Crédits photo : Jive Epic
Trois ans après avoir retrouvé le "Grand amour" auprès de son public (200.000 ventes), Pascal Obispo revient sur le devant de la scène avec un nouvel album, le dixième de sa carrière. Un disque baptisé "Billet de femme" qui, de son propre aveu, se destine à tous ceux qui aiment son « côté romantique ». Afin d'en dessiner les contours, le chanteur français n'a pas sollicité d'auteur extérieur, une première dans sa carrière. "Billet de femme" est un projet intimiste, né à la suite d'un drame qui a bouleversé sa vie personnelle : le décès de son papa Max en novembre 2012. « Après sa mort, j'ai récupéré un carton de ses affaires. Je savais qu'il contenait des papiers, des livres... Je l'ai laissé dans un coin. Après ma dernière tournée, j'étais, comme toujours dans ces moments-là, en plein coup de blues. Je traînais chez moi, un peu perdu, sans trop savoir quoi faire. J'ai alors décidé d'ouvrir cette boîte » raconte-t-il dans le nouveau numéro de Gala.

Un jeu de piste

A l'intérieur de ce carton, Pascal Obispo découvre des trésors d'un autre temps : des manuels scolaires « des années 40 et 50 », des ouvrages philosophiques, des contes de Perrault... et des livres de poésie. Un art qu'il chérit depuis ses débuts d'artiste. « Les auteurs de chansons ont toujours emprunté à la poésie pour s'en inspirer, trouver des thèmes. Il y avait des pages cornées, annotées, comme des indications pour un jeu de piste. Tout semblait me diriger vers une auteure » révèle-t-il.

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L'écrivain en question est Marceline Desbordes-Valmore, une poétesse née à Douai dont les récits élégiaques en ont fait l'une des plus importantes femmes de lettres du XIXe siècle. « J'ai eu un coup de foudre artistique total. Elle parle d'amour comme personne » atteste le chanteur. Il achète alors ses oeuvres complètes et décide de les mettre en chansons : « En un seul week-end, j'ai composé l'album. Peut-être parce que dans la tristesse et la souffrance de cette femme, j'ai trouvé une correspondance profonde avec la période que je vivais après la mort de mon père, celui-là même qui m'avait dirigé vers elle ». La boucle est bouclée.

"Ma quête est sans fin"

Pour l'épauler sur les mélodies, Pascal Obispo fait appel à Jean-Claude Petit. Une pointure : le pianiste et compositeur a signé les musiques de nombreux films comme "Jean de Florette", "Manon des sources" ou "Cyrano de Bergerac" et a notamment arrangé "Ma préférence" de Julien Clerc. « C'est un immense musicien. J'avais une pression pas possible, je sortais en nage à chaque séance » se souvient l'interprète de "Lucie". La peur du temps qui défile agit sur lui comme un moteur. « J'ai l'impression que je n'aurai pas assez de temps devant pour faire tout ce dont j'ai envie. Ma quête est sans fin ! » confie-t-il. Ne pas avoir encore trouvé la « chanson ultime » pèse sur ses épaules comme un fardeau. « Je cherche la plus jolie mélodie possible accompagnée du plus beau texte. C'est ce qui me pousse » ajoute le chanteur, pétrifié par les récentes disparitions de Michel Delpech ou David Bowie. « Avant je croyais que j'avais le temps, maintenant je sais que je n'en ai plus tant que ça ».

Découvrez le clip "Le secret perdu" de Pascal Obispo :