Crédits photo : ABACA
Propos recueillis par Steven Bellery.
Pure Charts : Trois ans après "XX", vous sortez votre nouvel album "Coexist". C'est votre deuxième disque. Evidemment, en trois ans, tout a changé pour vous. Est-ce que ça a changé votre manière de travailler ?
Romy : Nos vies ont basculé, c'est indéniable. Depuis qu'on a enregistré notre premier disque, j'ai l'impression de ne pas être descendu d'une montagne russe. On a voyagé dans le monde entier, on rentrait peu à la maison. Quand ça s'est calmé, on avait vraiment besoin de se poser, de revivre une vie normale avant de se remettre au travail
Nos amis avaient commencé la fac, nous non. Certains avaient déménagé. On avait besoin de reprendre nos repères !
Oliver : J'ai l'impression qu'on a grandi surtout
Vous savez, les chansons du premier album, certaines ont été écrites quand on avait 15 ans. Il s'est passé beaucoup de temps, de choses depuis
J'ai 22 ans aujourd'hui. Je me sens plus serein
« La pause a fait du bien »
Ca a été compliqué de se remettre au travail après un énorme succès ?
Oliver : Pas vraiment. Au contraire, le succès nous a fait voyager. On a donné beaucoup de concerts. Tout cela a été plutôt inspirant
Romy : On n'a pas tenté de recréer le premier album. On voulait une progression, quelque chose de neuf
C'était certes inspirant mais on était tout le temps occupé et on ne composait rien ! Donc la pause a fait du bien
Oliver : Baria a quitté le groupe. Mais elle n'avait pas une grande influence sur notre processus créatif. Cela a changé un équilibre. Mais le plus gros changement c'est que Jamy (elle joue des synthés dans le groupe, NDLR) a vraiment participé à l'écriture.
Qu'est-ce qui se cache derrière le mot "Coexist". Un nom d'album assez énigmatique...
Oliver : On aimait les contrastes du mot. Le passé et le présent. La féminité et la masculinité.
Romy : Le mot collait bien à l'univers visuel qu'on avait en tête. On s'est dit que les chansons qu'on avait composées allaient également bien coexister avec celles du premier album, notamment sur scène.
« On voulait tout faire nous-mêmes »
Vous avez créé votre propre studio pour cet album. C'est plus facile pour travailler ?
Oliver : On voulait tout faire nous-mêmes. Pour le premier disque, on avait un ingénieur du son. Cette fois non. C'est Jamy qui a fait ce travail. Nous voulions voir si nous étions capable de travailler en autarcie. Ca a été intense mais formidable.
Romy : Le studio est à Londres. C'est un appartement, un lieu où nous aimions passer du temps
c'est NOTRE lieu à tous
Le morceau "Angels" ouvre ce disque. Seule Romy y chante
Romy : Ça n'était pas un choix au début. On a passé beaucoup de temps à faire le
tracklisting, on aimait le morceau, on trouvait que c'était une belle introduction
Oliver : Tout dépendait aussi de ce qu'on écrivait. Je pense que c'est très important qu'on ait des chansons où je chante seul, où Romy chante seule. Ça donne un équilibre
Quasiment tous les titres des chansons tiennent en un mot, pourquoi ?
Romy : On voulait des titres courts. C'est graphique, efficace.
Oliver : Oui, c'était surtout une question d'esthétique
Le nom de notre groupe est court aussi !
« On a plus d'expérience de la vie, de l'amour »
Dans la chanson "Fictions", on peut voir une référence à votre manière d'écrire. Doit-on supposer que tout est fiction dans vos chansons ?
Oliver : Cet album est beaucoup plus autobiographique en fait. Le premier, c'est un disque de chansons d'ados amoureux. Ici on a plus d'expérience de la vie, de l'amour, des gens, de nos envies. On avait plus de choses à livrer
Il y a un titre a-cappella mais cet album est moins minimaliste que le premier
Oliver : Rien n'était prévu au début
C'est venu tout seul en fait
L'expérience de la scène nous a peut-être emmenés vers des arrangements plus rock.
Vous jouez toujours avec votre clavier Casio acheté sur Ebay pour quelques livres ?
Romy :
(rires) Non plus vraiment à vrai dire... Mais on l'utilise souvent !