Crédits photo : Elie Zinsou
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Tu as enfin pu tourner le clip de "Fais le vide" !
Oui ! C'est un morceau que j'ai sorti pendant le confinement, il y avait cette frustration de ne pas pouvoir l'accompagner d'un visuel immédiatement alors que je l'avais en tête. J'ai pu faire mariner l'idée du clip dans ma tête. Ce qu'on peut ajouter de positif, c'est que j'ai pu préciser mon idée durant le confinement. C'est la première fois que je suis venu avec un concept vraiment abouti avant même de commencer à répéter. J'étais très excité à l'idée de le tourner.

Que souhaitais-tu accomplir avec ce clip ?
On est dans une génération, dans notre pays, où on manque de visuels un peu. J'ai l'impression que souvent on sort un clip parce qu'il faut un clip pour une chanson. Je n'aime pas faire ça. Je suis quelqu'un de méticuleux, j'aime beaucoup le visuel. Pour un morceau comme ça, très très bien produit, qui est l'épitomé de la pop, je voulais un clip très pop et grandiose. Je me suis dit : "On va avoir la folie des grandeurs". Ce n'est pas grave d'oser faire quelque chose de grand, on peut faire rêver les gens. C'était vraiment ça la clé.

Il y avait l'envie de faire un truc de popstar à l'américaine ?
Je n'irai pas dire comme à l'américaine parce qu'on a tendance à se dédouaner de toute responsabilité de popstar. Evidemment qu'ils savent faire mais nous aussi. Le cinéma on le fait très bien. On est l'élite en France sur plein de choses, et on peut être l'élite dans le côté show, impressionnant. On peut le faire, j'ai envie de prouver qu'on en est capable, on n'est pas en train de calquer, on peut créer notre propre patte. Pour la première fois, il n'y a pas un mot d'anglais dans ma chanson. Je voulais qu'on arrête de dire à l'américaine, et que ça devienne le nouveau "à la française".

Regardez le clip "Fais le vide" de Bilal Hassani :



Tu veux être l'ambassadeur de ça ?
J'essaie. Mais on en a des ambassadeurs en France, il y a M. Pokora, Mylène Farmer, Indochine... Après oui, dans la pop pure et dure, ce n'est pas si fréquent, et c'est pour ça que je suis là. (Sourire)

"Fais le vide" est-il à l'image de ton deuxième album "Contre soirée" qui arrive à l'automne ?
Je pense que oui dans le sens où il y a une vraie bouffée d'air, comme je le dis dans les paroles. On a cherché des influences un peu partout, on a approfondi notre recherche de sons. On était enfermé dans notre grotte comme des hommes pré-historiques. Cet album, ça fait 11 mois que je travaille dessus. Le premier, c'était moins longtemps. J'ai voulu chercher différents sons mais créer une cohésion. On a fini toutes les chansons, on est sur du peaufinage sur les prods. L'album raconte une vraie histoire. "Fais le vide", c'est le prologue.

C'est l'album du lâcher-prise ?
C'est un petit peu ça. J'ai voulu raconter à travers une histoire, que je ne vais pas trop préciser pour garder le secret, le tableau de la vie, de nos vies. On est tous à la recherche de la même chose : on veut être heureux et libres. C'est cette quête qui est dans l'album, du début à la fin, de la naissance à la mort.