Crédits photo : Affiche du documentaire
Le 13 novembre dernier, les Eagles of Death Metal donnaient un concert au Bataclan à Paris lorsque des terroristes ont débarqué puis vidé les chargeurs de leurs kalachnikovs sur la foule. Sortis indemnes de ce « carnage », qui aura fauché la vie de 90 personnes dont leur ami Nick Alexander, les rockeurs sont encore sous le choc trois semaines après les événements. « Je n'oublierai jamais ces hommes qui ont voulu aider leurs potes blessés à sortir du Bataclan et qui se sont fait abattre. Nous sommes des frères et des sœurs de sang. Mais nos coeurs n'ont pas fini de saigner » raconte le chanteur Jesse Hugues, qui fait le récit de cette nuit d'horreur pour Paris-Match. Depuis cette tragédie, le groupe fait l'objet d'un soutien sans faille et plusieurs campagnes ont été spontanément lancées à travers le monde pour lui témoigner sa solidarité. Au point de transformer ses membres en héros. Mais qui sont-ils vraiment ?

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Un "diable en rédemption"

Un mois avant les tragiques événements de Paris, un documentaire rock'n'roll commandé par Vice était consacré à Jesse Hugues, rapporte Télérama. Tourné sur une année entière, "The Redemption of the Devil" est décrite comme une plongée « brutale et honnête » dans la vie chaotique du musicien. On y découvre l'enregistrement de "Zipper Down", le dernier album du groupe, et la personnalité trouble d'un feu-follet en recherche d'une aspiration nouvelle alors qu'il franchit le cap de la quarantaine.

Car Jesse Hugues, pour qui « sexe, drogues et rock'n'roll » a toujours été le crédo, n'a rien d'un saint. Passionné par les revolvers (« J'en ai 30 ou 40 »), il est un membre actif de la National Rifle Association, le puissant lobby qui défend farouchement le port d'armes aux États-Unis. D'ailleurs, il l'assure à Paris-Match, c'est sa connaissance des armes à feu qui lui a sauvé la vie lors de la fusillade au Bataclan : « Moi j'ai grandi avec le bruit des armes, je sais reconnaître le tir d'une kalachnikov ou d'un 9 millimètres. Mais les gamins dans la salle, eux, n'ont rien pigé ».

Découvrez la bande-annonce du documentaire "The Redemption of the Devil" :

Foi, armes à feu... et Donald Trump

Une obsession qui en chasse d'autres tout aussi discutables. Contre l'avortement, le chanteur se dit l'un des plus fervents admirateurs de Donald Trump, le candidat controversé des primaires républicaines dont les sorties sulfureuses alimentent quotidiennement la presse américaine. Il se verrait bien en politique, lui aussi républicain convaincu.

Au cours des douze mois où le réalisateur Alex Hoffman le suit, Jesse Hugues jongle entre sa relation tumultueuse avec l'ex-pornstar Tuesday Cross, qui a comme lui l'habitude de fumer des « kilos d'herbe », son combat pour la garde de son unique enfant et la réhabilitation de sa foi lors de son initiation pour devenir... prêtre. « Ce dont ce pays a besoin, c'est que tout le monde retourne dans les églises. Dès maintenant » lance-t-il dans le documentaire où il apparaît, in fine, comme la caricature parfaite de l'Américain conservateur. « Je veux juste mon fric et mes flingues et que personne, bordel, ne me dise ce que je dois faire, voilà ce qui dicte ma politique » résumait-il dans une interview diffusée dans l'émission "Tracks" sur Arte en 2008. Une image assez éloignée de l'image cool et décalée des Eagles of Death Metal... "The Redemption of the Devil" est disponible depuis le 2 octobre sur iTunes.