Crédits photo : Capture France Inter
La Coupe du Monde soulève de nombreux débats : faut-il boycotter ce Mondial alors que 6.500 ouvriers immigrés sont morts en construisant les stades dans des conditions de travail atroces ? En y participant, soutenons-nous les condamnations de prison, voire de peine de mort, pour les homosexuels dans ce pays du Golfe ? Et que dire du gouffre énergétique que représente la climatisation des stades ? Beaucoup de questions contre lesquelles les voix s'élèvent. Notamment en France. Après que Patrick Bruel a regretté l'absence d'engagement de la part de l'équipe de France contre les discriminations, c'est Claudio Capéo qui a annoncé boycotter ce Mondial 2022 : « Je ne vais pas regarder (...). Celui-ci est foireux, il y a énormément de vies qui sont parties. C'est une grosse débilitude, c'est de l'idiocratie tout simplement ! Je sais pas, il y a un truc qui ne tourne pas rond. Il faut arrêter les conneries ! ». Il a aussi assuré qu'il aurait refusé d'aller y chanter : « Jamais. Je serais complètement con. On se bat pour l'humain, on se bat pour le coeur... Et là je vais vendre mes fesses pour gagner du pognon... C'est quoi le plaisir ? C'est complètement débile ».

"On a l'impression que j'ai accepté le truc avant-hier pour un énorme chèque"

De son côté, Gims n'est pas du même avis. En effet, l'interprète de "Maintenant" se produira lors de la cérémonie de clôture de la Coupe du Monde à Doha, au Qatar, lui qui chante l'un des hymnes de la compétition, "Arhbo", avec Ozuna et RedOne. Malgré les critiques, le rappeur, qui part en tournée avec son frère Dadju, assume. « C'est important de refaire la genèse de l'histoire. Ce contrat, ce deal, la FIFA me le propose il y a un peu plus de deux ans. On est dans un cadre spécial, c'est le confinement. On est privés de liberté, on n'est pas bien, beaucoup de gens en dépression, le monde à l'arrêt » rappelle Gims sur les ondes de France Inter, assurant qu'il s'agit d'une incroyable opportunité : « On parle de la Coupe du Monde, on parle de chanter devant des milliards de téléspectateurs. Dans un cadre particulier où ça ne se refuse pas. Je suis chanteur ».

Quand la journaliste Sonia Devillers lui avance que « des grands artistes ont refusé », comme Dua Lipa ou Rod Stewart, Gims rétorque qu'il y a aussi « des méga artistes qui ont accepté ». Le rappeur, qui veut « faire rêver » le public, rappelle que « cette participation a été décidée il y a quelques années dans un cadre spécial, pendant le confinement » et qu'« il n'y avait pas de polémiques à ce moment-là » : « Aujourd'hui, on a les polémiques, tout ce qui se dit à propos du Qatar, des choses qui sont probablement vraies, des choses qui concernent les droits de l'Homme, bien sûr ». Il regrette donc les raccourcis autour de sa participation : « On a l'impression que j'ai accepté le truc avant-hier pour un énorme chèque. S'ils avaient pensé à moi en dernière minute, je ne sais pas comment je l'aurais pris. (...) Ce serait arrivé il y a une semaine, le cas aurait été totalement différent ». Assumant avoir « une forme de responsabilité » malgré lui, il rappelle que sa chanson "Arhbo" parle d'« union » et envoie un message assez fort : « Venez comme vous êtes. Aimez-nous comme nous sommes ».