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Clara Luciani savoure le beau succès de son deuxième album "Coeur", emmené par les tubes "Le reste" et "Respire encore", et déjà écoulé à 80.000 exemplaires. Pour fêter ça comme il se doit, la chanteuse lancera dans quelques jours sa grande tournée qui la verra chanter à Nîmes, Marseille, Paris - pour trois concerts à l'Olympia les 17, 18 et 19 octobre, avant de poser ses valises dans tous les Zénith de France en 2022. Face à la forte demande, trois dates sont prévues dans la capitale les 31 mars, 18 et 19 mai prochains. Pourtant, tout n'a pas été si simple pour Clara Luciani, victime de harcèlement scolaire lorsqu'elle était enfant. C'est ce qu'elle raconte aujourd'hui avec émotion au Monde dans la série "Je ne serais pas arrivée là si…".

"Je subissais moqueries et rejet des autres enfants"

L'école, Clara Luciani en garde un souvenir « affreux » : « J'étais trop grande, trop étrange, avec un physique ingrat. Je mesurais 1,76 mètre à 11 ans, c'est vous dire combien je n'entrais pas dans le cadre et subissais moqueries et rejet des autres enfants ». La chanteuse de "La grenade" s'est souvenue qu'en primaire les autres élèves déposaient des « cartouches d’encre et de punaises » sur sa chaise pour l'humilier : « C'était très violent, d'autant que j'étais la première de la classe ». Alors, face à cette pression quotidienne, Clara Luciani s'est réfugiée « dans un monde imaginaire qui ressemblait à un film de Jacques Demy » : « Mais je ne regrette pas le parcours, aussi douloureux fut-il. Il a constitué un terreau fertile pour ce qui adviendrait plus tard. Les enfants harcelés développent d'autres atouts ».

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Sauf que l'artiste, aujourd'hui âgée de 29 ans, garde des séquelles de cette période douloureuse. « J'ai beau avoir mûri et m'être physiquement transformée, je continue de voir dans le miroir une petite fille de 8 ans au physique disgracieux. C'est très bizarre ». Clara Luciani le confesse : « Ma perception de moi-même est totalement faussée et cela me rend plus vulnérable qu'une autre aux critiques et aux commentaires haineux des réseaux sociaux. Ils me ramènent d’emblée dans la cour d'école où pleuvaient les insultes ». Si les années lycée ont été moins difficiles pour la jeune femme, qui a « cultivé (sa) bizarrerie » pour en faire sa « signature », les moqueries n'ont pas cessé pour autant, mais Clara Luciani n'y a plus prêté attention. Ensuite, sa professeure de français, Madame Murat, a changé sa vie en prenant sa défense face aux élèves et en croyant en elle. « La phrase d'un professeur peut faire basculer une vie » estime aujourd'hui Clara Luciani, tenant désormais sa revanche.