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Lily Allen vient de sortir son nouvel album, "No Shame", sur lequel la chanteuse revient notamment sur son divorce. Plus sobre, plus authentique, le disque emmené par les singles "Trigger Bang" ou "Lost My Mind", est en totale rupture avec "Sheezus", sorti en 2014. « Je voulais juste passer à autre chose. C'était l'époque où je touchais le fond avec l'alcool » vient de confier Lily Allen dans une interview à coeur ouvert pour iNews. L'occasion pour l'artiste de se libérer de ses démons : « J'ai toujours pris de la drogue. Je buvais, mais c'était plus accessoire aux drogues. J'ai soudainement réalisé que je ne prenais plus rien, mais que je buvais une bouteille de vodka par jour ».

"Je l'ai dit autour de moi et personne n'a rien fait"

Lily Allen a d'ailleurs souligné que personne dans son entourage ne l'avait aidée à s'en sortir. « Le truc c'est que quand tu veux mettre fin à quelque chose comme ça, tout le monde rentre chez soi et il n'y a pas d'argent. Donc, ce n'est vraiment pas dans l'intérêt de qui que ce soit de dire : "Cela doit s'arrêter, tu dois rentrer à la maison" » a lâché l'interprète de "Fuck You", avant d'évoquer la concurrence dans la musique - spécialement chez les femmes, comment la maternité a changé son approche de la vie ou encore son regard sur le succès et son impact sur ses relations. « J'ai été célèbre très jeune. Tout le monde venait à moi, je n'avais pas à faire d'efforts. Tout le monde voulait devenir mon ami, tout le monde m'envoyait des choses. J'avais plein d'argent. (...) Aujourd'hui, j'ai peur du rejet, que les gens me disent : "Non désolé, vous êtes dépassée" ».

"Essayons de se débarrasser de Lily"

Féministe dans l'âme, et ce tout au long de sa carrière avec des titres comme "Hard Out Here", Lily Allen a également fait une révélation en écho au mouvement #MeToo. « Des choses me sont arrivées, je suis mal à l'aise à l'idée d'en parler car elles sont liées à de nombreuses personnes avec qui je travaille. Des gens qui s'occupent de choses qui me concernent » a déclaré Lily Allen, acquiesçant avec gêne quand la journaliste lui demande s'il s'agit d'une agression sexuelle : « Comme Rose McGowan, je l'ai dit à des gens autour de moi, des femmes !, et personne n'a rien fait ».

Pourquoi cette omerta ? « Mon label a une liste d'artistes prioritaires, et ils sont tous liés à la personne qui m'a fait quelque chose. Je sais ce qu'il va se passer. Ils vont dire : "Essayons de se débarrasser de Lily car cette personne vaut plus pour nous car il nous fait gagner beaucoup d'argent" » a-t-elle expliqué, avant de pointer du doigt l'industrie musicale : « Au cinéma ou à la télévision, vous pouvez choisir de ne pas travailler avec ce genre de personnes à nouveau. Vous pouvez changer de pays, déménager de Londres à Los Angeles. Vous ne pouvez pas faire ça dans la musique. C'est le même genre de personnes des deux côtés de l'Atlantique et tu ne peux pas y échapper car ce sont des contrats de 15 ans ». Un discours courageux, qui fait froid dans le dos.