Crédits photo : Bestimage / TF1
De lui, elle n'a gardé qu'une poignée de souvenirs. Jeune adolescente de 17 ans, Sasha Nikolic a du apprendre à grandir sans son père Filip, visage inoubliable de la vague des boys bands des années 90 avec son groupe, les 2be3. Sa mère, Valérie Bourdin, a rencontré le chanteur en 1998, alors qu'il était en pleine gloire et adulé par des milliers de fans. Malgré leur différence d'âge, c'est le coup de foudre. Mais le couple traverse des zones de turbulences. Enceinte quelques mois seulement après leur rencontre, Valérie se résout à avorter pour ne pas entacher la carrière de son compagnon. Lorsque leur vie devient plus stable, avec la fin des 2be3 et le rôle décroché par Filip Nikolic dans la série "Navarro", c'est le sort qui s'acharne. « Sasha elle a été tellement attendue... Surtout que j'ai fait deux fausses couches. Filip en rêvait » confie l'ancienne moitié de l'artiste, dans un reportage diffusé samedi sur TF1 pour l'émission "50' inside".

"C'était vraiment un papa exceptionnel"

Avec l'accord de sa fille, Valérie Bourdin, devenue gérante d'une boutique de mode à Paris, a accepté de dévoiler des images rares et inédites : des archives personnelles où l'on voit Filip Nikolic fusionnel avec sa fille, alors bébé. « Il ne la lâchait pas, il voulait lui donner le biberon, il voulait la changer, il voulait lui donner son bain. Il voulait l'amener partout ! C'était vraiment un papa exceptionnel » révèle-t-elle, très émue. Epanoui dans sa vie de famille, Filip Nikolic n'en luttait pas moins contre ses démons, qui le rongeaient de l'intérieur. « On savait qu'il était fragile. Il faisait des crises d'épilepsie, il était fragile du coeur, il avait des abus. Mais on ne pensait pas du tout que ça allait se terminer comme ça. Il avait 35 ans, 35 ans... » témoigne la mère de son enfant, encore sous le choc de sa mort prématurée.

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Le 16 septembre 2009, l'idole d'une génération succombe à une overdose de médicaments. Sasha a alors trois ans et demi, et c'est sur le chemin de l'école que quelqu'un lui apprend la mort de son père. « Quand tu perds ton papa à trois ans, tu ne t'en rends pas compte. J'ai des souvenirs de l'enterrement mais honnêtement, je ne savais pas ce qu'on faisait. Je ne savais pas ce qu'il se passait, on le voit sur les photos, je regarde partout, je ne comprends pas » raconte Sasha devant les caméras de "50' inside", qui parle pour la toute première fois de cette douloureuse épreuve. Sa mère Valérie se souvient d'un épisode en particulier : « Elle a eu des larmes deux mois après l'enterrement. Un soir on était à la maison, elle était assise sur le canapé, avec un casque sur la tête. Elle écoutait une musique, je pense qu'elle écoutait son père. Et d'un seul coup je vois des larmes, je la vois pleurer ». Alors qu'elle se rapproche pour lui demander ce qui ne va pas, la fillette lui répond : « Papa il me manque ». « Ce moment-là, il a été super dur. C'était la première fois que je la voyais pleurer » assure-t-elle, la gorge nouée.

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"J'espère qu'il est fier de moi là-haut"

13 ans après le décès de Filip Nikolic, sa fille Sasha a appris à surmonter cette absence. « Tu lui ressembles tellement » lui glisse sa maman alors qu'elles se recueillent sur sa tombe située à Longjumeau, où Filip Nikolic avait grandi. « Mon deuil je l'ai commencé vers mes 12, 13 ans... Là je me suis dit, j'ai pas de papa. (...) On était vraiment très complices. C'est émouvant » confie-t-elle en feuillant l'album-photo de leurs dernières vacances ensemble à Deauville, un mois avant sa disparition. Comme son père, Sasha Nikolic a hérité de la passion pour la musique. Elle joue du piano et chante des reprises. Les images de l'hystérie collective causée par son père à l'époque des 2be3 l'amusent beaucoup. « Je suis tellement fière. Quand je vois toutes les fans qui étaient en bas de chez lui ou quand il fait le saut d'ange à Bercy et qu'on lui arrache son t-shirt, j'ai l'impression de voir Justin Bieber ! Mais non, c'est mon papa » dit-elle avec le sourire.

Elle s'est d'ailleurs fait tatouer la date de naissance de son papa sur la peau, pour ne jamais l'oublier. « Ça m'inspire. Je pense qu'il me guide. Je le sens avec moi » confie la jeune femme, qui a créé sa propre marque de bikini et veut accomplir ses rêves, en marchant dans ses pas : « J'espère qu'il est fier de moi là-haut ».