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Sans avoir publié d'album en 2015, Lady Gaga vient d'avoir les honneurs de la couverture du magazine Billboard, l'élisant "Femme de l'année". Un sacre rendu possible grâce à sa tournée avec Tony Bennett pour le disque jazzy "Cheek to Cheek", sa prestation bluffante sur "La mélodie du bonheur" aux Oscars, son rôle dans "American Horror Story: Hotel", qui vient de lui valoir une nomination aux Golden Globes, ou encore sa chanson engagée "Til It Happens to You". Pour l'occasion, la popstar a donné une interview fleuve, expliquant sa renaissance artistique, le moment où elle a voulu tout arrêter, et ce qu'elle compte prouver au monde l'an prochain.

"Je reviens d'un long chemin de chagrin et de douleur"

« 2015, c'est l'année où j'ai fait ce que je voulais au lieu d'essayer de continuer à faire ce que je pensais que les gens attendaient de moi » s'est félicitée l'interprète de "G.U.Y.", qui célèbrera ses 30 ans l'an prochain. Un cap qu'elle attend avec impatience : « Je suis impatiente de montrer aux filles, et même aux hommes, ce que peut vouloir dire être une femme de 30 ans. (...) Soudainement, "Vous êtes vieille". Je ne suis pas vieille putain ! Je suis encore plus sexuelle et puissante et intelligente et dans le coup que je ne l'aie jamais été. Je reviens d'un long chemin fait de beaucoup de chagrin et de douleur (...). Ça m'a rendue battante ». La chanteuse s'est d'ailleurs désespérée que l'âge soit une barrière pour les femmes dans l'industrie : « Elle pensent qu'elle ont besoin de vendre à mort pour être une star. C'est tellement triste ».

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Car Lady Gaga le confesse, elle s'est perdue à un certain moment dans cette industrie : « Une fois que tu reprends tes esprits et que tu te dis "Est-ce que je veux vraiment ça ?", tu commences à reprendre le pouvoir et à retrouver ta valeur ». D'ailleurs, l'interprète de "Poker Face" aimerait parfois tout arrêter. « Fin 2014, mon styliste m'a demandé "Est-ce que tu veux toujours être une popstar ?". Je l'ai regardé et j'ai dit "Tu sais, si je pouvais juste arrêter ce train maintenant, aujourd'hui, je le ferais". Je ne peux simplement pas. Mais j'ai besoin d'arrêter sinon je vais mourir » a-t-elle expliqué, sans langue de bois. Sa rencontre avec Tony Bennett lui a été bénéfique en ce sens : « Il m'a appris à rester fidèle à ce que je suis, de ne pas me laisser exploiter ».

"Quand es-tu devenu ce robot à la mode ?"

Pour la popstar, « c'est une énorme erreur de courir après l'argent pour essayer de rester au sommet ». Révélant ne pas avoir pu écrire pendant deux ans avant de créer "ARTPOP", Lady Gaga a déclaré qu'elle s'était posée les bonnes questions : « Pourquoi tu laisses ces personnes t'écraser sur le sol ? Quand es-tu devenu ce robot à la mode ? Etre artiste ne peut pas suffire ? Est-ce que le talent compte toujours? ». Aujourd'hui, elle a pris conscience que « chaque haut et bas de (sa) carrière valait le coup » : « On ne peut pas créer sans déclic. Tu peux en avoir un et ne même pas t'en rendre compte car tu es tellement dans un autre monde ou alors il y a sept mannequins qui te sucent la b*te ou tu es trop intoxiquée par ce mode de vie. (...) Parce que même si cette maison est magnifique, une fois que je franchis la barrière de ma propriété, je ne suis plus libre ; c'est légal de me poursuivre partout sur la planète ».

Lady Gaga a également lancé un appel aux autres artistes, pour s'entraider, signer de vrais artistes sans penser à l'argent et « purifier cette industrie », pointant du doigt les remixes faits pour les radios ou les duos pour lesquels les artistes ne se rencontrent pas.