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Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Vous avez sorti l'album "Au-delà des maux" en 2015, ensuite vous avez tenu le premier rôle dans la comédie musicale "Cats" puis il y a eu l'album "Méditerranéennes" avec Julie Zenatti. Et maintenant "Destination Eurovision". Vous enchaînez !
Oui c'est vrai que je n'ai pas eu d'envie de pause particulière. Tout s'est passé naturellement. Nous sommes en tournée avec Julie Zenatti depuis presque un an. On terminera en mars prochain. Cet été, j'ai eu un peu de vacances après les concerts en festivals, et j'ai reçu un coup de fil pour me parler de "Destination Eurovision".

On vous avait déjà approché pour l'Eurovision ?
Oui, on me l'avait proposé à deux ou trois reprises, je ne me souviens plus exactement. J'avais toujours refusé. Mais là l'idée que le public vote, c'est quelque chose qui changeait la donne pour moi. Je trouvais ça plus légitime. Si la France vote pour moi, c'est vachement plus fort et ça donne un peu plus envie d'y aller. Ça me rappelait aussi un peu ce que j'ai vécu dans "Popstars", l'idée d'assurer au bon moment, j'aime bien ça. Et en tant qu'artiste, c'est sympa aussi de tenter des choses, de relever des défis. Pour "Cats", j'avais aussi passé une audition, je n'ai pas eu le rôle comme ça. Donc là, je me suis dit "Pourquoi pas".

Vous avez dit oui tout de suite ?
L'idée me plaisait mais j'ai d'abord donné une réponse primordiale pour moi qui est : "Je vais aller en studio et si je pense que j'ai le titre, je me lancerai dans l'aventure". La chanson devait me guider.

Pourquoi vous aviez toujours refusé de faire l'Eurovision ?
Je me posais la question de ma légitimité là-dedans. Faire l'Eurovision parce que j'ai été choisie par des gens du métier... Je ne mets pas en doute leur compétence ni leur choix mais ce n'est pas pareil quand c'est le public qui vote pour vous. Ça vous donne des ailes, c'est gratifiant. On représente son pays car c'est votre pays qui vous y a envoyée. C'est très différent quand même.

Vous ne vous êtes pas dit que c'était un risque aussi ? On peut se dire que vous êtes une artiste installée et que vous n'avez pas besoin de ça...
Je ne l'ai pas vu comme ça. Effectivement, je n'ai pas besoin de ça mais ce n'est pas vraiment la question, c'est surtout une question d'envie. J'ai eu envie de le faire parce que je me lance un défi. Si le public vote pour moi, c'est merveilleux. Si le public ne vote pas pour moi... Vous savez, j'ai l'habitude. Mon public peut ne pas aller acheter mon disque. C'est quelque chose qui m'est arrivé... Et puis "Popstars", je n'avais pas gagné non plus. Quoi qu'il arrive, il y a toujours du bon à prendre dans tout ce qui nous arrive. C'est la vie qui m'a permis de le comprendre.

Vous y allez avec sérénité...
Je n'ai pas le sentiment de prendre des risques. Bien au contraire. Je suis contente d'avoir pris la décision de le faire pour vivre des émotions qu'on ne vit pas forcément aujourd'hui. C'est l'occasion aussi de revivre des émotions intenses.

Ecoutez "Là-haut", le nouveau single de Chimène Badi :



Le renouveau à l'Eurovision en France depuis Amir, ça vous a rassuré ?
C'est toujours très intéressant de voir que les choses ont évolué, c'est rassurant. Et j'avais regardé "Destination Eurovision" l'année dernière. Je trouvais l'émission belle, que les tableaux étaient beaux et c'était intéressant de voir différents artistes avec des parcours différents. Et évidemment que le public soit mis à contribution, qu'on fasse attention à l'avis du public, je trouvais ça vraiment génial. Je n'ai pas le sentiment de me lancer dans un projet dépassé ou bancal.

Vous regardiez l'Eurovision avant ?
Pas quand j'étais jeune mais plus tard oui, j'ai beaucoup regardé car ça a toujours été un truc impressionnant. Mais par contre je ne me suis jamais imaginée faire l'Eurovision, et ça c'est étonnant. Mais je ne dirai plus jamais non parce qu'on ne sait pas dans la vie.

Votre chanson "Là-haut" a été écrite avec l'Eurovision en tête ?
Non, ça ne s'est pas passé comme ça. J'étais en studio avec Corson, Yseult et Boban aussi. J'ai parlé de ce que j'avais envie de chanter. Un jour, ils me font écouter des titres. Je n'ai pas pour habitude de choisir des titres qui n'ont pas été faits pour moi, sincèrement. Mais, à un moment donné, j'entends "Là-haut" et elle me fait un effet monstrueux tout de suite. Il se passe un truc...

On dirait qu'elle a été faite pour vous pourtant.
Oui, c'est fou. Elle m'attendait. J'ai plutôt envie de le voir comme ça. Car oui elle n'était pas pour moi à la base, je ne vais pas vous mentir. Quand j'ai entendu le texte, l'ambiance du titre, elle m'a tapé en plein coeur. Je n'ai même pas attendue le refrain, je me suis dit que c'était celle-là. J'aimais beaucoup ce qu'elle racontait. Elle est tombée au bon moment, elle est venue confirmer ma façon de voir les choses.

Quelles sont les forces de la chanson ?
C'est une super chanson pour l'Eurovision parce qu'elle est en totale adéquation avec moi-même. La défendre ça va être quelque chose de très fort. Le principal quand on défend quelque chose c'est d'être en total accord avec ce qu'on est en train de faire. Je n'aurais pas voulu chanter une chanson dans laquelle je ne me retrouve pas. C'est la bonne pour moi car on est ensemble cette chanson et moi. Elle m'accompagne. C'est la première chanson de mon futur album. Ça faisait longtemps que c'était très flou dans ma tête et que je ne savais pas réellement ce que j'avais envie de faire. Cette chanson m'a donné envie de retourner en studio et de bosser. Donc elle a sa force.

On dit souvent qu'une chanson pour l'Eurovision doit avoir un peu d'anglais...
Dans l'idée, je représente la France donc je chante en français. Normal. Je n'ai pas besoin de mettre de l'anglais. C'est vrai qu'on entend qu'il faut des mots en anglais pour que ça fonctionne... Mais non, pas pour moi. J'ai toujours chanté en français dans ma carrière sauf sur son mon album "Gospel & Soul" qui était un concept différent. Mais là c'est logique que je chante en français !

Vous avez écouté les chansons concurrentes ?
Déjà, je ne voulais pas savoir qui il y aurait face à moi car je ne voulais pas que ça influence mon choix. J'ai découvert comme tout le monde les participants. J'ai écouté un petit peu les chansons mais pas tout. Je trouve ça génial, il y a plein de genres différents. Ça va être une belle aventure. Je suis très fière d'y participer !

Vous avez des idées de ce que vous voudriez proposer sur scène à Tel Aviv en main si vous gagner "Destination Eurovision" ?
Oui mais je ne vais pas vous le dire ! (Rires) Mais bien sûr qu'on se projette, évidemment... Je commence à réfléchir à des tas de choses.