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dimanche 05 mars 2023 10:32

Ycare sans filtre sur ses "excès à outrance" : "J'ai failli ne jamais revenir de tout ça"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Ycare se livre en toute sincérité sur ses années d'abus, entre fête perpétuelle, alcool et consommation de drogue, dans un entretien-confession sur RTL. En rejet de lui-même, le chanteur révèle avoir "touché le fond et creusé encore" mais pu remonter la pente grâce à la musique et l'aide de son amie Axelle Red : "J'ai totalement changé".
Crédits photo : Bestimage
Ycare est de retour au premier plan avec l'album "Des millions d'années", où le chanteur révélé dans "Nouvelle Star" il y a 15 ans partage le micro avec de nombreux artistes dont Zaz, Patrick Fiori, Amel Bent, Tiken Jah Fakoly, Joyce Jonathan ou Axelle Red. Depuis plusieurs années, l'artiste belge et le dandy entretiennent une relation artistique fusionnelle alimentée par une amitié indéfectible. C'est grâce à elle qu'Ycare est parvenue à s'affranchir de ses démons, lui qui avoue aujourd'hui dans un entretien pour RTL avoir longtemps mené une vie chaotique, entre « excès à outrance » et autodestruction. « Elle a été un défibrillateur dans mon existence. Elle a eu un rôle de grande soeur, c'est quelqu'un qui m'a donné confiance en moi. Il s'est passé quelque chose le matin où on a écrit "Animaux fragiles". Elle était au piano, moi à l'ordinateur pour les mots. Il y a eu un tournant. Quelqu'un qui m'était très proche a eu un accident. Ça aurait pu m'arriver, parce que je vivais la nuit, je sortais beaucoup. J'avais une vie un peu décousue, tellement décousue que je n'arrivais pas plus à tenir » indique l'interprète de "Tatoué", sans filtre sur ses errances.

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"Il ne s'agit pas que de Pierre Palmade..."


Pour Ycare, les 20 dernières années ont été « comme une fête qui n'avait pas repos ». « J'étais vraiment sur un fil. J'ai failli ne jamais revenir de tout ça, je suis très sincère. Et il ne s'agit pas que de Pierre Palmade, que d'une certaine élite artistique ou politique qui fait la fête. Ça peut arriver à tout le monde de se retrouver enfermé et de devenir une caricature de soi. Quel que soit l'exutoire qu'on prend, qui devient un mauvais médicament, tu peux te retrouver à être dans un puits » confesse le musicien, qui ne se supportait plus au point de se laisser dériver : « Même quand j'étais au fond, j'avais une pelle et je creusais encore. Il y a mille façons de mourir : soit tu te jettes par une fenêtre, soit tu mets tous les jours une goutte de mercure dans ton café parce que t'es un lâche, et que tu penses que c'est la recette pour écrire de bonnes chansons. C'est un sacerdoce, ce métier. J'ai vraiment cru que c'était ça, l'artiste maudit jusqu'au bout... Jusqu'au jour où je réalise que personne ne me maudissait, à part moi-même ».

"Je ne me mettais plus aucune limite"


La "goutte de mercure" pour Ycare, « c'était la nuit avec tout ce qu'elle a englobé ». « Ce sont les extravagances, quand tu ne t'aimes plus assez pour prendre soin de ton corps. Déjà à la base, c'était l'alcool, les sorties avec tous les condiments qu'on peut imaginer. Je ne me mettais plus aucune limite. Je ne voulais plus dormir, je ne voulais plus rentrer chez moi, jusqu'à ne plus voir le jour, jamais. Quand je rentrais chez moi, c'était pour continuer d'écrire avec le peu de forces qu'il me restait » témoigne-t-il, transparent sur sa perception faussée du métier. Il compare l'artiste qu'il était à « un oiseau mazouté » qui ressort « blessé » lorsqu'il va chercher au fond de lui-même des émotions pour en faire des chansons : « Ça a été très difficile pour moi de juste me regarder dans un miroir, d'exister. Il faut faire attention à la lumière. Mon père aime bien dire que c'est comme un parfum : lorsqu'elle est sur ta peau, elle te parfume. Lorsqu'elle pénètre ton sang, elle te brûle. Moi cette lumière m'a brûlé ».

Ecrire "Animaux Fragiles", devenu un duo avec Zaz, a donc été un déclic pour le chanteur. « Cette chanson avec Axelle a réellement changé ma vie. Je n'avais pas dormi depuis 48 heures quand je l'ai écrite et depuis, j'ai totalement changé, je me suis repris en main. J'ai pris soin de ma santé, je suis revenu aux bases. Puis le Covid est intervenu. Il a fallu que ce soit la fin du monde pour que moi je fasse naître un autre monde » sourit-il au micro de RTL, en préconisant à tous « d'accepter de regarder ses blessures, ses cicatrices, de grandir, vivre et marcher avec » pour aller de l'avant : « Ce dont je suis fier, c'est d'être là en bonne santé, de courir 10 kilomètres par jour et de manger des dattes dénoyautées. (Rires) Aujourd'hui, je l'assume. C'est quelque chose que j'ai envie de dire aux gens : si j'en suis revenu, vous pouvez tous en revenir ». Une belle leçon de résilience.

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