Personne ne devrait passer à côté du retour de la diva Rn'B : Beyoncé. La chanteuse, forte de ses nombreux tubes, a privilégié l'originalité et la crédibilité artistique plutôt que d'être consensuelle. De bien grands mots pour expliquer que la chanteuse ne produira pas un "I Am... Sasha Fierce" bis (2008) en guise de quatrième opus. "4", un titre peu original pour une artiste qui défend l'innovation : « Ce que j'ai le plus appris de Fela c'est la liberté artistique. J'ai aussi trouvé l'inspiration dans le Rn'B des années 90, Earth Wind & Fire, DeBarge, Lionel Richie, Teena Marie... J'ai beaucoup écouté les Jackson 5 et New Edition, mais aussi Adele, Florence and the Machine, et Prince. Ajoutez à cela mes influences hip-hop, et vous voyez que c'est large ». Ce sont en tout cas toutes ces influences qui ont inspiré l'une des chanteuses les plus en vues depuis quelques années. Alors que ces fans craignaient qu'elle succombe à la mouvance électro/dance qui encombre les radios, Beyoncé veut « donner l'exemple » et ne « pas abuser de son pouvoir », et dit aussi avoir réalisé que l'une de ses « responsabilités est d'inspirer les femmes d'une façon plus profonde » a-t-elle confié à Billboard.

Un virage artistique maitrisé, comme en témoigne le titre "Run The World (Girls)" qui pourtant ne séduit guère. Les influences sont nombreuses et plus particulièrement urbaines. Un son hip hop franc qui tranche véritablement avec ses dernières productions "Hello" et "If I Were A Boy". La question est alors la suivante : la chanteuse prend-elle de gros risques ? Les premiers classements du single "Run The World (Girls)" sont tombés et restent mauvais, pour ne pas dire médiocres, elle qui était jusqu'alors habituée à hanter le sommet des charts. Avant de l'enterrer, ne faudrait-il pas reconnaître la valeur artistique de ce morceau ? La valeur commerciale prendrait-elle encore une fois le pas sur la recherche de nouveaux sons, pourtant indispensables à la créativité ?



Quoi qu'il en soit, Beyoncé présentera le 28 juin sa révolution : celle des femmes. Se sentant investie d'un pouvoir, comme la plupart des américains dont le rayonnement est international, la belle pense devoir mener un combat, celui qui transparait (pour ne pas dire "transpire") dans son nouveau clip. La sensualité devient un argument de domination et la danse l'instrument du combat. Militant pour la condition féminine, Beyoncé s'est sentie pousser des ailes et presse un message vieux depuis plusieurs décennies qu'elle n'avait jusqu'alors jamais autant défendu. Quoi qu'il en soit, l'image et le son deviennent porteur d'un message, et Beyoncé ne semble pas prête à faire le compromis. Est-ce son statut de star et son aura désormais définitivement assis qui permet cette nouvelle vocation ? D'accord ou pas, force est de constater que l'interprète de "Sweet Dreams" a réussi son pari en semant la division autour de son nouveau projet dont on attend beaucoup.

Beyoncé sera le 20 juin au Palais Nikaïa de Nice, le 22 au Zénith de Lille, et le 23 au Galaxie d'Amnéville.