Crédits photo : Fifou
Depuis le 26 janvier dernier, Bilal Hassani a été choisi pour représenter la France à l'Eurovision. Grâce au message de tolérance propagé par "Roi", le Youtubeur a séduit le jury et le public. Mais depuis, sa route est semée d'embûches. Victime d'insultes homophobes, le candidat a dû essuyer une nouvelle polémique en fin de semaine dernière : un ancien tweet a refait surface dans lequel Bilal déclarait que le « crime contre l'humanité vient d'Israël ». Un message qui ne passe pas alors que la prochaine édition du concours se tient... à Tel-Aviv. La « gorge nouée », le candidat français a réagi à la polémique dans les colonnes du Parisien.

"Ces accusations sont extrêmement blessantes"

Affecté par ces nombreuses attaques, Bilal Hassani avoue que ce tweet n'est pas son oeuvre : « A l'époque, j'étais jeune (il avait 14 ans, ndlr) et bête. Je partageais mon mot de passe avec une dizaine de personnes (...) Je n'avais aucune idée de la situation géopolitique dans le monde. Mes centres d'intérêt c'était Beyoncé et Lady Gaga. Si j'avais été l'auteur de ces tweets, j'aurais fait du nettoyage pour les cacher, mais je ne connaissais pas leur existence. Je ne considère pas qu'Israël soit responsable de crime contre l'humanité, ce n'est pas du tout mon opinion. Je suis tellement heureux d'y partir pour l'Eurovision ». Mais ce n'est pas tout, car un autre tweet dans lequel il soutenait Dieudonné a également fait son apparition. Toutefois, Bilal dit ne pas savoir qui est l'humoriste controversé : « Je ne sais même pas qui il est. J'ai 19 ans, ce n'est pas du tout ma génération ».

Ce dimanche, c'est une vidéo qui a été déterrée dans laquelle on voit Bilal Hassani chanter dans la rue « Attentats par ci, attentats par là ». Le principal intéressé a tenu à expliquer le contexte : « Cette vidéo est liée à la finale de la Coupe du monde. (...) Un type dans la rue hyper content a été filmé après la victoire de la France. Il sautait de joie, était soulagé pour le pays après les épreuves que nous avons traversés en 2015. Il a dit tout en dansant : "la France a beaucoup souffert, attentats par ci, attentats par là". Sa vidéo a tourné partout sur Twitter, elle est devenue virale. Les gens l'ont reprise en chansons (...) Et j'en ai fait une aussi avec mes potes. Il n'y a rien de malveillant. Aujourd'hui, on sort la vidéo de son contexte, on la réinvente pour essayer de faire croire que je suis pro attentat. Ces accusations sont extrêmement blessantes pour moi ».

"Lâchez-moi, laissez-moi tranquille"

Le jeune homme ne cache d'ailleurs pas que ses origines et son homosexualité revendiquée posent problème à de nombreuses personnes : « Ça dérange beaucoup que mes parents soient nés au Maroc et que je sois homo, on ne peut pas le nier. Et que je porte les couleurs de mon pays. J'essaie de me concentrer sur l'amour que l'on me porte. Ce week-end à Bordeaux, il y avait des familles entières qui me soutenaient. Je suis fier de représenter la France. Tout ça m'atteint, ça me fait mal, ça m'attriste » affirme Bilal Hassani, profondément blessée. « Lâchez-moi, laissez-moi tranquille, laissez-moi vivre s'il vous plaît. Je suis un être humain comme un autre, et, eux, me prennent pour un objet… Leur punching ball. Laissez-moi profiter d'un moment magique, je réalise le plus beau rêve de ma vie à l'Eurovision cette année ».