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vendredi 18 novembre 2011 13:00

Archimède en interview

C'est à l'occasion de la mise en radios de leur nouveau single "Je prends" que nous avons rencontré les deux frangins du groupe Archimède, Nicolas et Frédéric Boisnard. Entretien sans concession. La formation se produira notamment en concert à La Maroquinerie de Paris, le 25 novembre prochain.
Crédits photo : Photo by Christophe Guibbaud/ABACAPRESS.COM
Salut les gars, il y a quelques semaines vous avez donné un show-case au Réservoir de Paris, avec une demi-douzaine de groupes de votre ville Laval, en premières parties. Comment est venue cette idée (Thierry Cadet et Vincent Dégremont) ?
Nicolas Boisnard : « Rockin' Laval à Paris » ? L'idée de la mairie de Laval était de faire jouer à Paris des groupes qui ont une petite reconnaissance régionale. Laurent notre manager a eu droit à la salle du Réservoir pour avoir carte blanche le 5 septembre dernier. Ça n'a rien couté à Laval, c'est cool, c'était l'occasion. Un CD avec la majorité des groupes de Laval a même été tiré et distribué gratuitement.

" Bénabar ? Je trouve qu'il est rock ce mec en fait "
Et vous, quelles premières parties avez-vous déjà réalisées ?
Frédéric Boisnard : Anaïs qu'on a rencontré à plusieurs reprises, elle a fait un "Taratata" avec nous il y a deux ans. Actuellement nous sommes sur celles de Thiéfaine. Bénabar aussi on les as faites, d'ailleurs on a un projet avec lui... On devrait avoir une de nos musiques sur son prochain album. Bénabar c'est un artiste que j'aime bien. Je trouve qu'il est rock ce mec en fait. Quand tu le connais un peu, tu vois vite qu'il a l'esprit rock'n'roll. Comme Brel, Thiéfaine ou Dutronc. Le rock c'est pas forcément que les mecs drogués etc. Certains jouent au rock et ne le sont pas (sourire).
N : Et en concert Bénabar c'est très très fort. Et puis il a des textes qui tiennent quand même la barre. Je sais qu'il est taxé de chanteur réaliste, du quotidien etc. mais il a quand même écrit de superbes chansons, « Je suis de celle » par exemple.

Très bon choix que d'extraire "Je prends" de votre album, qui pour moi est l'un des évidents singles du disque.
F : Après un tube c'est irrationnel. Il n'y a pas de recettes... Comment ça prend ? Europe 1 est super, nous soutient depuis le début, c'est notre plus gros partenaire. On est en playlist avec « Le bonheur », mais enfin pas dix fois par jour.
N : Cela dit le meilleur de la playlist Europe 1 passe cinq fois par semaine... Il y a un moment où on a même été cinquième ou sixième de cette playlist, c'est bien. Ouï FM a entré "Le bonheur" aussi, très vite, Le Mouv', Sud Radio. Eux ce sont les starters. Mais c'est vrai que par rapport aux bons retours de la presse, on est un peu déçu de ne pas avoir plus de radios...

Ecoutez le nouveau single d'Archimède, "Je prends" :


Archimède laisse pas mal parler la spontanéité, là où certains groupes pourraient jouer sur l'arrogance...
N : Après, l'arrogance tu peux l'avoir sur scène. Mais dans la vie, je n'en vois pas l'intérêt. Mon arrogance sur scène, c'est juste moi sur scène. Ce n'est pas un rôle que j'emprunte.

Une manière de se protéger peut être... es-tu “traqueux” ?
N : Non, sur scène je n'ai pas les jetons. C'est plutôt sur une télé que je vais les avoir.

Avec le recul, 25 000 ventes pour le premier album il y a deux ans, quel regard portez-vous sur son accueil aujourd'hui ?
N : Ça été un véritable tremplin. Et on a eu de la chance que le label nous fasse confiance pour un second.
F : Le buzz du clip « Vilaine canaille » a pas mal aidé aussi (ndlr : voir en fin d'article), on a été identifié tout de suite.

" Par rapport aux bons retours de la presse, on est un peu déçu de ne pas avoir plus de radios "
Vous réussissez un tour de force, faisant du sens et du son. « Lolita acidulée » par exemple, l'association de ces deux mots sonne tellement, que c'en devient presque érotique...
N : (sourire) Je ne fais jamais un texte mis en musique après, sans que ça sonne. C'est tout le temps un jeu sur la métrique, on redécoupe etc. Et il faut que ça sonne, parce que notre langage musical c'est la pop, ce n'est pas la chanson française traditionnelle. Il faut que les mots coulent dans ce moule là, et c'est, au delà du sens, le travail le plus dur.
F : C'est vrai que pour le coup c'est une guerre, c'est Trafalgar quelque part... C'est prendre les mots, triturer les textes dans tous les sens pour que ça accroche.
N : Et aussi faire ressortir des mots qui avaient un peu disparus. Je sus assez fier de ça.

Visionnez le clip d'Archimède, « Le bonheur » :


Quelles sont vos influences ?
N : Pour moi dans le champ français c'est Dutronc, Renaud, Polnareff...
F : Nino Ferrer.
N : Et puis après tout le revival de la scène anglaise durant les années 90 : Oasis, Blur, The Verve, Supergrass...
F : Il y a tout ce qu’on a découvert par nous même, et tout ce qu'on a infusé à la maison avec notre père. Il écoutait beaucoup aussi Buddy Holly, James Vincent, Billie Holiday, The Beatles, The Stones... on est sensible à ça. Ils font partie intégrante de notre culture musicale.

On pense aussi à The Libertines par exemple...
F : Ah oui c'était super The Libertines, j'adore aussi The Strokes ou The Kooks avec les guitares qui claquent. Après, est-ce que ça nous influence dans la manière de composer je ne sais pas, mais dans le son certainement. J'aime beaucoup ce son-là.

Kings Of Leon ?
F : Moins. Kings Of Leon j'ai écouté, mais j'aime moins. Je préfère le rock abrasif. Kings Of Leon c'est pas le gros pâté comme le faisait Oasis qui emmenait un gros camion avec lui, un mur de guitares (sourire).

Est-ce difficile de travailler entre frères ?
" Quelques fois il va lui foutre une grande tarte dans la gueule "
N : Ça va. Après c'est sûr qu'il ne faut pas passer tout son temps ensemble, pour l'un comme pour l'autre, mais on s'est toujours bien entendu. C'est comme si on était tous les deux chefs d'une petite entreprise (sourire).
F : Mais on ne se voit pas tant que ça en fait. On ne vit pas ensemble, sauf quand on est en promo à Paris, mais on aime aussi cette distance dont on a besoin. Par exemple, on ne construit pas systématiquement une chanson ensemble. Nico écrit ses textes de son côté, et moi je travaille la musique de l'autre avec ma gratte. Et ensuite on met tout ensemble et puis ça fait des chansons. Mais jamais on ne part en séminaire d'écriture pendant quinze jours par exemple (sourire).

Nicolas, tu écris donc avant les musiques ?
N : Ça dépend. Je n'ai pas de règle.
F : Parfois Nico arrive avec le texte écrit et chanté, et moi je fais la grille derrière.
N : Mais pas toutes, parfois Fred me donne la chanson dont la musique est déjà toute faite, et parfois je viens avec la mélodie, et tous les deux on cherche les accords qui vont avec.

Une question qui découle de "Nos vies d'avant", puisque vous faisiez de la scène depuis longtemps, auriez-vous autoproduit votre album si vous n'aviez pas signé chez Sony ?
F : Je pense qu'on se serait entouré parce qu'on aime bien avoir des oreilles extérieures. Philippe Paradis nous aide en ce sens par exemple, quelques fois il va nous suivre et quelques fois il va lui foutre une grande tarte dans la gueule. Alors c'est vrai que sans Sony, on aurait probablement pas rencontré Philippe Paradis, mais Philippe est entier, il n'a pas besoin d'une maison de disques derrière pour faire un album. Ce qui est donc sûr c'est que sans label, on aurait cherché à s’entourer.
N : Mais heureusement qu'on a une maison de disques, ce serait casse couilles de devoir tout faire.

Est-ce vous qui Laurent Cléry, l'avez-vous rencontré avant ?
F : Oui, c'est d'ailleurs lui qui nous présenté notre maison de disques.

" Du rock Spirou, de 7 à 77 ans ! "
Comment percevez-vous votre public ?
N : Il est très varié. Il y a des jeunes filles ados un peu groupies, des minots de 8/11 ans, des enfants, des quadras nostalgiques de Téléphone, des vieux qui sont sensibles aux textes. On a un public très large. Notre manager appelle ça du rock Spirou, de 7 à 77 ans (rires) !
F : C'est large et c'est en même temps chez les adultes, un public qui ne reçoit pas les textes qu'au premier degré...

Avez-vous des enfants ?
F : Oui. J'en ai deux. L'un des deux est rentré au collège d'ailleurs, et l'autre est en CE1 (sourire).
N : Monsieur a niqué très tôt (éclat de rires) !
F : Oui, j'ai eu mes enfants à l'âge de 25 ans.

Pour en savoir plus, visitez archimedemusic.com ou le Facebook officiel.
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Visionnez le clip d'Archimède, « Vilaine canaille » (2009) :

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