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Il était attendu lundi prochain, il se retrouve finalement sur les plateformes de téléchargement cette semaine. Le nouvel album de Kendrick Lamar, "To Pimp A Butterfly", est en écoute sur Internet mais la sortie physique reste malgré tout programmée le 23 mars. On peut y voir une méthode astucieuse qui évitera au rappeur d'être à son tour victime des leaks d'albums intempestifs dont Madonna, Björk ou encore MARINA and the Diamonds ont souffert.

Retour vers le futur

On connaissait déjà plusieurs extraits de ce nouveau cru, le troisième en quatre ans de carrière. L'artiste californien, originaire de Los Angeles, avait déjà provoqué le buzz avec le titre "i" l'an dernier, puis lâchait "The Blacker The Berry", laissant deviner que les tumultes qui affectent l'Amérique depuis plusieurs mois ont été source de création. Il est effectivement question des violences entre les communautés, du rôle de la police, mais aussi de P-funk, un genre musical qui puise son inspiration dans l'œuvre des deux groupes Parliament et Funkadelic, et initié par George Clinton à la fin des années 50. Ce n'est donc pas un hasard si l'on retrouve le producteur de 73 ans sur la piste d'introduction "Wesley's Theory", et aussi ces crépitements de vinyle qui nous transportent dans un univers rétro mais qui sonne pourtant résolument moderne...

Une introduction, des interludes et une conclusion

A travers un discours de 80 minutes et 16 pistes qui mettent en lumière des flows variés, Kendrick Lamar raconte son histoire. Si l'ensemble est cohérent et les rythmes diversifiés, offrant un éventail musical assez large mais toujours dominé par le hip hop, plusieurs morceaux tirent leur épingle du jeu. A l'instar de "King Kunta" et ses chœurs agressifs, "Hood Politics", "How Much A Dollar Coast", avec son piano sur lequel se sont greffé les voix de Ronald Isley et James Fauntleroy, et enfin "u", qui nous rappelle à certains moments ce qu'on a pu entendre il y a trois ans sur son précédent album "Good Kid, M.A.A.D City", avec une touche de jazz bien amenée.

Comme en 2012, les featurings, les samples et les interludes sont légion. Tout semble avoir été pensé dans le moindre détail sur ce disque cousu main et qui nécessitera plusieurs écoutes avant d'en appréhender l'étonnante richesse. Le rappeur ne s'est donc pas égaré entre les différentes collaborations (Sia, Alicia Keys...) qui l'ont accaparé durant ces trois dernières années.