Crédits photo : Stage
Ce soir, Whoopi Goldberg sera présente à Mogador pour la première de "Sister Act", version française d'une comédie musicale adaptée du film du même nom et qui a déjà séduit 1 million de spectateurs outre-Manche et connaît un joli succès à travers le monde. Mais depuis plusieurs jours, la troupe se produit déjà et hier soir, Pure Charts a assisté aux 2h30 d'un spectacle déjà bien rodé et qui risque de mettre tout le monde d'accord.

Chansons et textes adaptés avec talent et humour

Difficile de dire ce qui fonctionne le mieux tant le show est une réussite de A à Z. Commençons par le cast, peut-être. La jeune Canadienne Kania campe une version plus jeune de Dolores Van Cartier que dans le film, une volonté des créateurs de la comédie musicale. Aussi à l'aise quand il s'agit de jouer cette chanteuse de cabaret vulgaire reconvertie en nonne que quand il faut donner de la voix, Kania est parfaite. Tout simplement. Elle fait frissonner quand elle entonne les titres les plus puissants du spectacle et met presque la larme à l'oeil lors des scènes les plus émouvantes. Et elle fait rire toute la salle rien qu'avec les expressions de son visage ! Mention spéciale également à Sarah Manesse, repérée dans "X-Factor" sur M6 il y a deux ans et dont la voix est remarquable. Un joli choix pour le rôle de la timide Soeur Marie-Robert qui se découvre au contact de Dolores, alias Soeur Marie Clarence. Les deux chanteuses sortent du lot mais le reste de la troupe est impeccable.

Deuxième point fort du spectacle : les chansons. Aucun titre du film n'a été repris. Déception pour les nombreux fans du film porté par Whoopi Goldberg en 1992. Mais les nouveaux titres n'ont pas à rougir, au contraire. La production a fait appel à Alan Menken, compositeur déjà auréolé de huit Oscars pour son travail pour Disney. "Partir pour Eden", "Suis ta voie", "Fabuleuse Baby"... Les mélodies sont efficaces, les interprètes à la hauteur et les choeurs phénoménaux. Et les textes sont remarquablement adaptés. Ca vaut pour les chansons, où les auteurs osent faire rimer "messe" avec "fesse", mais surtout pour les dialogues qui ont savamment été truffés de références franco-françaises. Parfois un peu faciles, mais toujours réjouissantes, comme l'introduction de Soeur Marie-Ségolène du Poitou ou la réplique de Dolores, exaspérée, à la mère supérieure : "Allons, c'est Noël, ma mère !", qui provoque l'hilarité dans la salle.

Un rythme qui va crescendo jusqu'à un final grandiose

Les décors sont impressionnants, la mise en scène, calquée sur l'originale, presque toujours impeccable. Seul bémol, quelques numéros chantés peinent parfois à décoller, surtout quand ils sont portés par des hommes. Les figurants / danseurs / choristes mettent un peu trop longtemps à se mettre en mouvement à deux ou trois reprises et les tableaux sont un peu statiques, rendant la transition entre scènes jouées et chantées parfois un peu difficile. Mais la bonne humeur, l'émotion et le spectacle reprennent très vite le dessus après ces 2 ou 3 petits ralentissements. Et tout va crescendo après l'entracte : les paillettes et boules à facettes explosent, l'action s'invite pour la dernière ligne droite avant un numéro collectif impressionnant, forcément kitsch, qui clot le show. On en sort le sourire aux lèvres... et indéniablement converti !