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Les professionnels de la musique montent au créneau. Après la fermeture des rayons culturels des grandes surfaces, jugés "non essentiels" en cette période de reconfinement, artistes et représentants des différents secteurs, déjà fragilisés par la crise sanitaire et le premier confinement, sonnent l'alarme. D'autant que les fêtes de fin d'année assurent un chiffre d'affaire conséquent pour les livres ou la musique. En France, la période de novembre et décembre représente « 40% des ventes de CD et de vinyles de l'année » comme l'a confié Olivier Nusse, le PDG d'Universal Music France, dénonçant une décision « totalement inadaptée » de la part du gouvernement : « On ferme tout et on pénalise tout le monde, les artistes les premiers mais aussi le public (...) Chaque jour qui passe est dramatique ». Du côté des artistes, et alors qu'une pétition a été lancée par le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) pour faire plier l'exécutif, M. Pokora vient de pousser un coup de gueule, tout comme ses collègues Vitaa ou Benjamin Biolay. Sur ses réseaux sociaux, Amel Bent aussi est écoeurée par les photos des rayons culturels bâchés, avec l'inscription "vente interdite", mais révèle pourquoi elle n'a pas donné son avis plus tôt.

"Ça me crève le coeur"

« Si je n'exprime pas mon désarroi et ma colère concernant la situation actuelle des artistes, ce n'est pas par absence de conviction, bien au contraire. Moi aussi, j'aimerais hurler contre celles et ceux qui font aujourd'hui de notre travail un non-sujet, une affaire non-essentielle, et oui, ça me crève le coeur de voir le fruit de plusieurs années de travail et de sacrifices recouverts d'une bâche comme une vieille pièce de bagnole bonne pour la casse » a écrit la chanteuse en story sur Instagram, elle qui n'avait jusqu'ici pas pris la parole. Et il y avait une bonne raison à ça : la détresse généralisée qui cause à Amel Bent un cas de conscience. « Les décisions du gouvernement à l'égard des gens qui font notre culture, notre joie et notre fierté sont injustes et injustifiées. Et notre monde va terriblement en souffrir. Mais l'injustice frappe tellement les vies ces temps-ci que je n'arrive même plus à me plaindre pour ma propre vie ou celle de qui que ce soit d'ailleurs » explique l'interprète de "1,2,3", tiraillée face à la situation actuelle qui pénalise la France entière : « Je vois du pire que moi, du pire que l'autre, à chaque clic. Et c'est ce qui m'empêche de m'indigner pour moi-même. En gros, j'aimerais dire ma colère, mais je n'y arrive pas ».

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Pour celle qui sortira prochainement son septième album, « ce combat, c'est pas les riches contre les pauvres, les intellectuels contre les artisans, ou les artistes contre le gouvernement » : « Le but c'est de retrouver notre vie d'avant la Covid. Même si elle n'était pas parfaite ni juste pour tout le monde, tout le monde veut s'en sortir. Tout le monde veut travailler et personne ne veut mourir ou perdre un proche à cause de ce virus. Nous sommes tous touchés et il ne faut pas tomber dans la hiérarchisation des souffrances et des pertes ».