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Françoise Hardy revient sur le devant de l'actualité avec "Chansons sur toi et nous", un livre recueillant les paroles des chansons qu'elle a écrites de "Tous les garçons et les filles" en 1962 à "Personne d'autre" en 2018, avec des commentaires annotés par ses soins qui compilent ses impressions et des dizaines de souvenirs précieux. « Faire des chansons est en effet un formidable exutoire pour sublimer de grandes souffrances. Ma vie personnelle et les chansons qu'elle a inspirées sont indissociables, et je ne peux pas imaginer ce qu'aurait été ma vie sans ça » explique dans une rare interview accordée au JDD l'auteure-compositrice et interprète de 78 ans, qui trouve en l'écriture une forme de soulagement à ses peines. Car depuis les longs combats qu'elle a menés contre un cancer lymphatique puis du pharynx, l'artiste est très affaiblie. « Depuis mes 45 radiothérapies, l'absence définitive de salive et le manque d'irrigation du crâne et de toute la zone ORL ont rendu ma vie cauchemardesque » indique-t-elle, se livrant en toute franchise sur son quotidien pénible.

"J'ai des crises de toux et d'étouffement"

Fragilisée par ce traitement médical lourd, Françoise Hardy fait désormais face à des détresses respiratoires chroniques. « Je passe au moins cinq heures par jour à m'alimenter et suis toujours menacée d'hémorragies nasales à cause de mes narines trop sèches et ­obstruées malgré l'huile dont je les tapisse plusieurs fois par jour » confie l'artiste. Devenue sourde d'une oreille à cause des rayons, elle ne pourra plus rechanter et son état se détériore jour après jour : « Une récente hémorragie a encore plus desséché mon arrière-gorge, ce qui me vaut des crises de toux et d'étouffement ». La spiritualité reste en ce sens une source de réconfort pour Françoise Hardy. « Je pense depuis longtemps que la mort n'est que celle du corps qui appartient au monde matériel, mais pas de l'esprit que la mort physique libère et qui est d'une autre essence » explique la chanteuse, qui admet néanmoins avoir « peur de mourir » : « Pas de la mort elle-même, mais de la terrible souffrance de la séparation d'avec mes proches les plus chers et de la souffrance physique que mourir implique le plus souvent ».

Confinée chez elle « depuis trois ans » par crainte du Covid-19, Françoise Hardy peut heureusement compter sur le soutien de ses proches dans cette épreuve, dont son ancien compagnon Jacques Dutronc - ils n'ont jamais divorcé - et son fils Thomas Dutronc. A la question « êtes-vous heureuse d’être en vie ? », l'interprète de "Message personnel" répond « pour mon fils et mon mari, oui ». « Mais ma vie est devenue si difficile que j'aimerais parfois partir pendant mon sommeil et ne pas me réveiller » avoue la chanteuse, qui milite depuis plusieurs années pour la légalisation de l'euthanasie en France. Un combat de plus qu'elle espère emporter.