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C'est en surprise, et en premier lieu pour elle-même, mais Françoise Hardy publiera le 6 avril un 24ème album baptisé "Personne d'autre". Après avoir failli mourir en 2015, l'icône de 74 ans avait annoncé son intention de mettre un terme à sa carrière musicale. Sauf qu'une personne lui a fait changer d'avis : Erick Benzi, producteur reconnu pour son travail avec Céline Dion ou Johnny Hallyday avec lequel elle avait déjà collaboré sur ses albums "Tant de belles choses" (2004) et "Parenthèses" (2006). « Je pensais ne jamais refaire de disque. Je n'en avais ni la force ni l’envie, et je suis toujours taraudée par la peur de décevoir. Mais le hasard m’a joué un tour » confie la chanteuse dans un entretien à Télérama, qui évoque sans détour la mort sur le single ["Le large"->[credit]Crédits photo : Bestimage[/credit]] : « Voilà des années maintenant que je vis avec cette idée ».

"On les conforte dans leurs rêves"

C'est avec l'esprit apaisé et sans plus rien avoir à perdre que Françoise Hardy aborde donc ce retour en musique. L'occasion pour elle de s'exprimer en toute franchise. Alors qu'on lui demande si elle est une téléspectatrice de "The Voice" sur TF1, la réponse fuse dans détour : « Certainement pas ! Et quand par ­hasard je tombe dessus, je reste cinq minutes ». Rebutée par l'aspect trop formaté de l'émission, Françoise Hardy estime que les talents qui se présentent cherchent la gloire et non l'artistique. « La plupart des candidats ­imitent les Américains. Ils n'ont pas d'univers, ne dégagent rien de particulier. Ils chantent fort, et pas toujours si bien que ça. Mais on les conforte dans leurs rêves, en sachant pertinemment que la plupart vont tomber de haut... » déplore-t-elle.

Pour Françoise Hardy, les programmes d'aujourd'hui ont une approche bien différent que les télé-crochets de l'époque. Elle-même s'était fait connaître au début des années 60 dans "Le Petit Conservatoire de la chanson", une émission de radio puis de télévision animée par Mireille et qui a compté parmi ses élèves Henri Dès; Pascal Sevran, Alice Dona, Yves Duteil, Danièle Évenou ou Serge Lama. « Dans les années 60 et 70, le Petit Conservatoire de Mireille, ­auquel j’ai participé, défendait un tout autre esprit : Mireille nous encourageait à défendre notre singularité, y compris quand on avait une petite voix comme moi. Et on n'y galvaudait pas en permanence le terme "artiste" comme ­aujourd'hui. Personnellement, j’ai toujours été gênée qu'on l’emploie à mon égard. Cela étant, ce mot a au moins un ­mérite : n'être ni féminin, ni masculin » affirme Françoise Hardy. Des propos qui rejoignent ceux formulés par Michel Fugain le mois dernier, lequel a qualifié "The Voice" de « catastrophe industrielle ».