Crédits photo : DR.
Christophe Maé peut être heureux. Découvert dans la comédie musicale "Le Roi Soleil", l'artiste a volé la vedette à tous ses camarades et s'est imposé comme l'un des poids lourds de l'industrie musicale française avec ses albums "Mon paradis" et "On trace la route". Toujours très festif, son univers n'a pas changé d'une note... jusqu'ici. Mais son nouvel album "Je veux du bonheur", numéro 1 cette semaine avec 103.000 ventes, marque un certain virage sur un terrain plus mélancolique. Le disque, qui puise son inspiration dans un voyage à la Nouvelle Orléans, commence par un cri, et c'est exactement ce qu'il est, un cri du cœur. Il n'y a qu'à regarder de plus près la tracklist avec des morceaux comme "Ma douleur, ma peine", "L'automne" ou "A l'abri". Mais pour autant, l'artiste est un éternel optimiste et continue de croire à de meilleurs lendemains. Afin de « casser les murs pour voir l'azur », comme il le chante ici.

Pourtant, le premier single "Tomber sous le charme" laisse à penser que Christophe Maé n'a pas vraiment fait évoluer ses sonorités, puisqu'il s'inscrit dans la lignée de ses précédents hits comme "On s'attache", "Belle demoiselle" ou "Dingue, dingue, dingue". Entêtant et positif, il reste d'ailleurs le seul tube festif de l'opus. Dans un autre genre, très américain, évoluant dans une énergie rock, l'enlevé "Ma jolie" accélère lui aussi le rythme, sous forme de coup de blues. « Sans toi, je perds le nord ma jolie, alors je rentre au pays » chante l'artiste. Inspiré par les marching bands et les cuivres, il offre le bluesy "Ma douleur, ma peine", sur la peur de la page blanche, et excelle lors d'un passage plus parlé en fin de morceau. Un procédé qui fait d'ailleurs partie de la réussite de son single actuel.

Regardez le clip "Tombé sous le charme" de Christophe Maé :



Mais globalement, "Je veux du bonheur" est marqué par les expériences vécues par le chanteur en Louisiane. La piste d'ouverture, qui donne son nom au disque, est un message d'espoir bienvenu avant d'aller plus en profondeur durant 40 minutes. Christophe Maé touche la corde sensible en évoquant la disparition de "Charly", une adolescente emportée par la maladie. Sa voix, parfois tremblante, semble véritablement porter sa souffrance. La mélodie scintillante, son final en lâcher prise et son refrain en font un joli single potentiel.

Une recette qui s'applique également sur "La poupée", plus pop, qui évoque « une femme qui squatte un trottoir en bas de chez moi et qui fait la manche » comme l'a indiqué le chanteur dans une interview pour Pure Charts. Même son de cloche pour le coup de cœur "L'automne", qui démarre en guitare-voix, et renoue avec la touche Maé. Ensuite, évidemment, impossible de passer à côté de l'ouragan Katrina qui revit ici dans "A l'abri". Ombrageux sur le refrain, porté par des cris récurrents, le titre sauve la face grâce à des couplets radiophoniques et bien pensés.