Crédits photo : Polydor
Qui n'a pas dansé jusqu'au bout de la nuit sur "Habits (Stay High)", l'irrésistible bombe électro-pop ayant envahi les ondes en 2014 ? Jusqu'ici resté dans l'ombre d'autres artistes, le talent de Tove Lo a littéralement explosé à la face du monde grâce à ce tube planétaire. Le début de carrière d'une artiste assez fascinante. Là où bon nombre de ses collègues popstars embauchent des armées pour leur écrire des hits à la chaîne, Tove Lo écrit et compose elle-même ses titres, reflets sans filtre de ses états d'âmes. A l'origine d'un autre hit ("Talking Body"), son premier album "Queen of the Clouds" a séduit par sa dimension authentique, puisant sa force dans des textes sombres enrobés dans un emballage euphorisant. « Venant d'un petit pays, je ne m'attendais pas du tout à un tel succès » assure la chanteuse. Pourtant, terre de naissance des Likke Li, Robyn, Icona Pop, Erik Hassle et autres Zara Larsson, la Suède a depuis longtemps prouvé qu'elle était l'eldorado de la pop music.
Fièvre nocturne et corps à corps
Devenue une figure du féminisme, Tove Lo continue de revendique fièrement son identité et sa sexualité sur son deuxième album "Lady Wood", une formulation inventée pour désigner « une fille qui aurait une érection ». Pas de grands chamboulements en vue : l'heure est toujours à l'affirmation de soi, de ses envies, au droit à se tromper et à se relever, mais l'artiste insuffle une noirceur plus prononcée à ses compositions pop lorgnant, de son propre aveu, vers de la « dark techno ». C'est particulièrement vrai sur la première moitié du disque, la plus intéressante, sous-titrée "The Fairy Dust" et qui s'apparente à une montée d'adrénaline. Le diamant noir "Influence" (feat. Wiz Khalifa) donne le ton pour le tiercé "Lady Wood", "Cool Girl" et "True Disaster", aussi ténébreux que planant. Le chapitre s'achève en apothéose sur "Vibes", un duo terriblement sensuel partagé avec Joe Janiak (Adam Lambert, Britney Spears).
Regardez le clip "Cool Girl" de Tove Lo :
La suite, baptisée "The Fire Fade", illustre le moment où l'extase s'éteint pour laisser placer à des sentiments plus calmes. C'est hélas l'impression qui nous submerge : le soufflet retombe quelque peu, la faute à un manque de folie dans les mélodies. Si elle est donc moins éclatante, cette deuxième moitié offre tout de même son lot de moments accrocheurs, à commencer par "Keep It Simple", un titre pop-électro puissant, influencé par les années 80, qui gagne peu à peu en frénésie. Après "WTF Love Is", qui conclut avec bravoure l'album, on a simplement envie de répéter les ultimes mots de Tove Lo : « Fuck, I need another ». Un signe qui ne trompe pas !
A écouter : "Influence", "Keep It Simple", "Cool Girl", le surprenant "Vibes", "True Disaster"
A zapper : "Imaginary Friends" et "Flashes", déjà entendus