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Tout comme Booba fin mai, Kery James change de maison. Il a décidé de pousser les portes d'Universal Music, quittant le label indépendant Believe Records. Un coup dur pour ce dernier. On ne connait pas (encore) les détails de ce transfert, mais l'ambition d'Universal est claire : prendre des parts de marché dans le secteur du Rap en attirant des gros vendeurs de disques dans son écurie.

Car effectivement, en trois ans, l'interprète de "Lettre à la République" a vendu plus de 100.000 unités de son cinquième opus "Réel". L'album a été certifié de platine. Depuis début avril, un successeur digne de ce nom est en bac : "92-2012". Il synthétise les vingt ans de carrière de Kery James, et est accompagné d'un DVD. Avec trois semaines de concert au théâtre des Bouffes du Nord, l'ancien rappeur du groupe légendaire Idéal J revenait en forme.

Fin février, le clip de "Lettre à la République" montrait l'intention du rappeur de revenir sur le devant de la scène. Il y prenait les élus et les Français à partie, et cela à moins de deux mois des élections présidentielles. Parfois trash dans ses propos, le chanteur mettait sur la table des sujets sensibles comme l'immigration, la ghettoïsation et la laïcité. Sans afficher ses affinités avec un parti, Kery James a toujours été dans ce registre. En 2008 déjà il s'était rendu à la fête de l'Humanité et avait déclaré à nos confrères de "20 minutes" : « Très sincèrement, ma venue ne témoigne pas d’un engagement politique concret aux côtés de la gauche. Mais il est évident que si cela avait été un festival organisé par le gouvernement en place, je n’y serais pas allé. J’ai ma manière de faire des choses pour que cela avance concrètement, à travers ma musique et ce que je fais dans la vie de tous les jours. C’est aussi politique. »