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Julien Doré savoure chaque soir sur scène ses retrouvailles avec son public avec le "Aimée Tour", qui mêle ses anciens tubes et les chansons fédératrices de son dernier album "Aimée", écoulé à plus de 350.000 exemplaires. « Avant je pensais retrouvailles, mais le mot qui me vient, c'est rencontre plutôt. J'ai l'impression de redécouvrir ma passion, avec ce truc qui flotte en plus, le fait qu'il est possible que demain ce soit à nouveau empêché. Ça induit quelque chose de très intense » explique l'interprète de "Nous" au Parisien, dans les coulisses de son concert au Zénith de Nantes. Sur cette tournée, le chanteur est vêtu d'un costume rose, qui ne doit rien au hasard. « Quand j'ai donné le prénom de ma mère et de ma grand-mère à l'album, cet aplat de rose est venu, comme un contrepied à la période, un peu ironique mais c'est vite devenu une dominante dans l'espoir de refaire des concerts. Avec tout ce qui allait suivre cette période de crise, il fallait faire plus » révèle celui dont les bénéfices de la réédition de son album sont reversés à l'association Les blouses roses.

"Je veux kiffer, mais que ça ait un sens"

Ce costume rose élégant est aussi « une partie de (lui) qui ose s'exprimer ». Laquelle ? « Celle qui perçait par fragments enfant ou ado quand le taiseux que j'étais osait dépasser sa timidité pour regarder les gens en face et chanter ». Et dans ce spectacle bourré d'humour comme de « premier degré », Julien Doré veut sensibiliser le plus grand nombre sur le dérèglement climatique. « Quand je présente la météo, ces 47°C, dans ma tête il y a la fièvre, le réchauffement climatique, mes inquiétudes... Et je vois dans les yeux des gens qu'ils ont les mêmes... Ce n'est ni culpabilisant ni donneur de leçon, mais je ne voudrais pas que ce soit juste costume et piano roses, juste bêta » analyse l'artiste qui souhaitait donner « un peu plus » à la jeune génération : « Ça, c'est quand même une responsabilité. Je veux kiffer, mais que ça ait un sens ». Car le prochain coach de "The Voice Kids" est devenu papa d'un petit garçon pour la première fois. Et cela a « tout » changé dans sa vie.

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Notamment dans son rapport à la jeune génération à qui il s'adresse sur les chansons de son album comme en marge de ses concerts : « Sur scène, je suis un daron. Ce rôle-là, intime, celui de la maison, cette responsabilité, je la sens envers les gamins que j'ai devant moi, ceux qui me disent un petit mot, me donnent un dessin ». Pour Julien Doré, devenir père a donné « un sens supplémentaire qui nourrit toutes les parties de (sa) vie, artistique aussi ». Ce n'est pas non plus un hasard si Julien Doré a quitté Paris pour revenir vivre dans les Cévennes, là où il a créé son dernier album, dans son cocon, en toute intimité. « Je suis revenu où j'étais né, dans les Cévennes. Je m'y sens bien, retrouver cette terre, ma famille, ma mère, ma grand-mère qui m'avaient manqué, ce qui pouvait contrebalancer le fait d'aller faire le malin sur scène, c'est-à-dire être dans la vie aux antipodes de ce costume rose, de cet élan de sociabilité » a expliqué l'interprète de "Larme fatale", qui sera d'ailleurs à l'Accor Arena pour trois concerts ces 8, 9 et 10 avril !