jeudi 11 juin 2020 20:00

Le coup de gueule des disquaires indépendants après l'aide de l'Etat

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Le syndicat GREDIN pousse un coup de gueule. Dans une lettre ouverte adressée à Franck Riester, le Groupement des Disquaires Indépendants Nationaux pointe du doigt une trop faible aide financière de la part de l'Etat, d'un "montant maximum de 1.500 euros".
Crédits photo : Abaca
La crise sanitaire mondiale de coronavirus et le confinement généralisé ont porté un coup dur à l'industrie musicale. Pendant plus deux mois, le secteur s'est retrouvé à l'arrêt et les répercussions financières se font sentir, entre l'annulation ou le report des concerts et festivals et surtout la fermeture de la majorité des disquaires. Avec deux mois en portes closes, la plupart de ces temples de la musique se retrouvent aujourd'hui dans une situation financière plus que compliquée. Par exemple, le mythique Amoeba Music, situé sur Sunset Boulevard à Los Angeles, a fermé ses portes et déménagera finalement sur Hollywood Boulevard. Pour faire face à cette situation, et alors que le fameux Disquaire Day se déroulera finalement sur quatre jours au lieu d'un, les artistes ont tenu à soutenir ces magasins via le hashtag #LoveRecordStores.

"1500€ ne suffiront pas à éviter une longue liste de nouvelles fermetures"


Une situation également difficile pour les disquaires indépendants français. Si la plupart ont rouvert ces dernières semaines, ils poussent aujourd'hui un coup de gueule contre l'Etat et Franck Riester. Le Syndicat GREDIN (Groupement des Disquaires Indépendants Nationaux) adresse une lettre ouverte destinée au ministre de la Culture : « Le 12 mai en visite chez nos confrères disquaires du Souffle Continu [situé dans la 11ème arrondissement de Paris, ndlr] vous affirmiez "L'État va continuer d'accompagner les disquaires dans la reprise de leur activité. Nous avons besoin d'eux" ».

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Le syndicat pointe du doigt une trop faible aide financière de la part de l'Etat afin que les différents disquaires puissent se maintenir à flot dans les mois à venir : « Aujourd’hui nous découvrons la répartition des 1 million d’euros du fonds de secours destinés aux acteurs de la musique enregistrée et de l'édition musicale répartis comme suit : un montant maximum de 1.500 euros pour les disquaires, 10.000 euros pour les producteurs phonographiques (labels) et 35.000 euros pour les distributeurs… 1.500 euros pour nos disquaires qui sont les seuls de ces trois secteurs à avoir subi une fermeture de deux mois ? Manifestement il y avait peu de monde pour défendre nos magasins lors des arbitrages du CNM sur ce fonds d'aide. Notre syndicat, groupement des disquaires indépendants français, qui est le seul représentant des disquaires, n'y était en tout cas pas invité ».

Le Groupement des Disquaires Indépendants Nationaux demande ainsi « l'explication de cette répartition et de ces arbitrages » décrits comme « déséquilibrés et injustes » face à la situation de ces derniers mois. « Nous ne sommes plus que 300 disquaires en France. Notre confrère de Lyon, Chez Emile records vient d'annoncer sa fermeture. 1.500 euros ne suffiront pas à éviter une longue liste de nouvelles fermetures. Vos paroles du 12 mai ont suscité chez les disquaires une certaine espérance. Nous souhaitons un accompagnement plus juste de ce fonds de secours et dans ce but nous vous envoyons par mail la liste de nos propositions récemment transmises au CNM [Centre National de la Musique] » conclut la lettre. La balle est donc dans le camp du Ministère de la Culture.

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