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Françoise Hardy vit un quotidien infernal. Atteinte d'un cancer du pharynx depuis plusieurs années, la chanteuse de 79 ans a mis fin à sa carrière et ne correspond plus que par mail à des interviews, ayant cessé toute apparition publique. Mais l'interprète de "Message personnel" n'a jamais peur d'évoquer ce difficile combat contre la maladie, qu'elle décrit comme « un cauchemar » dans les colonnes du dernier Paris Match. « Depuis mes dernières et récentes radiothérapies, je vais mal car mon oeil droit voit tout très flou et est ­douloureux. Ma narine du même côté est tout le temps bouchée. La bouche et ­l'arrière-gorge sont encore plus asséchées ». Si elle se « pose la question » d'être, ou non, bien soignée, Françoise Hardy assure que « la maladie détruit le mental » : « L'âge aidant, après des rayons qui touchent la tête, ce qui a été le cas de mes 55 radiothérapies, on perd la mémoire de trop de choses et le manque d'équilibre réduit au maximum les possibilités de bouger ».

"Le moins douloureusement possible..."

Celle qui milite pour le droit de mourir dans la dignité, tout comme Line Renaud, a des mots plutôt bruts sur la fin de sa vie. Ainsi, Françoise Hardy dit vouloir « partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l'impossibilité de respirer » : « Partir dans l'autre dimension le plus tôt, le plus vite et le moins douloureusement possible ». L'artiste, qui révèle ne plus pouvoir beaucoup lire ni regarder la télévision, dit aussi avoir été « aussi subjuguée qu'enthousiasmée » par l'autobiographie "Et moi, et moi, et moi" de Jacques Dutronc qui vient de sortir, et pour laquelle elle n'était pas au courant : « Je suis tombée des nues quand j'ai appris qu'il publiait ses Mémoires et il m'a d'abord dit qu'il ne les avait pas écrits lui-même. Il m'avait habituée aux petits mots très brefs, très gentils, dans lesquels il n'exprimait pas grand-chose. Quand j'ai commencé à lire son livre, j'ai reconnu le style de ses interviews. Il m'avait menti parce qu'il craignait que je n'apprécie pas ses textes ! ». Elle assure d'ailleurs que Jacques Dutronc et elle s'écrivent « chaque jour » : « Il m'a fait quelques déclarations très émouvantes. Dommage qu'il n'ait pas été un peu plus démonstratif durant les vingt années, plus éprouvantes pour moi que pour lui, que nous avons vécu ensemble ».

Dans le reste de l'entretien, celle qui chantait "Tous les garçons et les filles" indique suivre quelque peu l'actualité et se dit notamment inquiète de la montée des actes antisémites en France, depuis la nouvelle escalade de violence dans le conflit israélo-palestinien : « J'ai l'impression qu'en France et un peu partout, il y a davantage d'islamistes radicaux qu'on imaginait, car la barbarie se répand et vient en grande partie de là. Les croix gammées sur les murs me scandalisent, sans parler des meurtres trop fréquents à l'arme blanche ». Françoise Hardy considère également que seul Edouard Phillipe « arrive à la cheville » d'Emmanuel Macron. Et de conclure en assumant son côté franc : « En général, je dis ce que je pense, mais il y a bien sûr de nombreuses situations où il vaut mieux garder pour soi ce que l'on pense et d'autres, heureusement plus rares, où l'obligation de mentir s'impose ».