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« Christine and the Queens sème le trouble ». Voilà ce qu'affirme la couverture du nouveau numéro de Télérama, consacré à l'artiste française la plus fascinante du moment. Les cheveux courts, prête à briser les codes et les conventions, Héloïse Létissier s'est façonnée une nouvelle identité pour l'arrivée dans les bacs de son deuxième album "Chris", après le million de ventes mondiales de "Chaleur humaine" (2014). « Dès que j'ai commencé à travailler sur ce nouvel album, j'ai voulu signifier, en altérant mon nom, que le succès m'avait rendue plus assurée, plus expérimentée. Davantage que Christine, Chris est une femme forte. C'est la même personne mais elle a grandi, s'est musclée à tous égards » explique la chanteuse nantaise, dont la fougue et la créativité ont fait chavirer aussi bien le Royaume-Uni que les Etats-Unis.

Fan de Christophe et Balavoine

Mais dans cet entretien-fleuve, où elle parle avec passion du génie de Michael Jackson, Chris évoque aussi son rapport à la culture française. L'interprète de "5 dollars" dresse la liste des artistes auxquels elle voue une admiration et qui ont, d'une manière peut-être, influencé sa musique. « Il y a des voix précieuses comme de l'or : celle du chanteur Christophe. Et des voix de héros, de chevalier : celle de Wiliam Sheller. Ou de Daniel Balavoine, dont j'aime l'engagement au premier degré et les messages humanistes. Son absence de cynisme me touche. Aujourd'hui, il faudrait être toujours ironique ou détaché, sous peine de vulgarité » confie Chris.

"Avec Mylène Farmer, la sexualité est moderne"

Une autre figure incontournable l'a hypnotisée dès le plus jeune âge : Mylène Farmer, qui a fortement marqué sa mémoire pour sa capacité à créer le mystère. « Dans un autre registre, j'ai beaucoup aimé la période "Libertine", peuplée de figures qui m'attirent, comme le chevalier d'Eon, ce mythique diplomate travesti du XVIIIe. La sexualité qui s'exprime dans le clip de "Libertine" est moderne, libre, subversive. Mylène Farmer tenait alors un personnage fascinant et elle le faisait exister par des moyens dignes du cinéma. Elle savait aussi rester mutique en dehors de cette mise en scène. Moi, au contraire, je ne peux m'empêcher de parler » note l'artiste. Une dernière phrase pleine de lucidité pour Chris, actuellement empêtrée dans plusieurs polémiques à propos, notamment, de l'utilisation de samples libres de droit pour la création de son hit "Damn, dis-moi".

« Je vais être franche ; j'ai aimé travaillé avec ces banques libres de droit pour ce titre-là. J'ai aimé le coup de poker, le danger, j'ai aimé l'idée qu'on puisse se rendre compte que ce qui avait été utilisé pour faire un single radio se trouve à la portée tous, dans un logiciel démocratique. Ce que le résultat raconte, c'est l'émancipation » s'est défendue la chanteuse dans une lettre, espérant mettre un terme à la controverse pour de bon.