Crédits photo : ABACA
Cette semaine, Vanessa Paradis investit le Casino de Paris afin de présenter en live les titres de son nouvel album "Love Songs", fruit d'une collaboration avec Benjamin Biolay. Le maître d’œuvre est d'ailleurs présent sur scène - mais très en retrait -, avec une équipe de musiciens faisant sonner toutes les familles d'instruments. Au violon, claviers et trombone, Benjamin Biolay assure les arrières de Vanessa Paradis, qui fait son entrée dans la lumière au rythme langoureux de son dernier single "Les espaces et les sentiments". Parée d'écrans installés en forme d'arc de cercle, la scène est assez grande pour laisser s'exprimer la gestuelle si singulière de la chanteuse, qui ne s'accorde quasiment aucun moment de répit pendant la première heure.

Une énergie positive et communicative

S'enchaînent ainsi les tubes et les titres de l'album "Love Songs", plutôt bien mis en valeur et très souvent retravaillés. On est bluffé par l'énergie positive que dégage Vanessa Paradis, hypnotique avec une voix rocailleuse dans les graves et fluette dans les aigus. Il y en a pour tout le monde avec des titres de toutes époques confondues. Du plus électrique album éponyme signé Lenny Kravitz ("Natural High", "Sunday Mondays") à "Divinidylle" ("L'incendie"), réalisé par Matthieu Chedid, sans oublier les chansons "Commando", "Que fait la vie" et "Pourtant" ("Bliss"), l'artiste offre le meilleur de son répertoire dans un format condensé. Si l'intemporel "Joe le taxi" séduit toujours autant, c'est incontestablement "Tandem" qui met le public en liesse, forçant même les spectateurs les plus haut placés dans les gradins à se lever.

Peu bavarde, Vanessa Paradis promet juste de nous faire voyager. Ce qu'elle réussit très bien en nous transportant dans différents univers musicaux, grâce notamment à la variété de registres qui ont inspiré son dernier album. Si la production diabolise le rock'n'roll "Mi amor", signé Adrien Gallo (BB Brunes), "La chanson des vieux cons" laisse l'auditoire suspendu à ses lèvres, ému même pour une partie, prouvant que Vanessa Paradis sait mettre le feu mais aussi capter l'attention sur des ballades poignantes. Et alors qu'elle propose d'habitude plusieurs reprises, cette fois-ci, seule une interprétation parfaitement maîtrisée du titre "Les eaux de mars" de Georges Moustaki a été répétée.

Un spectacle plombé par deux rappels et un final en demi-teinte

Si la première heure et quart de concert passe à une allure folle, on ne peut malheureusement pas en dire autant des deux rappels. La chanteuse et ses musiciens reviennent pour deux fois deux titres, ce qui casse le rythme de ce spectacle reposant sur une énergie communicative. L'ambiance tamisée, avec une fois de plus ces jeux d'ombre et de lumière, laisse entrevoir Benjamin Biolay, un micro entre les mains pour interpréter le duo "Les roses roses". Suit "Marylin & John" et sa nouvelle orchestration réussie - très "Love Song" - qui à coup sûr divisera les puristes. Après un second entracte, le tube "Divine idylle" met tout le monde d'accord. Ce qui n'est pas le cas de "Tu vois c'que je vois", ritournelle entêtante qui peut agresser les oreilles et qu'on était loin d'imaginer en final. Même si le public est debout, on se dit que c'est vraiment dommage de terminer sur ce tableau et on se console en repensant au bon moment qui nous a été offert.