité-là est en train de changer. Aujourd'hui, il y a beaucoup de chanteurs qui font du cinéma déjà, donc pourquoi pas dans l'autre sens ? Et puis, il y a toute une génération qui arrive et qui est beaucoup plus complète que la génération précédente, qui chante, qui danse, qui parle plusieurs langues et qui s'exporte de plus en plus à l'étranger... Tout cela change.

" Ma famille n'est pas pote avec le patron de ma maison de disques ! "
Que réponds-tu à ceux qui estiment qu'il est plus facile de percer lorsqu'on porte le nom de Cassel et qu'on vient d'une famille aussi illustre que la tienne ?
En quoi c'est plus facile ? C'est la question que je me pose. Ma famille n'est pas pote avec le patron de ma maison de disques ! (Rires) Ce n'est pas parce qu'on a un nom qui évoque quelque chose, qu'obligatoirement, dans n'importe quel milieu, on peut rentrer avec ses gros sabots. C'est pour légitimer toutes ces questions potentielles que le projet Hollysiz existe depuis déjà quatre ans et que j'ai fait comme n'importe quel chanteur qui débute dans le métier, en commençant par la case zéro. Je crois qu'il y a beaucoup plus de fantasmes que la réalité sur cette question. La réalité des acteurs, c'est le chômage, et la réalité de la musique, c'est que vous avez beau avoir des relations, si vous ne faites pas un bon disque, on ne vous signera pas.

C'est pour ça que tu as choisi ce pseudonyme Hollysiz, te protéger ?
Ce n'était pas pour mettre de la distance non, c'est simplement le nom de mon projet musical. Siz est mon petit surnom depuis longtemps, mes amis m'appellent comme ça et donc j'avais vraiment envie d'avoir quelque chose de très personnel dans le nom que j'allais porter. Holly, ça signifie "houx" en anglais, c'est rouge et ça pique, donc ça allait très bien avec mon projet, et c'est aussi un clin d'oeil à un personnage du film "La balade sauvage" de Terrence Malick.

Justement, Terrence Malick est un cinéaste très sensoriel et intuitif. Tu voulais qu'on retrouve ces caractéristiques dans ta musique ?
Oui, surtout pour le côté émotion. Les images de ses films peuvent se passer de mots et pour moi, c'est le cas de la musique aussi. C'est en tout cas comme ça que j'ai appréhendé mes chansons, aussi parce que j’étais novice. J'ai toujours joué du piano mais je n'avais jamais produit un disque. Tout ce que j'y ai mis, ce sont donc des choses que j'aimais. « J'aime les riffs de guitare de cette manière-là, tiens et pourquoi on n'essaierait pas de mettre un clavier dessus, et puis on verra ce que ça donnera ». C'était effectivement très instinctif.




" Le hip-hop féminin m'a beaucoup influencée "
Le ton général de l'album sonne très pop. Quels sont les artistes qui t'ont influencée ?
Au moment où j'ai écrit mes chansons, je ne me suis pas rendu compte de mes influences. C'est plus tard, quand on m'a évoqué certaines personnes, que je me suis dit « ah oui effectivement, ça sonne comme des artistes que j'aime beaucoup » comme The Kills, Gossip ou LCD Soundsystem, ou certains morceaux de Portishead que j'ai beaucoup écoutés quand j'étais plus jeune. De la même façon, on ne ressent pas vraiment la notion de rap dans l'album mais ma manière d'écrire a été très influencée par le fait que j'écoutais beaucoup ce genre de musique à une époque. J'écrivais beaucoup de mots, je parlais avec un débit très rapide - et je crois que c'est toujours le cas. (Rires) Quelque part, je sens que le hip-hop m'a influencée, en particulier le hip hop féminin à la Ms Dynamite ou Lauryn Hill des Fugees.

Donc l'écriture de tes chansons te vient de manière instinctive ?
C'est toujours très anarchique, oui. Il y a eu autant de moments où j’ai commencé à écrire sur un coin de table, et au final c'est un texte entier qui en est sorti, que de moments de pages blanches devant l'ordinateur en se disant "Voilà, j'ai cette mélodie, qu'est-ce que je vais en faire maintenant ?". Ça a été un processus très long, mais comme j'ai un profond plaisir d'écrire et que j'ai toujours écrit, c'est une gymnastique : me nourrir tout le temps, écrire énormément de choses partout et puis à un moment, rentrer dans quelque chose de plus académique et faire une chanson et travailler, travailler, travailler, travailler, travailler... (sourire)

" Les BB Brunes font très bien sonner le rock en français "
Pourquoi avoir choisi de ne pas chanter en français sur l'album ?
La première raison, c'est que j'ai commencé à écrire officiellement des textes de chansons quand j'habitais en Angleterre, donc à ce moment-là, l'anglais était ma langue principale. Ensuite, la musique que j'avais envie de faire se prêtait mieux à l'anglais rythmiquement, même si, pour ne citer qu'eux, les BB Brunes font très bien sonner le rock en français. Mais ils ne sont pas nombreux dans ce cas. Et aussi a posteriori, je me suis rendu compte que c'était parce que j'écrivais des textes très personnels. Mettre ce filtre entre mon histoire et les auditeurs était juste une pudeur naturelle. J'ai réussi à sortir beaucoup plus facilement des choses en anglais que je n'aurais peut-être jamais osé écrire en français.

"Come Back to Me", c'était une évidence pour un premier single ?
C'était ma chanson porte-bonheur, c'est la première que j'ai enregistrée... Et puis je suis auteur-compositeur dessus, c'était important pour moi que le premier single soit un titre sur lequel j'avais tout fait. C'est grâce à ce titre que j'ai gagné le concours de jeunes talents "Fair" il y a trois ans. Et comme j'avais déjà l'idée du clip, le choix a été assez naturel avec ma maison de disques. Je trouvais que c'était une jolie présentation du projet.

Découvrez le clip "Come Back to Me" d'Hollysiz :



En écoutant la piste "A Shot", on a presque l'impression de reconnaître le "Bang Bang" de Nancy Sinatra... C'était voulu ?
Ah, c'est drôle, je n'y avais pas pensé ! (sourire) "A Shot" est la première chanson sur laquelle j'ai collaboré avec Yodelice. J'avais écrit ce texte et je venais d'entendre "Tree of Life", son premier album. On commençait déjà à réfléchir à faire de la musique ensemble, il avait entendu quelques unes de mes maquettes... Et je n'arrivais pas à composer sur ce texte, je m'étais mis trop de pression. Donc je me suis dit "Tiens, peut être que ce texte peut l'inspirer". Et il a sorti cette mélodie très belle, très parlée. C'est la première chanson que j'ai enregistrée en studio et la dernière que j'ai retravaillée à la fin. Elle a vraiment bouclé l'album.

" Sur scène, je me sens très à ma place "
Tu as fait du théâtre, de la télévision, du cinéma... Monter sur scène, ça n'a pas dû être compliqué !
Juste avant, on se demande quand même pourquoi on n'est pas boulanger et pourquoi on s'inflige autant de stress ! (Rires) Encore aujourd'hui, juste avant chaque concert, je me dis "pourquoi, pourquoi, pourquoi"... et une fois qu'on est sur scène, on sait pourquoi. Je suis facilement sujette au trac donc évidemment, la première fois que je suis montée sur scène, j'étais pétrifiée. C'était au théâtre Lino Ventura à Nice. La scène est très basse et j'étais vraiment proche des spectateurs, je ne m'y attendais pas du tout, je les avais vraiment en face de moi ! Et sur "Come Back To Me", qui était le dernier morceau que je jouais, j'ai carrément fini dans le public... Le stress était passé et puis surtout, je me suis sentie très à ma place.

Donc après les premières parties de Yodelice ou de Brigitte, une tournée en solo...?
Ah ben c'est totalement prévu, je n'attends que ça. On est en train de préparer un spectacle avec le code couleur rouge et blanc, avec tout ce qu'Hollysiz est de visuel. Dès début 2014, je serai sur les routes.

Maintenant que tu es lancée dans le bain, vers quoi aimerais-tu te tourner pour ton deuxième album ?
J'ai plein de choses en tête, parce que ce disque-là sort maintenant, mais ça fait longtemps que je le porte avec moi. Il y a déjà des chansons qui existent et que j'aimerais tester sur scène. Je pense que la tournée va beaucoup influencer le prochain disque, ce qui était déjà le cas pour le premier. Le fait de faire des premières parties, quand je retournais en studio, j'avais vraiment envie de changer certains arrangements. J'ai vraiment conçu l'album en prenant conscience que j'allais le jouer sur scène, qu'on allait pouvoir le pousser encore plus loin. Je ne sais donc pas exactement quelle forme il prendra mais oui, le deuxième album est dans les cartons, et puis le troisième, le cinquième, le dixième... le plus longtemps possible j'espère, tant que j'aurais des choses à dire.

Pourrais-tu faire un album de reprises ?
A partir du moment où je suis auteur-compositeur, mon premier plaisir dans la musique est de l'écrire, donc non. Par contre, j'adorerais écrire pour d'autres. J'ai beaucoup de plaisir à faire des reprises sur scène, parce qu'il y a des chansons merveilleuses à reprendre, mais un album de reprises, je ne me voyais pas du tout me présenter comme ça. Hollysiz, c'est avant tout un projet d'auteur-compositeur avant d'être un projet de chanteuse.
Retrouvez HollySiz sur son site officiel et sa page Facebook officielle

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